La navette X-37b après 2 ans en orbite. © Boeing
La navette X-37b après 2 ans en orbite. © Boeing

Le 17 mai 2020, l'un des deux exemplaires de X-37b avait atteint l'orbite basse pour une longue mission au service de la défense américaine. Elle est rentrée hier, après 30 mois (ou presque) d'expériences, de manœuvres pas si discrètes et de largages en orbite. Cette petite navette automatisée se fait vite oublier.

À l'instar de sa collègue chinoise, d'ailleurs…

La X-37b n'est plus en orbite

Samedi matin, à 5 h 33 heure locale, un certain nombre d'habitants en Floride ont été éveillés par le « bang » caractéristique d'un véhicule passant le mur du son. Ce qui a immédiatement étonné une partie des journalistes spécialisés de la Space Coast, en plus des témoignages : les accès restreints et même interdits à une partie du Centre Spatial Kennedy…

Avant que Boeing confirme dans la journée le retour de sa petite navette X-37B après une mission au service de la défense américaine, sur la grande piste d'atterrissage qui était jusqu'à 2011 dédiée aux navettes STS de la NASA. La navette s'est posée seule et ce sont les militaires qui s'en sont occupés avant le lever du jour, mais on sait déjà qu'elle a atterri avec succès et que sa mission de pratiquement 30 mois s'est passée comme prévu. La Space Force n'en dira pas plus.

Mi-secrète, mi observée

Il existe deux navettes X-37B, qui sont réutilisables et dont Boeing s'occupe lorsqu'elles sont au sol, dans un hangar spécifique du centre Kennedy. Avec ses 9 m de long, X-37b rentre sous la coiffe des fusées Falcon 9 ou Atlas V. Ces navettes ont déjà exécuté 6 missions en orbite, à chaque fois un peu plus longues. Cette rotation en orbite basse a donc duré officiellement 908 jours et 21 heures, un record pour un véhicule qui s'était envolé en pleine première pandémie de COVID-19.

X-37b avant son décollage. © US Air Force/Space Force
X-37b avant son décollage. © US Air Force/Space Force

Pour la première fois, la navette emportait à l'arrière un petit module de service avec des expériences, qui a été largué avant le retour… Mais dans sa soute centrale, il y avait également d'autres charges utiles, dont au moins un microsatellite éjecté en orbite et un test sur des matériaux exposés au vide pendant toute la mission (expérience publique de la NASA). La défense aurait également testé la transmission d'électricité de l'orbite au sol via laser… Ainsi que d'autres choses qui resteront dans les rapports du Pentagone pour l'instant.

X-37b est très maniable et même si la majorité des grandes agences spatiales dans le monde effectuent un suivi régulier des objets en orbite (elle n'est pas si discrète), la petite navette de Boeing est très réactive et manœuvrable, elle peut donc périodiquement « disparaître » des radars en n'étant plus à l'endroit attendu.

Quel avenir pour le programme ?

Généralement, l'arrivée au sol d'une navette X-37b précède de quelques mois seulement le départ de la suivante vers l'orbite… Reste à voir si ce schéma va se répéter pour la mission OTV-7 dans les six à dix mois qui viennent. La Space Force dispose en effet d'autres options pour tester des matériels en orbite sans nécessairement passer par la petite navette de Boeing, mais elle reste un atout privilégié pour tester de nouveaux concepts le plus discrètement possible, loin des yeux du public.

Et il n'est pas exclu de la voir (enfin) évoluer à présent que la Chine joue dans la même cour avec son propre véhicule spatial, pour lequel il n'existe en réalité aucune photographie publique. Lui est encore en orbite pour un deuxième voyage depuis le 4 août dernier.

Source : Spacenews