Le cloud computing (l'informatique dans les nuages, dont nous vous parlions l'année dernière) est une technologie qui consiste à exploiter les énormes capacités de calcul des ordinateurs et des centres de données répartis un peu partout dans le monde, reliés entre eux via le réseau Internet, pour offrir des services et des applications toujours plus poussés. Réseaux sociaux, messageries, plateformes d'écoute de musique en ligne, sites de partage de vidéo, gestionnaires de notes, synchronisation multiplateforme de documents, etc. sont autant d'outils basés sur le cloud computing que nous utilisons au quotidien. Coup de projecteur sur les services les plus emblématiques...
Le Web 2.0 sur un petit nuage
Tout le monde utilise depuis longtemps, parfois même sans le savoir, des applications basées sur le cloud computing. Il inclut des Webmails (Yahoo! Mail, Hotmail, Gmail...), des réseaux sociaux (Facebook, MySpace, Twitter...), des services de partage de photos et de vidéos (Flickr, Dailymotion, YouTube...), ou encore des plateformes d'écoute de musique en ligne (Google Music, Spotify, Deezer...) et bien d'autres... Bref, tous les services « stars » du Web 2.0 exploitent cette technologie qui se révèle un véritable accélérateur d'innovations.En cas de succès, de petites start-ups peuvent en effet s'émanciper très rapidement sans avoir à faire de lourds investissements comme par le passé. A la fin des années 90, les fondateurs de Google racontent qu'ils devaient consacrer chaque centime gagné à l'achat de nouveaux serveurs (qu'ils stockaient dans un garage) pour pouvoir continuer à développer leur moteur de recherche, alors que les start-ups d'aujourd'hui peuvent tout simplement louer, en fonction de leurs besoins, des ressources informatiques avec une puissance de calcul infinie auprès d'un opérateur de cloud computing. Des prestataires comme Amazon (à l'origine de la création du cloud computing), Google, HP, IBM ou encore Microsoft font partie des nombreux acteurs qui fournissent ces services à la demande.
Mais si l'on parle de plus en plus du cloud computing, c'est aussi et surtout en raison de l'émergence des smartphones et des tablettes. Cette technologie leur permet d'utiliser de puissantes applications (Google Maps, par exemple) que leur configuration matérielle ne pourrait pas gérer autrement. Outre les ténors du marché (Google, Microsoft, Facebook, etc.), de nouveaux acteurs ont réussi à s'imposer sur le marché du cloud computing en moins de trois ans ! Des jeunes pousses telles que Dropbox, Evernote, ou encore Spotify ont réussi à conquérir des millions d'utilisateurs à travers le monde avec des services particulièrement novateurs. Après le succès mitigé de ses premiers services sur le nuage, iDisk et Mobile Me, Apple sort la grosse artillerie avec iCloud et commence à proposer l'ensemble de ses services via le « nuage ». De son coté, Microsoft peaufine ses services autour de Windows Live Skydrive, tandis que Google enrichit son offre déjà colossale avec Google Music. La guerre du cloud computing bat son plein !
Dropbox : la boîte magique !
La start-up américaine Dropbox a récemment fait parler d'elle dans les médias du monde entier suite aux déclarations de son cofondateur Drew Houston. Lors d'une interview publiée dans le magazine Forbes, on apprend que lui et son compère Arash Ferdowsi auraient refusé une offre de rachat d'Apple au mois de décembre 2009 d'un montant de plusieurs centaines de millions de dollars. Selon de nombreuses rumeurs (malheureusement invérifiables), la somme exacte s'élèverait à 800 millions de dollars... Impressionnant pour un service lancé un peu plus d'un an auparavant en septembre 2008. Pas de regrets toutefois pour ses dirigeants, car Dropbox a été récemment valorisé... 4 milliards de dollars !
Ce n'est pas un hasard si le regretté Steve Jobs voulait faire main basse sur Dropbox pour Apple. La start-up a en effet développé une technologie que tous les services de stockage en ligne lui envient. Qu'est-ce que Dropbox ? Il s'agit d'un service qui permet de stocker tous types de données en ligne (documents, photos, vidéos, musique, etc.) et d'y accéder depuis n'importe quels systèmes : Mac, Windows, Linux, Android, iOS, et BlackBerry OS ! Outre cette « rare » ultra compatibilité, Dropbox est vraiment accessible à tous, en permettant de sauvegarder, partager et synchroniser ses données avec une simplicité remarquable.
Découverte
Son installation ne nécessite que quelques minutes : il suffit de créer un compte en indiquant une adresse email (valide) et un mot de passe. L'éditeur vous attribue alors un espace gratuit par défaut de 2 Go que vous pouvez augmenter par la suite en parrainant vos proches via un lien d'affiliation. A chaque fois qu'un utilisateur que vous avez invité à rejoindre Dropbox ouvre effectivement un compte, votre espace de stockage augmente de 250 Mo (dans la limite de 8 Go). Autres possibilités pour gagner de l'espace à coups de 128 Mo, connecter Dropbox à ses comptes Twitter, Facebook, suivre son actualité sur Twitter, ou encore indiquer en quelques mots pourquoi vous aimez ce service... Au final, la version gratuite est extensible jusqu'à 10,5 Go et jusqu'à 16,5 Go pour les étudiants possédant une adresse « .edu » (chaque parrainage leur rapporte le double, soit 500 Mo). Pour bénéficier d'un espace de stockage beaucoup plus important, Dropbox propose des comptes Pro comprenant 50 ou 100 Go (9,99 et 19,99 $ par mois). Lorsqu'un abonnement Pro prend fin, l'utilisateur ne peut plus synchroniser ou ajouter de nouvelles données.Dropbox se compose d'une interface en ligne accessible depuis n'importe quel navigateur (Internet Explorer, Firefox, Google Chrome, Safari, etc.) et d'une application à installer en local sur chaque ordinateur que l'on utilise (à la maison et au bureau par exemple). Compatible Mac, Windows et Linux, l'application créée automatiquement un dossier baptisé « MyDropbox » dans lequel il suffit de glisser/déposer ses données. Une fois configuré, toutes les modifications (créations de dossiers, de sous-dossiers, etc.) et les données ajoutées dans MyDropbox sont automatiquement synchronisées en temps réel sur les serveurs de Dropbox et répliquées à l'identique sur tous ses ordinateurs. La taille des fichiers est limitée à 300 Mo par le biais de l'interface Web. Pour copier de plus gros fichiers, il suffit de passer par le dossier local.
