Klipsch The Fives lifestyle

Après les One, Three et Sixes, Klipsch a créé une quatrième proposition en termes d’enceinte active : les Klipsch The Fives. Ce modèle intermédiaire est intéressant à plus d’un titre. Il se présente dans un format classique à l’esthétique rétro accompagné d’une multitude de connecteurs pour pouvoir remplacer une chaîne HiFi. Mais en est-elle réellement capable ? C’est ce que nous allons vérifier.

Les plus
  • Faciles à vivre
  • Connectivité
  • HDMI ARC & CEC
  • Exploration des fréquences graves
  • Large scène sonore
  • Remplacent une barre de son
Les moins
  • Médium/aigu un peu terne
  • Les leds pour le volume seraient mieux placées en façade

L’enceinte active se développe de plus en plus et la marque Klipsch n’est pas une débutante en la matière. Ce type d’enceinte permet à un fabricant de condenser son savoir-faire aussi bien en termes de haut-parleurs que d’amplification afin de proposer une solution prête à l’emploi. Solution qui représente l’écoute de la musique telle que Klipsch la voit et vous la propose. Contrairement à un ensemble HiFi classique où vous pouvez associer des enceintes passives Klipsch à n’importe quel amplificateur et ainsi modifier le rendu final, et parfois dévoyer de façon plus ou moins importante ce que le fabricant a conçu.

Les modèles The One et The Three ont déjà vu deux versions se succéder. La Three existe avec Google Assistant intégré. Ce sont des enceintes stéréo au format horizontal. Tandis que les Sixes et les Fives correspondent à une paire d’enceintes séparées. Plus imposantes que les Fives, les Sixes présentent un design un peu plus voyant à cause de ce bandeau en bronze au bas de chaque enceinte. Les Fives sont plus discrètes. Elles sont d’ailleurs disponibles en noir mat ou en noyer.

Caractéristiques techniques générales

  • Paire d’enceintes actives 
  • Référence : The Fives
  • Amplification : 2x60 Watts pour le grave, 2x20 Watts pour l’aigu
  • Haut-parleurs : woofer de 11,4 cm en bass-reflex, tweeter de 25 mm avec pavillon Tractrix
  • Réponse en fréquence : 50-25.000 Hz
  • Niveau sonore maximal : 109 dB à 1 mètre
  • Connectivité : 1x HDMI ARC avec CEC, 1x entrée analogique RCA compatible phono, 1x entrée analogique mini-jack, 1x entrée numérique optique, 1x entrée USB-B, Bluetooth apt-X HD, 1x sortie mono pour caisson de basse
  • Autres : télécommande IR, cordons entre les deux enceintes, HDMI et USB fournis
  • Prix : 899 €

Les dernières technologies modernes dans un coffret vintage

Les Klipsch The Fives sont des modèles dits bibliothèque. Cette paire d’enceintes compactes indissociable se pose sur un bureau, un meuble, des étagères ou éventuellement sur des pieds dédiés. Les dimensions sont classiques pour ce genre d’enceinte avec 30 cm de hauteur et 23,5 cm de profondeur. L’évent bass reflex laminaire est placé en face arrière, ce qui proscrit une installation collée au mur. Il faut les laisser respirer un minimum. De toute façon, la connectique obligera forcément à les écarter du mur.

Les Fives sont équipés de haut-parleurs de médiums d’un diamètre modeste : 11,4 cm. On trouve habituellement ce diamètre sur des enceintes bien plus petites. Ils sont accompagnés de tweeters à pavillon, la signature de la marque Klipsch. Le tweeter est placé au fond de l’embouchure. Il profite du pavillon Tractrix à 90°x90° comme d’un « amplificateur » et d’un diffuseur. Son but est de faciliter le placement des enceintes tout en délivrant une large image sonore et en augmentant le niveau sonore sans augmenter la puissance.

