Une étude affirme que l'accès à Internet devrait devenir un droit fondamental et non plus une industrie comme les autres.
Publiée dans le Journal of Applied Philosophy et réalisée par un chercheur britannique, l'étude repose sur le fait que l'accès à Internet permet aux populations de tenir pour responsable les politiques, les institutions ou les grandes entreprises de leurs décisions.
Internet n'est pas un luxe
L'étude a été réalisée par le Dr. Merten Reglitz, maître de conférence en principes éthiques (global ethics) à l'université de Birmingham, en Angleterre. Selon lui, l'engagement politique, mais aussi la liberté d'expression et d'information ou le droit de réunion, prennent désormais place en ligne. Ces libertés fondamentales sont donc mises en danger si une partie de la population mondiale ne peut s'offrir une connexion à Internet.« L'accès à Internet n'est pas un luxe, mais plutôt un droit moral humain et chacun devrait avoir un accès sans surveillance et sans censure à ce média global - fourni gratuitement pour ceux qui ne peuvent se l'offrir », explique Marten Reglitz.
En lieu et place d'un luxe, le chercheur voit Internet comme le « conducteur d'une multitude d'intérêts et de droits humains cruciaux. L'accès à Internet est un moyen unique pour exercer une pression et tenir pour responsables les grands de ce monde comme les institutions mondiales et les multinationales ».
Une idée réaliste ?
L'étude en question s'appuie sur un certain nombre de précédents historiques récents, où Internet a eu un rôle central dans l'émancipation des peuples et la propagation de l'information. Il cite notamment le printemps arabe, la documentation des crimes commis par la police américaine sur des personnes afro-américaines ou les événements liés à la campagne #MeToo.Le professeur Marten Reglitz s'appuie également sur des expériences ayant déjà eu lieu à travers le monde pour prouver la faisabilité d'une telle mesure. Il souligne par exemple l'initiative européenne WiFi4EU ou l'État indien du Kerala, où l'accès à Internet est devenu un droit humain universel.
Zones blanches : seulement trois nouvelles antennes depuis deux ans... des centaines "à venir"
Les efforts à réaliser sont encore colossaux, tant techniquement que pour faire plier les géants du secteur en ce sens. Pour le moment, l'Union internationale des télécommunications estime que 51 % de la population mondiale a accès à Internet.
Source : HelpNetSecurity