Kaspersky Lab prêt à dévoiler son code source aux Américains

Paolo GAROSCIO
Publié le 03 juillet 2017 à 11h15
La cyberguerre froide entre les Etats-Unis et la Russie semble se concrétiser et inquiète certains acteurs du secteur. Kaspersky Lab, la firme spécialisée dans la sécurité informatique, notamment, est sous le coup d'une menace majeure : elle pourrait perdre des contrats gouvernementaux américains. La raison ? Certains haut-gradés estiment possible que Kaspersky soit en fait un cheval de Troie aux ordres de Poutine.

Kaspersky Lab est en effet une entreprise russe, mais aucune preuve d'une possible influence du Kremlin n'a été fournie. Dans son dernier projet de loi des Finances des Armées, toutefois, le gouvernement américain semble s'inquiéter.


Kaspersky banni des contrats de la Défense américaine ?

Dans l'une des dernières versions de la loi de Finances des Armées, qui doit encore être discutée, les Etats-Unis comptent tout simplement bannir Kaspersky Lab du marché lucratif des contrats de Défense. Actuellement, certaines agences gouvernementales et militaires utilisent les services de Kaspersky Lab pour protéger leurs systèmes et ordinateurs.

Perdre ces contrats serait un coup dur pour l'entreprise, d'autant plus qu'elle ne les perdrait que du fait de son origine russe. La crainte des élus américains ne semble pas être étayée par des preuves : ils estiment simplement que Kaspersky Lab pourrait être vulnérable à une certaine pression de Poutine. De fait, et face à l'augmentation des attaques par Ransomware dont la dernière, NotPetya, semble liée à la Russie, les élus s'inquiètent pour la Sécurité Intérieure.

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Eugene Kaspersky prêt à montrer patte blanche

Preuve que le risque de perdre les contrats de la Défense américaine est réelle, Eugene Kaspersky, fondateur et PDG de Kaspersky Lab, a fait une déclaration à la presse. Il se dit prêt à donner le code source de ses logiciels antivirus, afin de prouver qu'il ne s'agit pas d'un troyen. De plus, il se dit prêt à aller lui-même devant le Congrès pour témoigner de sa bonne foi.

Est-ce que ça suffira à rassurer les élus ? Ce qui les inquiète n'est pas que Kaspersky Lab puisse être aujourd'hui un cheval de Troie pour la Russie, mais que le Kremlin puisse à l'avenir demander que des backdoors et des logiciels espions soient intégrés à l'antivirus.

La CIA et la NSA, au contraire, pourraient se frotter les mains : avoir à leur disposition le code source de l'un des logiciels anti-virus les plus utilisés au monde pourrait leur permettre de trouver des failles de sécurité et de développer de nouveaux outils d'espionnage ou de propagation de malwares.

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