© Hi my name is Jacco / Shutterstock
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Alors que le Bitcoin végète aux alentours des 16 000 dollars, la Banque centrale européenne s'est à nouveau exprimée sur la crypto-monnaie. Ce fut l'occasion pour elle de réitérer son scepticisme.

En un peu plus d'une décennie, le Bitcoin a créé une cohorte nombreuse d'aficionados qui n'ont eu de cesse de vanter les mérites de la création du mystérieux Satoshi Nakamoto. Mais la monnaie numérique a aussi son lot de critiques, notamment du côté de la Banque centrale européenne, d'où Christine Lagarde a plusieurs fois tâclé la crypto-monnaie reine. Et de nouveaux coups viennent d'être tirés depuis Francfort par le directeur de la division « Infrastructure de marché » Ulrich Bindseil, et le conseiller Jürgen Schaaf.

Trop polluant, inutile pour les échanges, simple outil spéculatif...

Un article qui vient de paraître sur le blog de la BCE résume les griefs de l'institution monétaire contre le Bitcoin (certains paraîtront familiers aux amateurs des cryptos). Dans ce texte dont le titre, « La dernière bataille du Bitcoin », annonce directement la couleur, la Banque centrale énumère dans une liste à la Prévert tous les défauts qu'elle trouve au Bitcoin.

Il serait ainsi trop polluant, avec une activité de minage qui consomme annuellement autant que toute l'Autriche. Avec ses transactions lentes, encombrantes et onéreuses, il serait toujours aussi inutile pour des transactions légales d'envergure. De plus, comme il ne produit ni cash-flown, ni dividendes, ni bénéfice social, il serait l'illustration de l'investissement nul.

Pour résumer ce billet d'humeur (très mauvaise, on peut le dire), le Bitcoin n'aurait que deux « utilités ». Et pas des plus jolies. L'une, exprimée implicitement par cet édito, serait de servir de monnaie pour les activités illégales. L'autre, à peine plus louable, serait d'alimenter encore et toujours un cycle de spéculations sans fin.

La blockchain n'est pas un argument pro-Bitcoin

Oui, d'accord, pourriez-vous dire, mais le Bitcoin est aussi la meilleure publicité de la nouvelle technologie de la blockchain, considérée par certains comme révolutionnaire ! Mais les deux auteurs de l'article ne semblent pas vouloir entendre cet argument qu'ils trouvent particulièrement insuffisant.

« La croyance qu'il faut à tout prix donner de l'espace à l'innovation persiste obstinément. Ainsi, puisque le Bitcoin est fondé sur une nouvelle technologie, DLT/Blockchain, il aurait un potentiel de transformation élevé. Premièrement, ces technologies n'ont jusqu'à présent créé qu'une valeur limitée pour la société, quelles que soient les attentes pour l'avenir. Deuxièmement, l'utilisation d'une technologie prometteuse n'est pas une condition suffisante pour prouver la valeur ajoutée d'un produit qui repose sur celle-ci. »

Bref, nous l'aurons compris, pour ces deux cadres de la BCE, le Bitcoin, c'est non. Nous ne sommes alors pas étonnés qu'ils se fassent les avocats d'une régulation bien plus draconienne, en rapport avec le profil de risque de la crypto-monnaie qui serait bien plus élevé.

Source : BCE

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