Elle est arrivée hier sur sa zone de lancement, avec sous sa coiffe trois satellites à destination de l’orbite de transfert géostationnaire (GTO). Une campagne importante, avec de gros enjeux pour la fin de série du lanceur, mais aussi pour le secteur européen des fusées, qui souffre durement des retards d’Ariane 6.
Arianespace a encore du travail avant la fin d’année.
Trois passagers à bord
Le compte à rebours vers le dernier décollage d’Ariane 5 se poursuit, inéluctable. Ce 13 décembre, c’est le VA259 qui devrait prendre place au Centre spatial guyanais, avec une fenêtre de tir qui s’ouvre à 21 h 30 (Paris).
En préparation en Guyane depuis plusieurs semaines, le vol utilise une configuration particulière avec trois charges utiles sous sa grande coiffe : un duo de satellites de communication Galaxy 35 et 36 d’Intelsat superposés, et sous le système SYLDA, le satellite de météorologie de nouvelle génération MTG-I1. Plus de 10 tonnes combinées (6,3 tonnes pour les Galaxy et 3,76 pour MTG-I1) sous la responsabilité du lanceur d’Arianegroup. Le décollage sera diffusé en direct.
Fin de programme en vue
En 35 minutes, Ariane 5 doit partir de la jungle et livrer les trois satellites sur une orbite de transfert géostationnaire, une ellipse entre 200 et 35 750 km d’altitude. Une mission « classique » pour le grand lanceur européen ? Oui, mais gare, avec seulement deux décollages encore en ligne de mire avant la retraite, il n’y a plus droit à l’erreur (a-t-il seulement existé…).
La fin de carrière approche, avec cet antépénultième décollage et au passage en 2023, il n’en restera que deux. Le lancement de la sonde interplanétaire JUICE vers Jupiter est prévu pour le mois d’avril, et il devait à l’origine marquer le point d’orgue de la partition Ariane 5. Il est cependant possible que l’ultime décollage d’Ariane 5 soit dédié à des satellites de la défense et de communication.
Dans tous les cas, la pression est importante pour réussir ces « derniers tirs » pour lesquels le matériel de vol est déjà à un stade avancé d’assemblage… Et pour lesquels l’outil de production va entrer (ou pour certains, est entré) en démantèlement.
2022 n’est pas terminée !
Le lancement prévu en fin d’après-midi guyanaise sera néanmoins un spectacle de premier plan, pour ce mois de décembre très chargé sur le spatioport européen. En effet, dès que les équipes pourront retourner sur le site, il faudra basculer sur la campagne suivante, celle du premier vol commercial de Vega C avec un duo de satellites Pléiades NEO. Le décollage, initialement programmé en novembre, avait été repoussé à quelques heures du tir pour un problème lié à la coiffe du lanceur. Le lancement est à présent attendu le 20 décembre…
La grande absente de cette course de fin d’année sera bien sûr Ariane 6, dont les tests de compte à rebours et de mise à feu dans le cadre des essais combinés ont été une fois de plus repoussés.
Source : Arianespace