Comme elles sont actives, les Fives intègrent directement l’amplification. Chaque haut-parleur dispose de son propre canal. On trouve donc 2x25 Watts pour les tweeters et 2x60 Watts pour les woofers. Revenons sur ce petit haut-parleur de médium/grave. Associé à une amplification adaptée à lui et à un traitement des fréquences via un DSP interne afin de le faire fonctionner dans sa plage de confort, il permet aux Fives de descendre à 46 Hz. Pour comparaison, habituellement les haut-parleurs de 10-12 cm ne descendent pas plus bas que 70-80 Hz.

Une grille magnétique protège les haut-parleurs. Elle est gris chiné sur la finition noyer, et quadrillée sur la finition noir mat. Un petit badge en bas à droite reprend le logo Klipsch des années 40-50 afin de contribuer à cette présentation vintage. Les deux enceintes ne sont pas identiques. Seule l’une d’elle renferme toute l’électronique et les commandes. Elle sera installée à droite, bien qu’il soit possible de l’inverser via un bouton en face arrière.

Sur le dessus de l’enceinte « maître » prennent place deux molettes et quelques led blanches. La première molette sert à régler le volume, la seconde à sélectionner la source. Ces dernières sont toutes inscrites juste à côté, avec une led devant chacune d’elle pour indiquer celle en cours d’écoute. Lorsque l’on modifie le volume, ces mêmes led servent d’échelle pour visualiser le niveau.

Jusqu’à 5 sources dont un téléviseur en HDMI ARC

A l’arrière, l’enceinte maître dispose de cinq entrées et de deux sorties. Un peu comme un petit amplificateur HiFi. Il y a tout d’abord une entrée analogique sur mini-jack, parfaite pour un baladeur. Il y en a une seconde au format RCA. Un commutateur permet de mettre en service un pré-ampli RIAA pour raccorder directement une platine vinyle.

Du côté du numérique, les Fives intègrent un DAC. Celui-ci peut être attaqué en optique, en USB-B ou en HDMI ARC. Cette prise est très intéressante car elle sert à relier la sortie audio d’un téléviseur aux enceintes. Elles servent alors aussi bien à la musique qu’aux films. Objectif avéré : remplacer tout simplement une barre de son.

La première sortie est destinée à l’enceinte esclave sous la forme d’un câble propriétaire fourni terminé par une prise verrouillable à quatre contacts. Il mesure quatre mètres, ce qui sera suffisant pour l’écartement des deux enceintes. La seconde sortie est une prise RCA mono dédiée à un caisson de basse. Klipsch en a un grand nombre à son catalogue. Ou vous pouvez relier celui d’un autre fabricant bien sûr.

Il n’y a qu’un seul cordon d’alimentation à relier à l’enceinte maître. Klipsch fournit également un cordon USB et un cordon HDMI de 1,5 m chacun. Sympathique attention qui vous permet d’utiliser immédiatement les enceintes. Les Fives ne sont pas « connectées ». Pour le sans fil, il y a bien le Bluetooth en apt-X HD pour profiter des capacités Hi-Res des enceintes. Par ailleurs, le DAC est compatible 24/192 via l’entrée USB-B. Mais il n’y a aucune connectivité réseau. Soit vous utilisez justement un PC, soit vous pourrez raccorder un streamer sur la prise numérique optique. Forcément, il n’y a pas non plus d’application mobile.

Une télécommande infrarouge accompagne les Fives pour le pilotage du volume, le changement de source et les commandes basiques en Bluetooth. Il y a également le réglage des basses avec une touche de remise à zéro de leur niveau si vous ne savez plus où vous en êtes. Vous pouvez d’ailleurs confirmer le réglage des basses toujours avec l’échelle de led sur le dessus des Fives.

