Plusieurs régulateurs anglo-saxons, européens et même africains ont publié une déclaration conjointe dans laquelle ils font état de leurs préoccupations communes et appellent Facebook à leur offrir des garanties sur la cryptomonnaie Libra.
Le 18 juin dernier, l'association Libra, fondée par Facebook, a annoncé la création d'une cryptomonnaie éponyme basée sur la technologie blockchain, censée être officiellement lancée en 2020. Seulement, les oppositions ne manquent pas et nul ne sait encore véritablement qui en aura le contrôle, ni comment elle fonctionnera. D'abord de manière disparate, les États du monde entier ont fait part de leur inquiétude s'agissant de la stabilité des systèmes financiers du globe, mais aussi concernant les données personnelles des utilisateurs.
Un front commun pour sommer Facebook de détailler la façon dont seront traitées les données récoltées
C'est sur le point de la confidentialité des données que plusieurs régulateurs du monde entier ont rendu public un communiqué de presse commun, publié cette semaine sur le site de l'Information Commissioner's Office (ICO), la CNIL britannique. Les autorités des États-Unis, de l'Union européenne, du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada, de l'Albanie et du Burkina Faso ont mis sur papier leurs inquiétudes communes.Lire aussi :
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Sans prendre en considération les données financières, un autre débat tout aussi épineux, les régulateurs regrettent que Facebook et sa filiale Calibra, la plateforme de gestion des libras, n'aient répondu que vaguement aux interrogations liées à la vie privée, sans jamais évoquer spécifiquement la façon dont les données personnelles récoltées allaient être traitées, puis sécurisées. « Nous sommes surpris par le manque de détails disponibles », indiquent-ils.
Les régulateurs ne s'opposent pas à Libra, mais exigent des réponses claires
L'urgence est de mise pour les différentes autorités signataires de la déclaration, puisque le réseau Libra pourrait très rapidement être adopté par les consommateurs du monde entier, « en dépit de l'absence d'une législation sur la protection des données dans certains pays », font remarquer les régulateurs. Lors du lancement de Libra, Facebook et Calibra se retrouveront effectivement en possession d'informations personnelles de millions de personnes.Si les régulateurs ne comptent pas s'opposer au déploiement de la cryptomonnaie, comparée à une « innovation », ils attendent désormais de véritables réponses de Facebook et réclament que des informations claires sur la façon dont les données personnelles seront utilisées soient apportées.
Ils demandent aussi à la firme de Mark Zuckerberg de ne collecter que les données personnelles strictement nécessaires à l'utilisation du service, de permettre aux utilisateurs d'exercer leurs droits en matière de vie privée et de pouvoir accessoirement supprimer leur compte en toute liberté.
Source : ICO