Tous les transferts sont protégés et cryptés par un chiffrage SSL (Secure Sockets Layer) et AES-256 bits. Mieux encore, toutes les données peuvent être également accessibles en mobilité sur des terminaux Android, iOS, et BlackBerry OS via l'application mobile Dropbox (disponible en téléchargement gratuit sur les différents stores). Elle permet de consulter la plupart des données stockées sur Dropbox : documents Office, PDF, images (jpg, tiff, gif), vidéos (mov, mp4, m4v), musique (mp3, aiff, m4a, wav). En évolution constante, la déclinaison mobile propose de nouvelles fonctionnalités très intéressantes comme le téléchargement et la synchronisation des photos et de vidéos prises en mobilité, la consultation hors ligne, la possibilité d'ouvrir et sauvegarder des données sur d'autres applications (Evernote, iBooks, Stanza), etc. Encore une fois, il n'y a absolument rien à faire, sinon s'identifier lors de la première ouverture de l'application et d'être connecté à Internet.
Fonctionnalités
La simplicité de Dropbox contraste avec ses puissantes fonctionnalités. Le fait de répliquer à l'identique l'arborescence des dossiers créés en local et de les synchroniser simultanément sur d'autres plateformes, quelles qu'elles soient, représente déjà une incroyable prouesse technique. Comparativement à de nombreuses solutions concurrentes, le téléchargement de données s'avère relativement rapide, que cela soit pour enregistrer et répliquer de nouvelles données, ou pour synchroniser des modifications. Par l'intermédiaire de l'interface Web, on peut accéder à un historique des précédentes versions d'un fichier (un document Word, par exemple), et également à ceux qui ont été supprimés pendant 30 jours. Durant cette période, on peut les récupérer en un clic !Autre point fort de Dropbox, un système de partage d'une grande simplicité autant plébiscité par les professionnels que les particuliers. L'opération se résume à sélectionner le dossier à partager, indiquer une ou plusieurs adresses emails, et le tour est joué ! Les personnes concernées reçoivent un email avec un lien pour télécharger le dossier. Seule contrainte, elles doivent posséder ou ouvrir un compte Dropbox pour pouvoir accéder aux données partagées.
Il est possible ensuite de travailler en collaboration sur des fichiers : des pop-up apparaissent sur son bureau à chaque modification effectuée sur l'ordinateur distant. Côté ludique, le service propose de partager ses photos en créant des galeries Web. Après avoir créé un dossier « Photos », il y a deux manières de procéder : en local, faire un clic droit sur un sous-dossier d'images et sélectionner « Copier le lien public de la galerie », ou en ligne, cliquer sur le menu déroulant puis « Galerie » et enfin copier le lien qui apparaît dans la fenêtre suivante. Il ne reste plus qu'à le copier dans un email, ou le partager sur Facebook ou Twitter avec les personnes de son choix pour qu'elles puissent accéder à la galerie Web. Redoutablement efficace !
Pratique, une petite icône Dropbox placée dans la barre des tâches (Mac et PC) permet d'accéder en un clic à ses dossiers locaux, à l'interface Web, aux préférences, de visualiser d'un coup d'œil l'espace disponible, ou encore l'état d'avancement des téléchargements en cours. Les fichiers entièrement synchronisés sont ornés d'une petite icône verte, tandis que ceux encore en cours de transfert sont signalés par une icône bleue. Par défaut, la bande passante allouée à Dropbox n'est pas limitée : les transferts ralentissent rarement les connexions ADSL, mais peuvent être perceptibles avec un accès 3G. Dans ce cas, on peut paramétrer la vitesse de débit de téléchargement et d'upload dans les préférences.
Notre avis
Plus besoin de collectionner les clés USB ou de s'envoyer des emails pour emporter des fichiers du bureau à la maison ou vice versa. Dropbox simplifie vraiment la vie au quotidien pour tous ceux qui ont l'habitude de travailler sur plusieurs postes et à différents endroits. On apprécie particulièrement ses fonctions de partage simplifiées à l'extrême et la possibilité d'accéder à ses données en mobilité. Autre point important, Dropbox est réputé comme un service sérieux offrant un maximum de protection à ses utilisateurs. Une faille de sécurité apparue après une mise à jour en juin dernier et qui permettait de s'identifier avec n'importe quel mot de passe pendant quatre heures n'a heureusement pas causé de dommages collatéraux. Depuis ce coup dur, l'entreprise aurait mis en place des protections supplémentaires. Avec 45 millions d'utilisateurs à son actif, Dropbox incarne l'une des plus belles réussites du cloud computing.Evernote : bloc-notes surdoué
Evernote est l'une des étoiles montantes du cloud computing. Lancée en 2008, l'application est traduite en 20 langues et comptabilise déjà 15 millions d'utilisateurs à travers le monde, dont 350 000 en France. Elle mémorise, stocke, indexe, puis synchronise toutes sortes d'informations numériques (pages Web, textes, photos, mémos vocaux, photos, PDF, etc.) depuis son interface Web ou n'importe quel environnement : Windows, Mac, Android, BlackBerry OS, iOS (iPhone, iPad, iPod touch), Web OS, et Windows Phone. Les notes peuvent être triées, taguées, annotées, éditées, commentées, partagées et retrouvées en un clin d'œil grâce à un moteur de recherche intégré d'une efficacité redoutable.