Klipsch est réputé pour sa signature sonore à l’américaine. Un gros son un peu typé loudness, avec un aigu très défini. Avec des woofers de 11,4 cm, l’exercice pourrait être limité. Pourtant, comme nous l’avons déjà évoqué, leurs capacités sont étonnantes. Klipsch applique un mode Dynamic Bass EQ, une sorte de loudness qui agit dans le grave selon le volume sonore. Il est plus actif à bas niveau et s’estompe à mesure que l’on augmente le volume. Il est possible de le désactiver si on le souhaite via la télécommande.

Les Klipsch The Fives vues dans le menu son sous macOS
Dans l'application Aurdirvana, la liste des fréquences d"échantillonnage supportées jusqu'à 192 kHz
Lecture Hi-Res 24/192 sur les Fives depuis l'application Roon

Pour le besoin de nos tests, nous avons relié un streamer Chromecast Audio en optique, un MacBook Pro en USB-B, une platine vinyle Technics et un téléviseur Sony en HDMI ARC. Comme vous le voyez, les Fives savent gérer tout cela sans aucun problème. Il reste même encore une entrée. Avec le MacBook, nous avons utilisé les applications Audirvana et Roon. Le DAC des enceintes est bien reconnu, ainsi que ses capacités de lecture Hi-Res.

Parfaites pour les musiques modernes grâce à un grave démoniaque

Dès la première écoute, la capacité des Fives à faire du grave est indéniable. Peut-être même un peu trop. Effectivement, à niveau d’écoute normale, le grave est opulent, sans avoir l’air de pousser les woofers dans leurs retranchements. Il se règle de -20 à +10. Par défaut, il est à 0, ce qui était trop envahissant à notre goût. Dans notre cas, un réglage a -5 était plus équilibré. 

Klipsch The Fives lifestyle

Le rendu des Fives dans les basses fréquences est typé sec, il colle bien aux musiques modernes. Mais il peut rapidement prendre le pas sur le reste du spectre sonore. Déséquilibrés, les instruments acoustiques comme le piano ou la guitare semblent comme fêlés. Ces enceintes sont plutôt colorées dans le médium. Tout cela donne aux Fives une signature que l’on pourrait qualifier de sombre. Elle peut être dérangeante en écoute purement HiFi, assis bien au centre du canapé, où l’on ne reconnait pas ses morceaux préférés tels qu’ils devraient être. En revanche, coté plaisir d’écoute, cette rondeur globale avec une assise digne d’enceintes bien plus grosses est vraiment agréable dans la vie de tous les jours. 

La scène sonore est suffisamment large et profonde pour ne pas ressentir de manque dans ce domaine. Les voix et les instruments sont correctement séparés bien que leurs placements dans la scène soient surtout latéralisés. Toutefois, les informations d’ambiance et les micro-détails sont suffisamment bien retranscrits pour donner l’impression de ressentir les limites du lieu d’enregistrement, que ce soit de l’acoustique intimiste ou un grand orchestre live. A ce titre, les Fives excellent avec les morceaux électro modernes à l’ambiance exacerbée où le son semble remplir toute la pièce. Les Fives sont dans leur élément.

Le funk est un autre style musical qui leur va très bien. Lorsque batterie et basse sont bien séparées, elles s’en donnent à cœur joie. Elles sont moins à l’aise sur les constructions plus riches et complexes et moins lisibles comme le rock et tous ses dérivés. Si vous passez par exemple Dua Lipa, vous tomberez sous le charme immédiatement et vous sortirez la carte bleue. Un peu moins sur un vieux ZZ Top où le son sera plus brouillon et plus agressif.

Côté ergonomie, il faut bien prendre en compte la problématique de la double commande de volume. En effet, le volume réglé depuis un streamer ou un PC n’a pas d’effet sur la commande de volume de l’enceinte. Si vous souhaitez piloter le volume depuis une source reliée aux Fives, il faut donc mettre le volume des enceintes à fond, ou à peu près. Ou bien le contraire : mettre la sortie de la source à fond et utiliser uniquement le volume sur les enceintes via la télécommande.

