Cybercriminalité : 78% des victimes se reprochent leur imprudence

Audrey Oeillet
Publié le 08 septembre 2010 à 13h22
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Comme on peut l'imaginer, se faire arnaquer sur le Web met en colère bon nombre d'internautes, mais en pousse également un très fort pourcentage à se sentir responsable de sa situation : c'est ce que révèle le nouveau rapport sur la cybercriminalité publié aujourd'hui par l'éditeur Symantec.

L'étude commence par dresser un état des lieux concernant le problème de la cybercriminalité mondiale, englobant les virus, l'usurpation d'identité, le phishing ou encore le harcèlement en ligne. Réalisée sur la base de 7000 personnes réparties dans 14 pays, l'enquête révèle que 65% des internautes auraient été au moins une fois victimes d'un acte malveillant sur Internet. Un chiffre qui décolle dans certains pays : 83% en Chine, 73% au Brésil et en Inde, ou encore 73% aux USA.

La seconde partie du rapport s'intéresse aux sentiments éprouvés par les victimes d'actes cybercriminels. Ainsi, on apprend que 58% ressentent de la colère, 29% de la crainte, 26% de l'impuissance et 78% de la culpabilité. « Les gens sont en colère, mais nous avons également constaté qu'ils ne sentent très coupables » précise Marian Merritt, porte-parole chez Symantec. « 54% ont admis qu'ils auraient dû faire preuve de plus de prudence avant de répondre à ce qui était une escroquerie ». 12% des victimes ont déclaré que l'incident était entièrement de leur faute.

A ce sentiment de s'être fait avoir s'ajoute un fort pessimisme concernant l'issue du problème, puisque 80% des personnes interrogées indiquent ne pas s'attendre à ce que les escrocs responsables de leurs bévues soient traduits en justice. La plupart ne voient même pas l'intérêt de déclarer le problème aux autorités : selon le litige, seuls 44% contacteraient la police, 48% leur banque et 34% leur fournisseur de messagerie en ligne.

« Beaucoup de criminels vivent à l'étranger, il n'est donc pas surprenant que les victimes les considèrent comme étant sans visage » explique Adam Palmer, analyste chez Symantec. « De plus, la cybercriminalité internationale est difficile à détecter et à poursuivre, donc les gens ne s'attendent pas vraiment à ce que justice soit faite. »

L'enquête conclut en soulignant une certaine hypocrisie chez les internautes, dont beaucoup admettent être, à leur manière, des cybercriminels : près de la moitié du panel a ainsi indiqué qu'il considère comme « légal » le fait de télécharger un morceau de musique, un album ou un film sans le payer, et 80% des personnes interrogées ont estimé qu'il est « acceptable » de regarder secrètement l'historique de navigation ou la messagerie d'autrui. Une banalisation d'actes illégaux ou forts discutables que l'enquête met sur le compte de la dimension virtuelle du Net, en opposition à des situations physiques similaires qui apparaitraient - probablement - comme bien moins acceptables.
Audrey Oeillet
Par Audrey Oeillet

Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques, sans oublier les gadgets et autres actualités insolites liées à l'univers du hi-tech. Et comme il n'y a pas que les z'Internets dans la vie, j'aime aussi les jeux vidéo, les comics, la littérature SF, les séries télé et les chats. Et les poneys, évidemment.

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