Donald Trump a effectué un virage à 180 degrés sur le cas Edward Snowden, en révélant que l'ancien sous-traitant de la NSA, qu'il qualifiait de traître par le passé, pourrait être gracié.
Snowden fait l'objet d'un mandat d'arrêt aux États-Unis pour une violation de l'Espionage Act après avoir rendu publics des documents classifiés au sujet de la surveillance effectuée par le gouvernement américain, et s'est exilé en Russie.
Pardonner celui qui a montré les failles américaines
C'est une volte-face qui a certainement un objectif inavoué en cette période de campagne électorale américaine : Donald Trump a révélé qu'il se pencherait sur le dossier Edward Snowden, pour potentiellement lever les charges qui pèsent sur l'ancien sous-traitant de la National Security Agency (NSA). Celui-ci avait révélé en 2013 des documents qui faisaient état d'un large réseau de surveillance par les gouvernements américains et britanniques, mais aussi de systèmes d'écoutes téléphoniques et d'enregistrement de données.
L'Américain avait assuré vouloir montrer au public ce qui était fait « en son nom et contre lui », mais avait été inculpé pour espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux. Le cas fait encore débat aujourd'hui, et Trump a lui-même reconnu que les avis étaient très partagés au sujet de Snowden : « Cela semble être une décision partagée, mais beaucoup de gens pensent qu'il devrait être traité différemment, et d'autres personnes pensent qu'il a fait des choses très mauvaises ». S'exprimant depuis son golf de Bedminster, dans le New Jersey, le président américain confirme qu'il va réétudier le cas de l'ancien agent : « Je vais regarder cela de très près ».
Trump avait pourtant dit qu'il était « un espion qui devrait être exécuté »
Pour Snowden, une possible grâce présidentielle serait synonyme de retour au pays, alors qu'il est exilé à Moscou depuis 2014. Néanmoins, les motivations de Trump à abandonner les poursuites semblent floues. Dans une interview pour le New York Post, celui qui est candidat à sa propre succession a simplement expliqué qu'il entendait les voix s'élever contre le sort réservé à Snowden : « Il y a beaucoup de gens qui pensent qu'il n'est pas traité de manière juste. Je veux bien entendre cela ».
Ce discours contraste largement avec celui que Donald Trump tenait pendant la campagne présidentielle précédente en 2016, où ses propos contre Edward Snowden avaient été particulièrement violents. Il n'avait pas hésité à le qualifier de traître et « d'espion qui devrait être exécuté ». Dans le tweet où il s'exprimait ainsi, Trump assurait aussi qu'il « deviendrait un grand fan » de l'ex-agent si celui-ci était capable de publier les dossiers sur Barack Obama. Ce dernier, qui était président en fonction à l'époque des faits, avait refusé de gracier Snowden.
Source : New York Times