Pour Jen-Hsun Huang il y a deux raisons au retard de Fermi : les problèmes technique d'une part, les problèmes de management d'autre part. Concernant la technique, il y a eu sur la première version de la puce un problème sur l'interconnexion entre les processeurs de flux (les SM) et la mémoire. Ce système complexe, câblé, et ultra rapide, fait de métal avec fort peu de logique (il s'agit juste de déplacer des données d'un processeur à l'autre) était défectueux. Diverses interférences empêchaient en effet la bonne circulation des informations à ce niveau et NVIDIA s'est alors retrouvé avec une différence majeure entre les modélisations de la puce (les simulations en laboratoire censées indiquer le bon fonctionnement de la puce et de ses unités), les outils de TSMC et la réalité. Les premières puces Fermi disposaient donc d'unités de calcul qui ne pouvaient pas communiquer les unes avec les autres. Les équipes de NVIDIA ont donc du redesigner totalement cette partie de la puce pour qu'elle fonctionne.
Voilà pour le problème technique et Jen-Hsun Huang est bien conscient que si ce problème est réglé, la prochaine fois il sera peut être question d'un tout autre problème difficile à anticiper. Quant à la raison même de ce problème technique, elle n'est pas tant à trouver selon l'intéressé dans des soucis de fabrication ou de conception que dans des problématiques de management. La partie ayant posé problème pour Fermi étant sous la responsabilité de deux équipes différentes. Tout le monde et personne était donc à la fois responsable des interconnexions de la puce. Aussi Jen-Hsun Huang a désormais décrété qu'il devait y'avoir un pilote dans l'avion, littéralement pour assurer la sécurité... de l'avion.
Au final ces révélations n'ont rien d'extraordinaire. Il n'avait échappé à personne que Fermi était en retard et qu'un problème technique était forcément à l'origine de ce retard. Quant à l'utilisateur moyen, il n'est pas dit qu'il ait cure de la nature exacte dudit problème. En revanche, ce qui est intéressant ici c'est que NVIDIA n'attend pas la sortie de sa prochaine génération de puce graphique pour faire son auto-critique : un fait assez rare pour le souligner.