La pénurie mondiale de semi-conducteurs profite à Soitec, la société industrielle française qui innove dans le domaine !
Une société française acteur majeur dans la production mondiale de semi-conducteurs ? C’est en tout cas ce qu’ambitionne Soitec. Alors que la pénurie de puces électroniques frappe de nombreux secteurs, notamment l'industrie automobile, l'entreprise basée à Bernin en Isère croule sous les commandes et devrait voir son chiffre d'affaires atteindre les 975 millions de dollars cette année. Mais comment Soitec, au bord du dépôt de bilan il y a 6 ans, a-t-elle pu devenir un fleuron de l’industrie technologique française ?
Une petite Iséroise parmi les géants de la technologie
En 1992, André-Jacques Auberton-Hervé et Jean-Michel Lamure fondent Soitec, dans la région de Grenoble. Ils développent la technologie Smart Cut, qui permet de reporter une fine couche de matériau monocristallin sur un substrat massif. Grâce à ce procédé, l’entreprise peut produire d’importants volumes de plaques de silicium sur isolant, ou SOI pour Silicon on insulator.
Le SOI présente de nombreux avantages par rapport au silicium brut classique : il diminue les pertes d’énergie, donc la consommation, et améliore dans le même temps les performances du composant dans lequel il est utilisé.
Soitec est située tout en bas dans la chaîne de production des semi-conducteurs, puisqu’elle ne produit que les plaques sur lesquelles seront ensuite gravés les composants électroniques. Pourtant, elle se fait peu à peu une place dans le milieu et compte aujourd’hui Apple, Audi, Samsung ou encore Tesla parmi ses clients finaux.
Hé oui, sans le savoir vous utilisez certainement un produit en partie français !
Une période propice
Par rapport à l’exercice 2020/2021, cette année Soitec prévoit une hausse de 45 % de son chiffre d’affaires pour atteindre 975 millions de dollars. En cause, la pénurie de semi-conducteurs qui booste ses ventes, mais aussi un contexte particulièrement favorable.
Alors que le gouvernement français avait déjà montré sa volonté d’investir dans la nanoélectronique en 2019, Emmanuel Macron a annoncé récemment un budget de 6 milliards d’euros pour doubler la production française à l’horizon 2030. De leur côté, l’Union européenne et Intel prévoient d’investir respectivement 42 et 80 milliards d’euros dans le secteur des semi-conducteurs en Europe sur 10 ans. Le but est de devenir rapidement indépendant vis-à-vis de certains pays d'Asie qui dominent le marché comme Taïwan ou la Chine.
Une aubaine pour Soitec, qui prévoit d’implanter son nouveau site industriel en France et d'accélérer dans le même temps son développement dans le secteur de l’automobile.
Source : Le Monde