Reportés à l'été 2021, les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo étaient visés par des opérations de sabotage organisées par des hackers russes.
Les révélations interviennent quelques jours après l'inculpation par un tribunal fédéral américain d'un groupe de hackers russes, responsables d'une série de cyberattaques.
Y a-t-il un flic pour sauver les Jeux ?
Les autorités britanniques ont révélé lundi 19 octobre que le service de renseignement militaire russe (GRU) planifiait une cyberattaque visant les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo. Prévu pour l’été 2020, ces derniers ont été reportés pour l’année prochaine à cause de la pandémie de Covid-19.
Le GRU est formellement accusé par le National Cyber Security Centre (NCSC) britannique d’avoir mené des activités de cyber-reconnaissance qui ciblaient l'organisation des Jeux, les services de logistique et les entreprises partenaires.
« Les actions du GRU contre les Jeux olympiques et paralympiques sont cyniques et imprudentes » a averti le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, dans un communiqué de presse. Selon lui, le Royaume-Uni continuera à travailler avec ses alliés afin de repérer et de contrer les futures cyberattaques.
« Tokyo 2020 considère la cybersécurité comme un aspect important de l’organisation des Jeux, et le Comité d’organisation a pris une série de mesures et fait des préparatifs approfondis » a indiqué le Comité d'organisation des Jeux de Tokyo, en précisant : « Bien que nous ne puissions pas divulguer les détails des contre-mesures en raison de la nature du sujet, nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec les organisations et les autorités compétentes afin de garantir leur mise en œuvre complète. »
De NotPetya à PyeongChang : les hackers russes hyperactifs depuis 2015
Les renseignements russes n’en sont pas à leur premier coup d’essai : les derniers Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de PyeongChang, en 2018, avaient subi une cyberattaques via le malware OlympicDestroyer qui avait paralysé des serveurs web et empêché des spectateurs de se rendre à la cérémonie d’ouverture des Jeux. Cette cyberattaque faisait suite à l’exclusion des athlètes russes des Jeux après la révélation d’un système de dopage organisé par l’État.
« Nous condamnons ces attaques menées par le GRU et soutenons pleinement les accusations pénales annoncées aujourd'hui par le Département de la Justice des États-Unis » a pour sa part déclaré Paul Chichester, directeur des opérations du NCSC. Ce dernier fait référence à l’inculpation de six hackers russes par la justice fédérale américaine pour une série de cyberattaques menées entre 2015 et 2019.
Outre les Jeux de PyeongChang, ces six agents russes sont accusés d’avoir mené des cyber-opérations visant notamment le réseau électrique ukrainien, l’élection présidentielle française de 2017 ou encore en propageant le rançongiciel NotPetya, dont les dommages avaient coûté plus de 10 milliard de dollars aux entreprises touchées.