VDSL2 : l'ouverture commerciale pourrait intervenir à l'automne

Alexandre Laurent
Publié le 26 avril 2013 à 20h50
Le comité d'experts réuni par l'Arcep a finalement validé, vendredi, le fonctionnement du VDSL2 sur le sol français. Une phase de test va débuter en Gironde et en Dordogne. Les offres commerciales valables au niveau national devraient suivre dans la foulée, à l'automne 2013.

Le comité mandaté par le régulateur des télécoms a rendu vendredi un avis favorable à l'introduction d'offres d'accès à Internet basées sur la technologie VDSL2. L'Arcep a dans la foulée annoncé la mise en place d'une phase de « pré-généralisation » à l'échelle de deux départements, la Gironde et la Dordogne, pendant laquelle les opérateurs pourront tester, en conditions réelles, la mise en oeuvre de cette technologie. À l'issue de cette phase de tests grandeur réelle, France Télécom modifiera ses offres de gros de façon à permettre aux opérateurs qui le souhaitent de généraliser ces formules au niveau national. « Dans l'hypothèse où aucun contretemps ne viendrait retarder les dernières étapes nécessaires », ce lancement commercial devrait selon l'Arcep intervenir « au cours de l'automne 2013 ».

La technologie VDSL2 propose d'augmenter significativement les débits proposés dans le cadre d'un accès à Internet empruntant la traditionnelle paire de cuivre, soit le réseau téléphonique aujourd'hui emprunté par l'ADSL. Contrairement à la fibre, elle n'impose pas de déployer de nouveaux câbles en direction du domicile de l'abonné ou des locaux de l'entreprise : il suffit, pour l'implémenter, d'opérer des modifications au niveau des équipements chargés de la gestion du réseau (principalement les noeuds de raccordement, ou NRA).

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En théorie, le VDSL2 permet d'atteindre des débits maximum de l'ordre de 100 Mb/s, pour peu que l'abonné dispose d'un modem (ou d'une box) compatible. Une limite de taille vient toutefois pondérer l'intérêt du VDSL2 : les débits chutent rapidement en fonction de la distance qui sépare l'abonné du NRA. L'Arcep estime que les bénéfices sont sensibles, par rapport à l'ADSL2 aujourd'hui en vigueur, si le foyer raccordé est situé à moins d'1 Km du noeud de raccordement. Au delà de cette distance, aucune amélioration significative de débit n'est à espérer. Elle invite par ailleurs à prendre en compte les facteurs d'affaiblissement du réseau (mauvais état des lignes intérieures du domicile par exemple) pour ramener la promesse concrète à des débits de l'ordre de 50 Mb/s pour l'utilisateur final.

Afin de garantir l'absence de perturbations sur le réseau, l'Arcep restreint toutefois l'accès VDSL2 aux lignes qui sont directement servies par un NRA : celles qui passent par un sous-répartiteur (équipement intermédiaire chargé de « prolonger » le réseau) en seront exclues. Le régulateur des télécoms applique ici un principe de précaution, qui justifie également que la question du VDSL2 soit restée si longtemps en suspens. Dans la mesure où cette technologie emprunte les mêmes câbles que l'ADSL classique, il convient en effet de s'assurer que l'un ne risque pas de porter préjudice à l'autre, du fait de perturbations électromagnétiques par exemple.

« Seuls certains logements ou locaux professionnels pourront donc bénéficier d'un gain en débit avec le VDSL2 : il s'agit des logements situés à la fois à proximité immédiate (moins de 1 km) des répartiteurs de France Télécom et sur une ligne en distribution directe ou raccordée à un NRA issu d'une opération de réaménagement du réseau de cuivre », résume l'Arcep. 16% des lignes téléphoniques métropolitaines profiteraient tout de même de débits améliorés si le VDSL2 était amené à se généraliser. L'Autorité souligne que les principaux bénéficiaires sont situés dans les zones à moyenne densité de population (étendues péri-urbaines principalement), qui aujourd'hui ne sont pas encore concernées par le déploiement de la fibre optique.

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Dans un premier temps, les opérateurs qui désirent mettre en place des offres VDSL2 vont donc pouvoir commercialiser celles-ci auprès de leurs clients dans les deux départements pilote. La plupart d'entre eux devraient se prêter au jeu : les équipements de réseau ont été préparés, et la plupart des box du marché - dans leur dernière version uniquement - sont compatibles avec cette technologie. SFR constitue l'exception puisque sa Neufbox Evolution n'est pas VDSL2, mais dans la mesure où l'opérateur a publiquement communiqué sur sa participation aux phases de test, il y a fort à parier qu'il dispose en interne d'une réponse technique.

L'hébergeur et FAI OVH se montre parmi les plus enthousiastes. « OVH.com a dégroupé l'agglomération bordelaise, nos clients résidant dans cette ville pourront profiter du VDSL2 avant la date définitive d'ouverture », souligne par exemple Laurent Proust, responsable des offres DSL chez la société lilloise. « En effectuant un lancement progressif du VDSL2 sur le territoire, la pré-généralisation va permettre aux opérateurs de préparer leurs équipes en interne : former le service client, dépanner plus rapidement, etc. Au-delà de ces trois mois de tests, nous procéderons au lancement national de la technologie ». Il promet même que les clients éligibles seront automatiquement basculés le moment venu.

Reste à voir dans les faits quel sera l'impact du VDSL2 sur le marché de l'accès à Internet. Certains craignaient que cette technologie de transition soit utilisée comme prétexte pour ralentir la cadence sur le déploiement des réseaux fibre optique. D'autres y verront sans doute la possibilité de commercialiser des offres « premium », à destination des entreprises par exemple (Livebox Pro, Bbox Pro, etc.).
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