En écoute cinéma, les Fives sont à même de remplacer à peu près toutes les barres de son du marché. L’ambiance est décuplée, les timbres sont plus précis, et le niveau dans les basses profite aux effets et à la musique de toutes les bandes son. C’est bien évidemment ce point qui les différencie d’une barre de son. Le grave délivré par le Fives est même meilleur que celui des caissons de basse des ensembles barre + caisson. Grâce à la liaison ARC et CEC, la télécommande de la TV pilote le volume des Fives et les allume en synchronisation avec la TV.

Le Bluetooth apt-X HD est intéressant pour une écoute décontractée sans avoir à passer par une source filaire. Le rendu est un peu moins ouvert. On perd de la largeur sur la scène sonore plus focalisée sur le centre. En revanche, le grave démoniaque est toujours là, pas de concession sur ce point. Enfin, le pré-ampli phono RIAA est de qualité classique. Rien d’exceptionnel, mais ce n’est pas ce que l’on peut attendre de cet équipement sur des enceintes actives. Il est en rapport avec la qualité des enceintes et rendra surtout service pour pouvoir relier directement sa platine sans nécessiter de boîtier intermédiaire. Le service est rendu, c’est tout ce que l’on demande.

Prix et concurrence

Avant toute comparaison, il faut bien voir les enceintes Klipsch The Fives comme une véritable mini-chaîne HiFi tout-en-un. Il y a les entrées pour les sources, le DAC, le HDMI pour la TV, l’amplification, et les enceintes bien sûr. Sur ce créneau, il y a assez peu de concurrentes actuellement, les principales étant les Dynaudio Xeo 10. Mais elles n’intègrent pas encore le HDMI. Au même tarif, avec des caractéristiques semblables, elles ont l’avantage de communiquer sans fil entre elles. L’équivalent des Fives chez System Audio s’appelle Saxo 7 Active. Là encore les prestations sont proches à l’exception du HDMI. Pour bien connaître ces enceintes, nous pouvons vous dire qu’elles sont plus polyvalentes que les Klipsch côté son. Enfin, il y a les Triangle LN01A, financièrement beaucoup plus accessibles puisqu’elles coûtent la moitié du prix des Fives. Elles sont moins puissantes, sans télécommande, ni HDMI.  

L’avis de Clubic

Les Klipsch The Fives sont une paire d’enceintes actives à multiples facettes. Elles permettent d’écouter à faible niveau sonore sans frustration grâce à l’effet loudness avec des basses bien présentes, bien charnues. Elles sont aussi capables de monter haut dans les tours pour sonoriser une grande pièce. Il faut noter que dans ce cas, le grave est automatiquement lissé dès que l’on dépasse la moitié du volume. Le HDMI ARC leur permet de remplacer une barre de son avec plus d’ampleur et de présence. L’entrée phono est parfaite pour une platine vinyle. Pour le même prix, vous pouvez mettre en place un système HiFi en éléments séparés. Au hasard un Marantz PM-6007 et une paire de Monitor Audio Bronze 50. Mais vous obtiendrez difficilement mieux que les Fives en plaisir d’écoute, même s’il est moins fidèle, tout en vous compliquant la vie niveau câblage et encombrement. 

Conclusion
Note générale
8 / 10

Une paire d’enceintes actives pour remplacer efficacement un ensemble HiFi. Il est possible de leur connecter cinq sources analogiques & numériques, dont un téléviseur en HDMI ARC. Elles jouent alors le rôle d’une barre de son.

Les plus
  • Faciles à vivre
  • Connectivité
  • HDMI ARC & CEC
  • Exploration des fréquences graves
  • Large scène sonore
  • Remplacent une barre de son
Les moins
  • Médium/aigu un peu terne
  • Les leds pour le volume seraient mieux placées en façade
Sous-notes
Musique
8
Connectivité
9
Ergonomie
7
Finitions
8