Découverte
Pour faciliter la prise de notes, divers plug-ins Evernote s'installent sur les navigateurs (Internet Explorer, Firefox, Google Chrome, Safari), mais également dans Outlook 2007 et 2010. Ces derniers permettent de réaliser en un clic une capture d'une page Web ou d'un email et les mémoriser dans ses notes. Il existe deux types de comptes : gratuit avec un espace de stockage de 60 Mo/mois, et Premium avec 1 Go/mois (5 $/mois ou 45 $/an). Tous les mois, les compteurs sont remis à zéro. Evernote ne pousse pas à la consommation : on peut passer facilement d'un compte gratuit, à un payant dès que l'on en a besoin pour sauvegarder, par exemple, des PDF, des photos haute résolution, des scans, etc.Un compte Premium ne se résume toutefois pas uniquement à un espace de stockage plus important. Il permet notamment d'accéder à ses notes en mode hors connexion (y compris sur Android et iOS), de les partager, de rechercher des mots-clés dans les PDF, de verrouiller son accès par un code PIN (sur les terminaux mobiles), de masquer les publicités, etc. Par ailleurs, les données sont cryptées et leurs utilisateurs bénéficient, soit-disant, d'un accès prioritaire au support technique par le biais d'un service de tchat (en anglais). Dans les faits, nous n'avons jamais pu obtenir la moindre réponse à nos questions, et cela même avec un compte Premium.
Fonctionnalités
Avec un ordinateur, il existe de multiples manières d'enregistrer des notes : en utilisant le traitement de texte intégré à l'éditeur de notes, en glissant/déposant des données (PDF, images, fichiers audio, documents Office ou Google Docs) directement dans l'interface du logiciel, en enregistrant des mémos vocaux (nécessite un micro), ou en prenant des notes manuscrites à l'aide d'un Tablet PC, ou d'une tablette graphique. L'icône d'accès rapide d'Evernote (sur Mac ou PC) permet également d'effectuer de nombreuses tâches : créer une nouvelle note, effectuer une recherche, faire une capture d'écran, copier une sélection, etc. Chaque note est téléchargée automatiquement sur les serveurs d'Evernote, puis synchronisée lors de son ouverture sur tous les terminaux où elle est installée.De gauche à droite, le menu d'accès rapide d' Evernote sur Mac et sur PC
La déclinaison mobile d'Evernote tire pleinement profit de la configuration matérielle (micro, capteur photo, GPS, etc.) des smartphones et des tablettes. Dans une même note, on peut ainsi enregistrer des sons (message vocal, conférence, etc.), des photos (une affiche de spectacle, un produit dans un magasin, etc.), et même localiser l'endroit où l'on a créé la note. Il est également possible d'importer des images stockées sur la mémoire des terminaux mobiles pour les intégrer dans une note. D'autres applications disposent de ces fonctions, mais l'originalité d'Evernote est de toutes les regrouper au sein de la même interface. Du mémoire d'études, à l'organisation de travaux, en passant par la planification d'un voyage, ces outils peuvent-être utilisés à l'élaboration de toutes sortes de projets.
Côté ergonomique, le bloc-notes mériterait sans doute des améliorations. Son interface manque de clarté : l'arborescence des carnets de notes est vraiment trop petite par rapport au reste, et les menus sont parfois incohérents. Les notes sont classées sur la gauche dans des « Carnets de notes » et des piles de « Carnets de notes » qui s'apparentent à des dossiers et des sous-dossiers se créent au fil du temps. Dans la partie de droite, on peut visualiser les notes sous forme de vignettes, de listes, ou un mixte des deux. Pour rédiger des notes, le service dispose d'un éditeur de texte complet permettant de mettre en forme le texte, d'intégrer des pièces jointes, d'ajouter des images, etc. Pour faciliter l'indexation et le partage des notes, il est possible de les taguer, de créer des étiquettes (mail, PDF, photos, etc.), ou encore de définir une URL. Son client de messagerie intégré permet d'envoyer ou de partager une note par email (avec l'adresse utilisée pour l'ouverture du compte), ou encore de la publier sur Facebook ou Twitter.
Grâce à son moteur de recherche à reconnaissance optique de caractères combiné à un système d'indexation avancé, une simple recherche par mot-clé permet de retrouver une note parmi plusieurs centaines en un clin d'œil. Non seulement le moteur de recherche permet de trouver un mot dans une note imprimée ou manuscrite, mais également dans le texte des images ou des PDF (compte Premium uniquement) ! Pour finir, Evernote offre la possibilité de sauvegarder l'ensemble de ses notes en local (une option rarement proposée par ce type de services). Il suffit de faire un clic droit sur « Tous les carnets/Exporter les notes » et le tour est joué.
Notre avis
Evernote est un service vraiment innovant que l'on prend plaisir à découvrir et à utiliser sur le long terme. Il s'adresse aussi bien aux professionnels (journalistes, documentalistes, enseignants, etc.) qu'aux étudiants ou au grand public. De la gestion de projets, à l'archivage de documents (emails, cartes de visite, factures, billets d'avion, photos, etc.), en passant par le travail collaboratif, les scénarios possibles sont innombrables... Soutenu par une communauté très active de développeurs, de traducteurs et de journalistes des quatre coins du monde, le service évolue constamment et s'enrichit de nouveaux outils quasiment tous les mois.Plus fluide et bien plus rapide, la dernière version Evernote 4 propose par exemple une fonction de recherche et un compteur de caractères intégrés dans l'éditeur de texte (comme dans Word), ou encore de connecter son compte personnel à celui de Facebook ou Google pour pouvoir partager des informations avec ses amis. Il tire aussi parti d'applications tierces (onglet « Galerie ») et offre la possibilité d'utiliser la fameuse fonction vocale Siri de l'iPhone 4 S pour dicter des notes, d'annoter des images par le biais du plug-in Skitch (Mac et Android), ou encore d'en créer à l'aide de Twitter en utilisant la terminaison « @myEN ». La popularité d'Evernote n'est pas prête de s'estomper.
Apple iCloud: service complet
Innovation majeure de l'iOS 5 (le dernier système d'exploitation mobile d'Apple), iCloud est la solution complète et complexe de cloud computing développée par la firme à la pomme. Impossible, ou presque, de passer à côté de cette nouveauté dont de nombreuses campagnes publicitaires vantent les mérites. Pas sûr pour autant que le grand public (non initié aux nouvelles technologies) comprenne vraiment de quoi il s'agit. Une fois n'est pas coutume, Apple a vu et fait les choses en grand, très grand, voire trop grand diront les mauvaises langues... Suite au lancement d'iCloud le 12 octobre dernier, nous avons dû patienter quasiment deux semaines avant de réussir à synchroniser nos données sur le nuage d'Apple. Sans surprise, les serveurs de la firme de Cupertino étaient saturés par les millions de tentatives de synchronisation simultanées.
