cryptomonnaies

L'autorité monétaire singapourienne a publié, lundi, ses nouvelles lignes directrices visant à empêcher les fournisseurs de services de trading de crypto-monnaies de promouvoir leurs services auprès du grand public.

L'avenir des crypto-monnaies s'inscrit-il en pointillés à Singapour ? Ce serait grossir le trait, mais la Monetary Authority of Singapore (MAS), l'autorité monétaire locale, voudrait freiner l'élan et la progression des monnaies virtuelles dans le pays. Son objectif : protéger les investisseurs issus du grand public, qui pour beaucoup n'ont pas encore conscience des risques potentiels tenant aux crypto-monnaies. Voyons comment la MAS justifie cela plus en détails.

Limiter les risques auprès du grand public, encore peu averti

Singapour bénéficie aujourd'hui d'un environnement réglementaire et opérationnel particulièrement favorable pour les sociétés qui œuvrent dans le secteur croissant des crypto-monnaies. La cité-État insulaire fait même partie des précurseurs en la matière, par le biais de l'attribution de licences. Mais par l'intermédiaire de son autorité monétaire, Singapour a déjà averti à plusieurs reprises le public des risques et des dangers découlant du marché des cryptos, aujourd'hui soumis à de grandes fluctuations spéculatives.

L'organisation rappelle que les monnaies virtuelles augmentent les risques de blanchiment d'argent, de financement du terrorisme et aussi les risques liés au piratage et autres attaques cyber. Il y a quelques jours, Kaspersky nous apprenait qu'un nouveau groupe cybercriminel ciblait de nombreuses petites sociétés et start-up qui basent leurs échanges sur les crypto-monnaies, en négligeant la sécurité tant informatique que préventive.

La MAS veut aussi sensibiliser le grand public en lui indiquant qu'il n'existe pas de réelle protection légale dans le cas où une personne s'attire des ennuis après avoir plongé dans l'univers des monnaies virtuelles.

Les plateformes de crypto-monnaies ne pourront assurer leur promotion que via leurs propres canaux

Inquiète des nombreuses campagnes publicitaires en ligne ou physique et de l'apparition de guichets automatiques physiques mis à disposition par les prestataires de services de crypto-monnaies, la MAS veut provoquer un électrochoc et en profite pour clarifier ses attentes. L'autorité monétaire ne veut plus que les plateformes de crypto-monnaies fassent la promotion publique de leurs services.

© Alexandre Boero pour Clubic
© Alexandre Boero pour Clubic

Dans ses directives, la MAS cible les espaces publics (transports publics, sites web publics, réseaux sociaux, médias audiovisuels ou imprimés, distributeurs automatiques) ainsi que les influenceurs, qui sont à Singapour des relais efficaces de ces plateformes cryptos. Les services d'échanges de monnaies virtuelles ne pourront donc assurer leur promotion que via leurs propres sites internet, applications mobiles et comptes de réseaux sociaux.

L'autorité monétaire singapourienne souhaite aussi que les plateformes présentent au public leurs services d'échanges de jetons cryptographiques d'une façon qui ne « banalise pas les risques de négocier des monnaies virtuelles ». Pour la directrice-générale adjointe de la MAS, Loo Siew Yee, « le commerce des crypto-monnaies est très risqué et ne convient pas au grand public ».