En effet, le sénateur précisait au titre de sa priorité n°10 « d'interdire sur le territoire national et à l'échelle européenne le déploiement et l'utilisation de routeurs ou d'autres équipements de cœur de réseaux qui présentent un risque pour la sécurité nationale, en particulier les routeurs et certains équipements d'origine chinoise ». Sur ce point, les équipementiers Huawei et ZTE étaient clairement dans le collimateur du sénateur.
Cette fois, Jean-Marie Bockel précise qu'il va « rencontrer de manière approfondie les dirigeants de Huawei dans quelques semaines et je n'ai pas de problème avec cela. Je reste sur ma position mais je ne suis pas figé. Cela veut dire que je n'ai pas voulu faire un coup médiatique, je n'ai pas rédigé ce rapport avec l'inspiration du moment ».
Le sénateur ajoute : « je connais les arguments qui consistent à critiquer ma position mais il faut parfois mettre les pieds dans le plat ». Il invite à regarder de près l'attitude du gouvernement britannique en la matière. Ce dernier a ainsi « imposé des exigences à Huawei, notamment en termes de ressources humaines ». En septembre dernier, le groupe chinois Huawei Technologies a en effet prévu d'investir 2 milliards de dollars afin d'étendre ses activités en Grande-Bretagne. La firme créera 700 emplois et pourrait également intensifier ses efforts sur la France.
La firme a aussi indiqué qu'elle envisageait de créer « un second centre en Europe continentale ». Le sénateur pourrait donc actionner le même mécanisme afin que la Chine intensifie ses efforts sur le territoire même si un centre de R&D y est déjà présent.
Toujours est-il que J.M Bockel confie avoir demandé audience auprès de Fleur Pellerin sur le sujet. Son rapport n'aboutira certes pas forcément sur une proposition de loi, mais il reste néanmoins confiant sur le fait que certaines mesures pourront, à terme, être reprises dans divers projets de législation.