Au départ, iCloud n'est pas si simple que cela à appréhender. Comme beaucoup d'utilisateurs, nous avons eu un peu de mal à comprendre la philosophie de ce service tentaculaire. Nous pensions trouver, plus ou moins, la même ergonomie simplissime de Dropbox : un service de cloud computing adopté en masse par les « Mac User » et qu'Apple avait voulu racheter fin 2009. Force est de constater qu'iCloud n'a rien à voir, ni de près, ni de loin avec Dropbox ou d'autres solutions de cloud computing. Le système qui fonctionne de concert avec iTunes se révèle en effet verrouillé de toutes parts, et la liberté d'action n'est pas vraiment au beau fixe. Faut-il enterrer ce service pour autant ? Non, car une fois que l'on a compris comment il fonctionne, on n'imagine plus revenir en arrière. C'est aussi un moyen pour Apple de creuser l'écart avec la concurrence en proposant un hub numérique inédit.
Découverte
Pour « 0 € » comme se plait à le dire Apple, iCloud propose un espace de stockage dans le nuage (à savoir sur ses propres fermes de serveurs) de 5 Go. Pas mal, surtout lorsqu'on pense aux millions d'utilisateurs d'iPhone, d'iPod touch et d'iPad à travers le monde susceptibles de l'utiliser. Pour bénéficier d'un espace plus important (nous verrons que ce n'est pas vraiment indispensable), Apple propose trois options : 10 Go pour 16 €/an, 20 Go pour 32 €/an, et 50 Go pour 80 €/an. Soulignons que les photos (réalisées avec les terminaux mobiles), les achats d'applications, de musique et de livres électroniques ne sont pas comptabilisés dans les 5 Go. Seuls les contacts, les documents et les paramètres de configuration des terminaux mobiles sont pris en compte. Lors de nos tests, l'enregistrement sur le même compte iCloud d'un iPhone, d'un iPad et d'un iPod touch comprenant au total plus d'une centaine d'applications a occupé 2,79 Go seulement sur 5 Go !Le service est préinstallé sur les nouveaux iPhone 4S et iPod touch (quatrième génération). Il est disponible en téléchargement gratuit pour les Mac exécutant Mac OS X Lion, les PC (Windows Vista/7), et sous forme de mise à jour pour les iPhone 3GS/4, les iPod touch de troisième génération, et les iPad 1 et 2. Une fois installé, il ne reste plus qu'à sélectionner les données de son terminal mobile que l'on souhaite sauvegarder : Courrier, Contacts, Calendriers, Rappels, Signets, Notes, Flux de photos, Documents et données. Attention, l'activation du service Courrier nécessite de posséder un Apple ID (@me.com), ou d'en créer un gratuitement. Cette étape peut être réalisée directement depuis le menu de l'iPhone : Réglages --> iCloud.
Avec un compte gratuit, le service sauvegarde les 1 000 dernières photos présentes dans les iPhone/iPad pendant 30 jours sur l'espace iCloud, après quoi elles sont supprimées. Pour éviter de perdre des images, il faut activer au préalable l'option « Flux de photos » via les réglages d'iCloud sur Mac ou PC : toutes les photos sont alors poussées et stockées « définitivement » sur leur disque dur. Enfin, la dernière version d'iTunes 10.5 comprend un nouvel onglet « Sauvegarder sur iCloud » dans le menu « Résumer / Sauvegarder » qui permet de migrer sa bibliothèque (musique, applications, livres électroniques et séries TV achetés sur iTunes Store) sur le nuage.
Fonctionnalités
Plus d'un mois après son lancement, le service qui avait été littéralement pris d'assaut commence à fonctionner sans encombre. Les plantages se raréfient (nous en avons constaté plusieurs en particulier sur Mac), tout comme les problèmes de connexion avec les serveurs d'Apple. Au quotidien, iCloud apporte un vrai confort, surtout lorsqu'on utilise plusieurs appareils : un iPhone, un iPad, un Mac et un PC, par exemple. Le chantier était de taille, mais Apple s'en tire avec les honneurs, même si l'on regrette de ne pouvoir utiliser un dossier local comme clé USB virtuelle, à la manière de Dropbox. Seul le dossier « Photo Stream » (sur PC) permet de glisser/déposer des photos qui sont automatiquement téléchargées sur le nuage, puis poussées vers tous ses appareils mobiles. Inutile d'essayer d'y copier d'autres types de données, elles ne seront pas lisibles.Certains utilisateurs de la première heure avaient repéré sur Mac (OS X Lion) un dossier (Library/Mobile/Documents) dans lequel ils pouvaient copier toutes sortes de données sur iCloud. Mais l'accès à ce dernier est devenu impossible depuis la dernière mise à jour 10.7.2 du système. Dorénavant sur Mac, le « Flux de photos » s'avère parfaitement verrouillé et passe obligatoirement par iPhoto ou Aperture (versions 9. 2 ou 3.2 et ultérieures). Toutes les photos prises avec un iPhone ou un iPad sont automatiquement synchronisées sur iCloud et sur ses autres appareils mobiles (en Wi-Fi ou en 3G si on le souhaite). À noter que l'on peut également visualiser les photos stockées sur iCloud sur Apple TV.
Concernant les documents, c'est un peu la grande frustration pour bon nombre d'utilisateurs. Apple a en effet limité la synchronisation des documents à ses propres outils de bureautique, c'est-à-dire Pages, Numbers, Keynote, et iWork pour iOS. Pour télécharger des documents au format Microsoft Office ou PDF sur iCloud, il faut obligatoirement passer par l'une des applications d' iWork'09. Une limitation plutôt sévère, mais de bonne guerre puisqu'elle permet à Apple de promouvoir ses propres logiciels de bureautique. À l'usage, c'est très pratique : on peut commencer par exemple à travailler sur un document Pages sur un iPad, le lire plus tard sur un iPhone, et le terminer sur son Mac sans avoir à faire la moindre manipulation. Il en va de même pour les courriers, les calendriers, les signets, les notes, les applications, les livres électroniques et la musique achetés sur iTunes Store. Quel que soit l'appareil utilisé, tous les ajouts et modifications transitent par le « nuage » et sont ensuite diffusés de façon complètement transparente sur tous les autres (10 appareils maximum) dès lors qu'ils sont reliés au même réseau Wi-Fi que iTunes.
