NVIDIA introduira dans les prochains mois sa nouvelle génération de cartes graphiques, basée sur l'architecture Ampère. Si les modèles grand public demeurent encore bien mystérieux, les moutures destinées au monde des serveurs font parler d'elles avec l'installation de GPUs « Tesla » (rattachés à la future gamme Ampère) dans un super-calculateur de l'Indiana University. L'occasion d'une première estimation de leurs performances.
Que nous réserve NVIDIA avec sa prochaine génération de GPU ? Si la rumeur court que le passage sur l'architecture Ampère et la progression technologique vers la gravure en 7 nm (assurée par TSMC et Samsung) permettront un bond de 50 % en matière de performances et une consommation divisée par deux, force est d'admettre que les informations concrètes se font rares. L'installation de GPUs « Tesla » (les premiers à utiliser le design Ampère pour le marché des serveurs) dans le super-calculateur Big Red 200 de l'Indiana University nous permet d'avoir un indice préliminaire des performances d'Ampère.
Une puissance théorique de calcul copieuse : 18 TeraFLOPs
C'est un utilisateur de Twitter cité par TechPowerUp qui s'est livré au calcul. En analysant pièce par pièce la composition du super-calculateur de l'université américaine et la puissance de chaque composant intégré, l'intéressé a pu estimer la puissance de calcul théorique des premières puces Ampère Tesla. Ces dernières pourraient en l'état atteindre le seuil des 18 TeraFLOPs de performances FP64.Notez bien que le chiffre est à prendre avec des pincettes, et qu'il n'est vraisemblablement pas représentatif des performances que les cartes Ampère grand public seront en mesure de développer. Il s'agit néanmoins d'un premier aperçu de ce que la nouvelle architecture de NVIDIA aurait dans le ventre.
Big Red 200 : un super-calculateur (très) bien équipé
Pour le plaisir, revenons tout de même quelques instants sur ce qu'embarque le super-calculateur Big Red 200 de l'Indiana University. L'appareil est basé sur des blocs d'assemblage « Shasta » fournis par l'Américain Cray (filiale d'HP depuis mai 2019) et se compose de deux parties. La première regroupe 672 nœuds à double socket animés par des puces AMD EPYC Rome 7742. L'ensemble de ces processeurs développent une puissance de calcul combinée de 3,15 PetaFLOPs (en FP64) pour un total de 8 PetaFLOPs générés par l'ensemble du super-calculateur.La seconde moitié du dispositif est composée de processeurs AMD Milan à 64 cores (puces de nouvelle génération, sous architecture ZEN 3, potentiellement 25 % plus performantes que les CPUs Rome évoqués plus haut) et de puces GPU NVIDIA Ampère. Ici chaque nœud regroupe un CPU et quatre GPUs pour une puissance de calcul globale estimée à un peu moins de 5 PetaFLOPs.
Il suffit alors de prendre en compte l'écart de performance entre les processeurs AMD Rome et Milan pour être en mesure d'estimer la puissance individuelle des 256 GPUs NVIDIA Ampère ajoutés récemment au Big Red 200 : 18 TeraFLOP chacun - ou 17,6 TeraFLOPs « seulement » si d'aventure les puces Milan à 64 cores du dispositif venaient à être deux fois plus efficaces que les CPUs AMD EPYC Rome 7742. Une belle marge de manœuvre quoi qu'il en soit.
Source : TechPowerUp