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Dans une interview pour le Financial Times, le président de l’institution financière déplore le manque d’experts en crypto au sein de l’Union Européenne, qui peine à attirer les profils les plus recherchés avec des salaires trop bas.

Réguler les cryptos est l’un des dossiers les plus importants de l’Union Européenne, et le projet de loi sur les crypto-monnaies (MiCA), toujours plus restrictif, en témoigne. Il se trouve qu’on manque d’experts pour travailler sur le sujet. Ceci en dit long sur la tâche à accomplir et sur la lucidité du dirigeant de l’Autorité Bancaire Européenne qui admet être dépassé par les mouvements rapides du secteur.

Autorité bancaire cherche spécialiste crypto désespérément

Les détenteurs de cryptos ne connaissent que trop bien ce nom, MiCA : un projet de loi du Parlement Européen qui propose de réguler ce marché florissant. L’Autorité Bancaire Européenne, dirigée par José Campa, est directement responsable de ce projet de régulation, mais il se trouve qu'elle manque cruellement d’experts dans sa commission.

Difficile de recruter ces spécialistes, puisque ceux-ci bénéficient actuellement de jobs mieux payés dans les fintechs et les entreprises crypto privées. Selon José Campa, l'Union Européenne n’aurait pas les moyens de s'aligner sur ces salaires pour l’instant.

En revanche, l’autorité financière voit d’un très bon œil les difficultés financières des grosses entreprises crypto, histoire d’aller démarcher le personnel fraîchement licencié. Les exemples abondent avec des faillites d'entreprises comme Celsius. D’autres entreprises comme Crypto.com sont également les cibles de rumeurs de faillite et Coinbase subit un audit important du régulateur américain.

Un aveu d’impuissance de la part de l’UE

Ce qui ressort le plus de l’interview de José Campa, c’est peut être l’aveu que réguler les crypto-monnaies est une mission plus ardue qu’il n’y paraît. Il admet d’ailleurs que le secteur est « très dynamique », et que l'institution n’est pas apte à faire face aux nouveautés sans l’aide d’experts. En définitive, il ne servirait à rien de pondre une loi en 2022 qui prendrait effet trois ans plus tard, alors que l’écosystème crypto aura subi des évolutions importantes.

La loi MiCA, par exemple, envisageait le bannissement des cryptos Proof Of Work, ce qui aurait sonné le glas du bitcoin en Europe. D’autres mesures restrictives, comme un traçage méticuleux de toutes les transactions de certaines cryptos, semblent irréalistes au vu du succès exponentiel des applications de finance décentralisée.

Source : BeinCrypto