Comme tous les services de cloud computing, iCloud propose une interface Web accessible depuis n'importe quel navigateur. Dans le plus pur style d'Apple, la page d'accueil dépouillée affiche les icônes familières de l'iPhone : Mail, Contacts, Calendrier, Localiser mon iPhone et iWork. Un moyen pratique d'accéder et de consulter ses données partout et à tout moment. Toutes les actions perpétrées via cette interface sont également répliquées sur tous ses appareils. Au menu, on dispose de véritables Web apps : un Webmail (avec son adresse « me.com »), un calendrier complet et ses contacts. Mais également la fonction « Localiser mon iPhone » qui permet, comme son nom l'indique de localiser son iPhone sur une carte géographique, mais également de lui envoyer un message, de le verrouiller, et surtout de l'effacer à distance en cas de perte ou de vol. L'interface d'iCloud sur Mac propose également l'option « Localiser mon Mac » et les mêmes fonctionnalités. Toutes les informations stockées sur le nuage, y compris les réglages, les données des apps, les sonneries, les fonds d'écran ou les messages peuvent être au besoin restaurés sur un nouvel appareil.
L'interface Web d'iCloud est accessible depuis n'importe quel ordinateur connecté
Notre avis
Les avis des utilisateurs sur iCloud divergent. Certains sont satisfaits, mais beaucoup se plaignent encore de problèmes de synchronisation des emails, notamment. Sans parler de ceux qui disposaient d'un compte Mobile Me et qui ont rencontré beaucoup de problèmes pour migrer sur iCloud, en perdant au passage pas mal d'avantages : gestion de plusieurs ID Apple devenue impossible, tout comme la synchronisation des trousseaux, de différents compte mail, des signatures, des préférences Mac OS X, etc. Les services Mobile Me seront définitivement fermés le 30 juin 2012.Ne perdons pas de vue qu'iCloud est un service en cours de développement. Pour l'heure, il y a encore quelques bugs et tout ne fonctionne pas toujours parfaitement. Mais le service se révèle pour le moins prometteur et ouvre sans doute la voie à une nouvelle génération d'applications qui seront autorisées à utiliser iCloud. À l'heure où nous écrivons ces lignes, le service iTunes Match, entre autres, vient tout juste d'être lancé au États-Unis. Pour 25 $ par an, il permettra de synchroniser et d'encoder au format AAC 256 kbps d'Apple toute sa bibliothèque musicale sur iCloud (jusqu'à 25 000 titres), y compris les morceaux qui n'ont pas été achetés sur iTunes. Pour l'heure, Apple n'a pu nous dire à quelle date ce service sera disponible en France. Le meilleur est sans doute encore à venir...
Google Music : la musique sur le nuage
Lancé au mois de mai dernier en version beta aux États-Unis, le service de streaming de musique en ligne de Google s'annonce comme le plus sérieux concurrent d'iTunes, mais également de Spotify, Deezer, etc. Sorti officiellement de sa version beta il y a quelques jours, Google Music est désormais associé à une boutique de vente en ligne « Google Store » qui sera intégrée directement sur les terminaux Android dans les prochains jours. Son catalogue comprend 13 millions de titres (contre 20 millions pour iTunes) dont les prix sont compris entre 0,69 et 1,29 $. Comme Apple, Google prélève 30 % des revenus générés par les ventes de morceaux de musique. Trois des quatre grands majors de l'industrie du disque (EMI, Sony Music, et Universal Music) et plus de mille labels indépendants (K7, Merge Records, Matador, Warp Records, etc.) ont confié leur catalogue au géant du Web. Pour l'heure, seul le major américain Warner et son lot de stars telles qu'Éric Clapton, Metalica, Nina Simone, Johnny Halliday, Prince, et bien d'autres, manque à l'appel. Une fois n'est pas coutume, Google va tenter de se démarquer de la concurrence et autant dire que cela commence fort avec pas moins de... 200 millions d'activations enregistrées !
Le service est disponible directement depuis un navigateur Web, une application Android (uniquement aux États-Unis), ou via une Web app capable de fonctionner sur n'importe quelles plateformes mobiles dont iOS (iPhone/iPad). Un atout de poids pour l'usage mobile, puisque l'on peut emmener sa bibliothèque musicale partout avec soi, sans occuper le moindre espace de stockage sur son smartphone ou sa tablette. Par contre, il faut nécessairement une connexion Internet : seule l'application Android (2 .2) permettra d'écouter des morceaux en mode hors connexion. Le téléchargement de sa musique personnelle s'effectue par le biais d'un logiciel « Music Manager » disponible gratuitement pour Mac et PC.
Découverte
Pour commencer, chacun pourra stocker gratuitement sur le nuage de Google jusqu'à 20 000 morceaux (sans DRM) de sa propre bibliothèque musicale, qu'elle se trouve sur iTunes, Windows Media Player ou n'importe quel dossier. En fonction de son matériel et de sa connexion, le téléchargement sur les serveurs de Google à l'aide de Music Manager peut durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines (il nous a fallu près de 10 jours pour sauvegarder 3500 morceaux !). Les listes musicales sont importées à l'identique, mais Google supprime les notes, car il propose son propre système de classement baptisé « Thumbs dow ». Le service gère les formats audio AAC, FLAC, OGG, MP3, et WMA.Avec ce service de synchronisation gratuit, le moteur de recherche s'attaque de front à iTunes Match que vient tout juste de lancer Apple aux Etats-Unis. Pour rappel, il permet de stocker jusqu'à 25 000 morceaux, mais pour 25 $ par an. Petite nuance néanmoins, Apple propose pour ce prix de mettre à niveau toute votre bibliothèque au format AAC 256 kbps (réputé de meilleure qualité que le format MP3 320 kbps utilisé par Google). Autre spécificité, « Google Music Artists Hub » est une option permettant aux artistes non signés par une maison de disques de créer leur page personnelle et de vendre leurs titres sur la plateforme, moyennant un ticket d'entrée de 25 $. Un bon moyen d'élargir son champ musical auquel sajoute les fonctionnalités très en vogue de partage via le réseau social maison : Google +. Les internautes pourront recommander de la musique, et partager des titres avec les membres de leurs cercles privés. Un lecteur intégré dans les posts permet de streamer directement les morceaux. A noter que seuls des extraits peuvent être partagés sur les cercles publics de Google +.
