L'armée suisse hausse le ton concernant la confidentialité des données, notamment des échanges par le biais de messageries instantanées . Désormais, c'est un service maison, Threema, qui doit nécessairement être utilisé.
Et parce que l'armée suisse est « à l'aise financièrement », les frais d'achat de Threema sont pris en charge pour tous ses membres.
On ne badine pas avec le renseignement
Les Suisses possèdent bel et bien une armée malgré leur légendaire neutralité et s'avèrent être très à cheval sur la confidentialité. Ainsi, les messageries instantanées telles que WhatsApp, Signal ou encore Telegram ne sont pas assez sûres pour l'état-major helvète. En conséquence, il a été décidé pour cette année 2022 d'employer un service dédié mis au point au cœur des Alpes : Threema.
L'application doit désormais être employée par tous les membres de l'armée suisse, du général à la recrue, et cela aussi bien pour des échanges confidentiels que pour de simples discussions entre soldats, ou même pour des conversations entre des militaires et leurs proches. « Tous les autres services ne sont plus autorisés », a ainsi déclaré le porte-parole de l'armée helvète, M. Daniel Reist.
Pas d'ingérence américaine au menu, mais de l'emmental pour sûr !
Les militaires sont ainsi invités à « montrer l'exemple », d'après les propos de M. Reist à l'AFP, même si de potentielles sanctions en cas d'écart ne sont pas connues. Plus encore, ce dernier assure que ce service est compatible avec le règlement européen sur la protection des données et le droit suisse, contrairement à d'autres services de messagerie précédemment cités.
L'aubaine est également, pour M. Reist, d'échapper à la juridiction américaine : « Étant donné que la société [Threema] est basée en Suisse, elle n'est pas soumise au Cloud Act comme les sociétés américaines ». WhatsApp, Signal ou Messenger sont, elles, concernées (on peut cependant noter l'exception de Telegram, société russe basée à Dubai).
En tout cas, tous les frais potentiels liés à l'achat de Threema, d'un coût de 4 francs suisses par utilisateur sans compter de potentielles redevances annuelles, sont couverts par l'armée. Une démarche qui se trouve dans la ligne directrice du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), qui souhaite également la conception de smartphones et d'applications spécifiquement dédiés aux militaires suisses.
Source : RT