Ren Zhengfei, le p-dg de Huawei précise que : « le Royaume-Uni est l'un des marchés européens les plus importants dans lequel Huawei a investi. Au cours des onze dernières années, nous avons trouvé son gouvernement transparent, efficace et pratique. Le Royaume-Uni est un marché ouvert, qui accueille les investissements à l'étranger, je suis donc très heureux aujourd'hui, d'annoncer ce plan de 2 milliards de dollars d'investissement ».
La stratégie du groupe est d'ailleurs claire. Huawei s'arroge les compétences d'experts européens notamment en cyber-sécurité provenant du secteur public ou privé. La firme a ainsi récemment présenté son rapport de sécurité dans lequel le groupe militait pour une meilleure collaboration entre Etats. Ce document était alors édité par John Suffolk, un ancien directeur technique chargé des installations du gouvernement britannique.
En France, Huawei porte également son attention sur de tels spécialistes. Implanté sur le territoire depuis 2003, le groupe totalise 200 collaborateurs (sur 90 000 dans le monde) situés principalement dans le centre de Boulogne-Billancourt. Son ambition est également de recruter des experts en sécurité puisqu'une annonce en ce sens figure sur son site officiel. La mission de cet expert technique sera alors de « préparer et rédiger des documents techniques concernant les aspects de sécurité des produits, nécessaires à l'obtention des autorisations au niveau des autorités françaises ».
Une opération séduction en somme puisqu'en juillet dernier le sénateur Jean-Marie Bockel avait proposé d'interdire sur le territoire le déploiement et l'utilisation de routeurs ou d'autres équipements de cœur de réseaux qui présentent un risque pour la sécurité nationale, « en particulier les routeurs et certains équipements d'origine chinoise ». Une mesure destinée, selon le sénateur, à mieux sécuriser ces installations critiques et à préserver une certaine souveraineté nationale.