Outre quelques exclusivités (inédits, extraits de futurs albums, etc.) cédées gracieusement par les maisons de disques, le moteur de recherche propose un morceau de musique par jour gratuitement. On peut d'ores et déjà se confectionner une bibliothèque musicale gratuitement et légalement assez impressionnante par un simple clic droit sur l'onglet « Add to my library » ou en sélectionnant « More/Free song » dans le menu déroulant en haut à droite de l'interface Web. Dans ce même menu, l'onglet « Tips and tricks » conduit tout droit au blog Magnifier qui regroupe un tas d'informations pratiques concernant le service, et sur les morceaux gratuits du jour, entre autres. On peut découvrir tous les titres offerts de la semaine, des renseignements sur les artistes et leurs chansons, et les télécharger.
Fonctionnalités
Avec ce service, Google va permettre aux millions d'utilisateurs de terminaux Android de bénéficier d'un système très similaire à celui que l'on trouve sur les iPhone avec l'iTunes Store. La boutique de Google Music sera directement intégrée dans l'Android Market et tous les achats seront automatiquement synchronisés sur le cloud. Avant même de proposer des applications pour les autres OS et peut-être essuyer des refus, le géant du Web a pris les devants en développant une Web app que l'on peut installer sur n'importe quel environnement en se connectant à son compte Google via un navigateur mobile. Rien de révolutionnaire, mais pratique, il s'agit d'un lecteur permettant d'accéder et de lire la musique téléchargée au préalable sur son compte.L'application qui n'est pas encore disponible en France devrait évidemment être beaucoup plus intéressante. Sur PC ou Mac, l'interface de Google Music est plutôt réussie. L'ergonomie est classique, mais simple d'utilisation avec un affichage par morceaux, artistes, albums (avec les pochettes) et par genres. L'onglet « Auto Playlists » permet d'accéder aux meilleurs classements, aux derniers morceaux téléchargés, ou encore aux derniers achetés ou acquis gratuitement. L'onglet « Instant Mix » permet quant à lui de créer des mix à partir d'un morceau choisi. Google l'analyse et cherche des similitudes avec d'autres titres de la bibliothèque pour composer un mix. Sans surprise, le moteur de recherche interne fonctionne au quart de tour et gère sans problème les fautes d'orthographe.
Notre avis
Google Music est loin d'être un service révolutionnaire, mais il permet tout de même à tout un chacun de sauvegarder l'intégralité de sa bibliothèque et de pouvoir y accéder depuis n'importe quel terminal connecté dans le monde. Pourquoi s'en priver ? Soulignons qu'il n'est pas possible de rapatrier des morceaux téléchargés sur Google Music sur son ordinateur. Comme toujours, il convient de conserver une sauvegarde locale. En fonction de son matériel et de la qualité de sa connexion, il peut y avoir quelque temps de latence durant l'écoute, mais de manière générale le service fonctionne bien, même en 3G. On reste toutefois très loin du confort et des possibilités offertes par un service local comme Spotify. Pour l'heure, il est un peu tôt pour dire si Google parviendra à concurrencer iTunes, mais le géant du Web a le mérite de proposer enfin une alternative à sa mesure. Celle-ci pourrait bien s'avérer, in fine, bénéfique pour tous les consommateurs.Windows Live SkyDrive: le cloud multicartes
Associé au service de messagerie Hotmail le plus utilisé au monde (363 millions d'utilisateurs, dont 16,5 millions* en France selon Médiamétrie), le service de cloud Windows Live SkyDrive n'est certainement pas aussi populaire qu'il devrait l'être. Il faut dire que Microsoft n'a pas vraiment le talent d'Apple pour communiquer sur ses services, et notamment sur SkyDrive qui s'apparente pourtant à un véritable cadeau pour les internautes. Ce service au centre de la suite Windows Live permet de bénéficier gratuitement d'un espace de stockage de 25 Go !
Pour en profiter, rien de plus simple : il suffit de posséder ou d'ouvrir gratuitement un compte Windows Live (Hotmail ou Live). Documents, photos, vidéos, fichiers exécutables ou archives, on y peut sauvegarder, stocker, consulter et partager tous types de données. SkyDrive est combiné en outre à différents services de la firme de Redmond, dont les fameuses Office Web Apps (une version allégée de la suite bureautique Microsoft Office 2010) et Windows Live Mesh : un système permettant de synchroniser des dossiers entre plusieurs ordinateurs (Mac et PC). Parmi ses autres fonctionnalités phares figurent l'envoi d'email pouvant contenir jusqu'à 10 Go de photos en pièce jointe, ou encore la lecture de vidéos (Dailymotion, YouTube) dans le corps d'un message. Un service très complet qui compterait, selon Microsoft, près de 100 millions d'utilisateurs.
Découverte
Bien que doté d'un espace de stockage généreux de 25 Go, SkyDrive impose certaines restrictions : il n'est pas possible de télécharger plus de cinq fichiers à la fois et leur taille maximale ne doit pas excéder 100 Mo. Microsoft communique le plus souvent sur ses fonctions très en vogue de stockage et de partage de photos, mais il peut aussi servir à sauvegarder et synchroniser toutes sortes de données : musique, vidéos, documents, exécutables, etc.Le service a beaucoup évolué depuis la dernière version lancée au mois de juin dernier. Basé sur le standard HTML 5 (exit Silverlight), l'affichage s'avère nettement plus fluide, et bien qu'optimisé pour Internet Explorer 9, il fonctionne enfin correctement sur Firefox, notamment. Autre bénéfice, et pas des moindres, SkyDrive se montre beaucoup plus rapide que par le passé. Nous avons fait un test en téléchargeant des données d'un poids total de 33,5 Mo simultanément sur SkyDrive et Dropbox. Le service de Microsoft gagne haut la main : 23,1 min contre 27,3 min pour télécharger complètement les données. Ces mesures sont toutefois à prendre avec des pincettes, car elles peuvent varier en fonction des heures et du trafic en cours sur l'un ou l'autre service au moment du test.
