Sur scène, deux individus : Mickey Hart, ancien batteur du groupe Grateful Dead pour les connaisseurs, équipé d'un Oculus Rift et d'un casque avec divers capteurs mesurant l'activité de son cerveau et un chercheur lui aussi équipé d'un Oculus. Le premier évolue dans un univers virtuel rythmé où il détruit des rochers spatiaux et flotte au dessus de la planète bleue alors que le second se plonge dans une représentation en 3D du cerveau du premier. En fonction des actions du batteur, des zones de la représentation virtuelle de son cerveau s'allume pour permettre au chercheur de mieux comprendre son fonctionnement alors qu'il plonge dans le cortex de son sujet.
Adam Gazzaley, fondateur du Neuroscience Imaging Center de l'Université de Californie voulait ainsi expliquer à l'audience en quoi le jeu vidéo peut avoir un usage dans des domaines bien concrets et beaucoup plus sérieux. En ligne de mire la façon dont sont traitées certaines des maladies du cerveau : un traitement chimique à base de pilule qui est bien plus générique que spécifique à l'individu et sa pathologie. D'autant que le médecin, une fois le traitement prescrit, n'a bien souvent aucun moyen de mesurer son efficacité.
La célèbre revue Nature a ainsi évoqué l'an dernier le travail des équipes de Gazzalay sous le titre Game Changer. Il s'agissait du projet « Neuroracer ». Un jeu vidéo qui utilisé par le patient, en conjonction avec les équipements adéquats, permet de mesurer les progrès de ses performances cérébrales. Adam Gazzaley a d'ailleurs créé sa startup pour concevoir ce qui pourrait être le premier jeu vidéo sur ordonnance de l'histoire. Un travail de recherche qui ouvre des perspectives dans tous les cas assez inédites ou nouvelles sur le jeu vidéo et ses applications dans la vie de tous les jours.