Microsoft a également retravaillé l'ergonomie de son service de cloud computing. Les catégories, les dossiers, les sous-dossiers, les options de partage, les outils de création de documents ont été regroupés au sein de la même interface. SkyDrive comprend toujours trois catégories de dossiers : les dossiers personnels, les dossiers partagés et enfin les dossiers publics. Tous les dossiers peuvent être partagés, y compris les dossiers personnels, via un système d'autorisation qui consiste à sélectionner des personnes dans ses contacts. Les dossiers publics sont par défaut accessibles à tout le monde, mais leur accès peut également être limité aux personnes de son choix.
L'interface est plus simple et regroupe dorénavant tous les outils et la visualisation des données sur la même page. D'un clic, on peut ouvrir un document (Word, Excel, PowerPoint, ou OneNote), créer un dossier, ajouter des fichiers ou encore afficher les dossiers synchronisés. La partie bureautique est l'un des gros plus de SkyDrive. Il permet, par exemple, de collaborer directement sur des documents en ligne et de visualiser en temps réel les modifications effectuées par les différents contributeurs.
Cette nouvelle mouture fait également la part belle aux photos en offrant la possibilité de stocker des images en haute résolution et dans leur format original, de créer de superbes galeries, des diaporamas, et de les partager sur le Web avec ses proches ou la terre entière. Toutes les données (documents, images, galeries photo) peuvent être partagées grâce à un système de liens hypertextes à envoyer par email.
Fonctionnalités
Contrairement à Dropbox ou Evernote, par exemple, SkyDrive n'est pas associé à une application locale nécessaire pour accéder à son espace depuis l'explorateur Windows. Plusieurs astuces permettent d'utiliser le service. Avec Internet Explorer 9 et Windows 7, il est possible d'épingler SkyDrive à la barre des tâches pour accéder à ses fichiers en un clic. Mais la solution la plus confortable et gratuite consiste à installer l'utilitaire «SDExplorer». Une fois prêt et configuré avec son Windows Live ID, il se transforme en un lecteur réseau accessible directement depuis l'explorateur de Windows. On retrouve la même structure de catégories et de dossiers que sur l'interface Web. On peut enregistrer des données dedans depuis n'importe quelle application, créer des dossiers, les renommer, glisser/déposer autant de fichiers que l'on souhaite à la fois à condition qu'ils ne dépassent pas la taille de 100 Mo. Toutes les modifications faites via SDExplorer sont répliquées sur son compte SkyDrive.Sur les 25 Go d'espace alloués à chaque compte, 5 Go sont destinés à la synchronisation de données entres différentes machines (PC et Mac). Pour cela, il faut télécharger et installer un autre outil « Windows Live Mesh » qui vient compléter SkyDrive. Il permet d'automatiser la synchronisation de n'importe quels dossiers (dans la limite de 5 Go) sur le nuage, et d'y accéder ensuite via son compte. Toutes les machines connectées au même compte sont répertoriées dans l'onglet « Devices ». Une fois configuré, ce service en concurrence avec Dropbox fonctionne de façon complètement transparente pour l'utilisateur. Toutes les données enregistrées dans un dossier synchronisé de SkyDrive sont téléchargées sur les serveurs de Microsoft et répliquées à l'identique sur toutes les machines où est installé Windows Live Mesh. Autre avantage, il est possible d'utiliser les fichiers même lorsque l'ordinateur est hors connexion. Seul bémol, ce service se montre particulièrement gourmand en ressources et peut facilement faire planter une machine un peu ancienne.
Pas d'application dédiée pour le moment, mais le service est accessible sur une tablette ou un smartphone par le biais d'un navigateur
Après une intégration timide dans les premiers smartphones Windows Phone 7, Microsoft est passé à la vitesse supérieure avec Mango (la dernière version de l'OS mobile). Jusqu'à maintenant, il était possible de télécharger les photos prises avec un smartphone WP7 sur SkyDrive. À présent, l'éditeur propose également la navigation dans les dossiers, un accès aux documents, y compris les documents partagés, et enfin la prise en charge des vidéos (720 p). D'autres services (préférences du téléphone, contacts, etc.) pour WP7 transitent par le cloud, mais par l'intermédiaire du gestionnaire multimédia baptisé Zune.
Notre avis
Les multiples facettes de SkyDrive prêtent un peu à confusion et nuisent sans aucun doute à l'ensemble de services. Est-ce une plateforme de photos, de partage de contenus, un espace de stockage, un système de synchronisation de données, ou une suite bureautique en ligne ? Comme nous l'avons vu, c'est tout cela à la fois et plus encore. Outre l'intégration au cœur des derniers smartphones Windows Phone 7, Microsoft envisagerait de proposer des clients SkyDrive pour Mac, iOS, et Android. Mieux encore, l'éditeur pourrait d'ici quelque temps proposer un espace de stockage illimité pour les documents Office et les photos. Les utilisateurs pourraient ainsi profiter d'un espace de stockage de 25 Go pour tous les autres types de documents, et synchroniser des dossiers de plus grande taille avec Windows Live Mesh. Et même dans l'immédiat, le service mérite qu'on s'y attarde !Spotify : la musique Web 2.0
Lancé en automne 2008 par une start-up suédoise après plus de deux ans de développement, le service d'écoute de musique en ligne Spotify est une petite merveille technologique. Souvent présentée comme une sorte d'iTunes gratuit, cette application basée sur le cloud computing sort incontestablement du lot face aux plateformes concurrentes. À tel point que le géant de l'Internet Google aurait tenté, en vain, de racheter le service de streaming de musique en 2009.
Le succès de Spotify ne doit rien au hasard. Dès le départ, le service bénéficiait d'une interface et d'une ergonomie très aboutie, et de fonctions avancées : lecture instantanée grâce à une technologie basée sur les réseaux peer-to-peer (chaque client sert de serveur), accès multiplateforme, création de listes de lectures par de simples glisser/déposer, partage de morceaux avec d'autres utilisateurs via un système de liens, etc.
Au fil des mois et des années, nous verrons que Spotify a continué à enchaîner les innovations technologiques à un rythme démentiel. Après des années de négociation avec les majors du disque et les labels indépendants, il dispose aujourd'hui d'un catalogue imposant de plus de 15 millions de titres en France (moins selon les pays), près de 10 millions d'utilisateurs à travers le monde, dont 2 millions d'abonnés à des comptes payants.
Il existe trois types de comptes : gratuit (avec publicité et une limite de 5 écoutes par titre et de 10 heures/mois après six mois), Premium avec un accès mobile et un son de meilleure qualité (320 kbp/s), et enfin Unlimited sans publicité, avec une qualité de son identique à celle des comptes gratuits (entre 96 et 160 kbp/s) et sans accès mobile (9,99 et 4,99 €/mois respectivement). A noter que pour écouter le son en haute qualité, il faut sélectionner l'option « Streaming haute qualité » dans les préférences. Malgré un chiffre d'affaires multiplié par cinq en 2010 par rapport à l'année précédente, Spotify enregistre toujours des pertes. Pour trouver de nouvelles ressources, le service a notamment noué un partenariat avec Facebook. Désormais, il faut obligatoirement posséder ou ouvrir un compte sur le réseau social et indiquer ses identifiants pour ouvrir un compte Spotify gratuit. Pendant 6 mois, les nouveaux utilisateurs bénéficient d'un accès illimité (avec publicité, mais sans restriction d'écoute).
Découverte
Spotify est un service multiplateforme accessible sur Mac, PC, Linux (sous Wine ou via une préversion), et sur les terminaux mobiles avec un compte payant : Android, BlackBerry OS, iOS (iPhone, iPad, iPod touch), Palm, Symbian, et Windows Phone 7. La synchronisation entre toutes les plateformes où l'on a installé Spotify se fait instantanément, via le nuage. Pour beaucoup d'utilisateurs qui découvrent le service de streaming pour la première fois, c'est une véritable révélation. Un outil particulièrement original permettant d'écouter, de découvrir, de sauvegarder et de partager de la musique, avec une facilité remarquable. Son catalogue peut être parcouru par artistes, par albums, par titres, par genres musicaux : en saisissant le nom d'un artiste, par exemple, on voit apparaître tous ses titres.En cliquant ensuite sur son nom, on visualise une liste comprenant cinq de ses meilleurs morceaux (certainement sélectionnés en fonction de leur succès commercial), tous ses albums, et enfin toutes les compilations dans lesquelles il figure. En haut à gauche, on trouve une liste d'« Artistes Similaires » qui se révèle souvent bien plus cohérente que dans iTunes ou Deezer : Charles Aznavour n'apparaîtra pas aux côtés des Rolling Stones, par exemple... On peut également consulter des biographies, des photos et des radios des artistes les plus populaires. Point important, le moteur de recherche intégré se révèle particulièrement efficace et donne des résultats même si le nom d'un artiste ou d'un album est mal orthographié.
En manque d'inspiration ? Pas de problème, il suffit soit de consulter l'onglet « Nouveautés » qui affiche les sorties musicales du moment, soit de cliquer sur l'onglet « Radio », choisir un thème musical - Blues, Classique, Pop, Soul, 60s, etc. -, et de laisser Spotify sélectionner les morceaux de musique pour vous. D'une souplesse remarquable, l'interface permet de créer autant de listes de lecture que l'on souhaite en cliquant sur « Créer un nouvelle playlist ». Une fois nommée, il est possible d'enregistrer un album entier ou un morceau dedans d'un simple clic droit puis « Enregistrer dans », ou en les glissant directement dessus.
Toujours en quête de nouvelles trouvailles, les fans de musique apprécient particulièrement Spotify pour ses fonctions de partage avancées. Il existe différentes façons de partager ses listes de lecture, un album ou un morceau de musique avec Spotify : les playlists collaboratives, les liens HTML, ou les URL Spotify à envoyer par email, ou via Facebook, Twitter, et Messenger. Toutes ces fonctions sont accessibles en faisant un clic droit sur un fichier. Mieux encore, il existe de nombreux sites communautaires qui référencent des milliers de listes de lecture par genres : Alternative, Jazz, Soul, Rock, Reggae, etc. Même les maisons de disques se prêtent au jeu : on y trouve des listes de lecture de partenaires tels que EMI, Polydor, Warner Bros Records, etc. qui publient leurs propres listes musicales. Idéal pour élargir ses connaissances musicales et partager sa passion pour la musique...
Fonctionnalités
Sur ordinateur comme sur un terminal mobile (en exclusivité pour les comptes Premium), on peut écouter les listes de lecture en mode hors connexion en glissant tout simplement le curseur en haut à droite de l'écran « Disponible hors connexion ». Les playlists enregistrées dans ce mode peuvent être synchronisées sur un maximum de trois ordinateurs ou terminaux mobiles. Au registre des nouveautés, mais toujours liée à un compte Premium : la possibilité de synchroniser son contenu Spotify sur son iPod (iPod classique, Nano, et Shuffle). Cette option comporte toutefois des limites, car pour écouter les morceaux que vous ne possédez pas déjà sur un iPod, il faut les acheter. Le service Suédois intègre désormais un service de téléchargement pour acheter la musique à des prix compétitifs : 1 € pour 10 titres, 0,87 € pour 15, 0,60 € pour 100.Spotify a noué très tôt des partenariats avec des services comme Last.fm et des constructeurs tels que Sonos, Onkyo et Logitech. Avec Last.fm, le service a développé différents scripts et plug-ins permettant, par exemple, de jouer ce que vos amis écoutent, d'être avertis des nouveautés de ses groupes favoris, de taguer et de bannir des titres de Last.fm directement depuis Spotify, etc. Divers home cinema de la marque japonaise Onkyo, les Squeezebox de Logitech, ou encore les fameux appareils multi-room de Sonos constituent d'excellents moyens d'utiliser le service de musique à la maison. Chacun peut profiter de l'immense bibliothèque de Spotify au gré de ses envies pour un prix qui demeure très raisonnable (9, 99 €/mois).