Accédez à Internet à 320 km/h, mais pas seulement
À partir d'un portail « Box TGV » accessible depuis un ordinateur portable ou d'une déclinaison mobile, on accède à quelques services gratuits mais aussi et surtout à de multiples services payants.
À commencer par la connexion à Internet, qui est facturée 4,99 euros de l'heure ou 9,99 euros pour la durée totale du voyage.
L'« Happy Store » offre quant à lui une sélection de divertissements à destination des adultes et des enfants. On y retrouve notamment une sélection de 10 films à la demande, dont une moitié issue des sorties du mois, pour 4,99 euros chacun, et une autre moitié autour d'une thématique mensuelle, pour 3,99 euros. Des concerts de musique actuelle et classique facturés 4,99 euros sont également proposés.
La rubrique « Coach Express » compile une sélection de cours dans des domaines variés tels que l'informatique, la cuisine ou les langues, pour des tarifs s'échelonnant de 1,49 à 3,29 euros.
Des jeux, des coloriages, des dessins animés et des programmes éducatifs constituent par ailleurs trois « Kidbox » destinées à autant de tranches d'âges d'enfants : moins de 6 ans, de 6 à 9 ans et de 9 à 12 ans, à 5,49 euros l'unité.
Le « Kiosque » offre un accès gratuit à l'actualité par le biais des sites Internet Le Monde.fr, Le Post et L'équipe.fr, ou aux journaux de France 24 et de RFI. On y achète aussi le quotidien Le Monde pour 2 euros, et cinq documentaires thématiques pour 2,99 euros chacun.
L'« information SNCF en direct » présente enfin gratuitement et en temps réel l'avancée du trajet, la vitesse instantanée du train et l'heure d'arrivée tenant compte des retards éventuels, ainsi que des informations pratiques sur la gare d'arrivée. Un guide touristique est également proposé pour chacune des 47 villes desservies, pour 0,49 à 0,79 euros, tandis qu'une carte de localisation interactive « Travelmap » est proposée pour 1,49 euros.
Chacun de ces services est payable à l'acte ou par le biais d'un portefeuille virtuel, qu'on alimente au moyen d'une carte bleue ou d'une carte prépayée de 5 ou 10 euros, vendue en voiture bar et dans les magasins Relay de certaines gares du réseau TGV Est.
Du CPL à 25 000 V ? Non, du satellite !
Sur le plan technique, chacune des 52 rames embarque une infrastructure spécifique d'une valeur de 350 000 euros. Celle-ci comporte naturellement une connexion à Internet et un réseau Wi-Fi, mais aussi des serveurs embarqués destinés à alléger les besoins en bande passante.
La connexion à Internet emprunte une liaison satellite offrant un débit descendant de 2 Mbps et montant de 512 Kbps. Les tunnels restent donc d'éternelles zones blanches, tout comme avec une liaison GSM, à moins que des câbles rayonnant n'aient été installés par les exploitants des tunnels. Une liaison GSM (3G) est d'ailleurs implémentée, mais elle n'est pas utilisée sur la ligne Est. Une liaison Wi-Fi prend enfin le relai en gare.
La desserte locale est quant à elle assurée par un réseau Wi-Fi, avec deux points d'accès par voiture.
La majorité des services proposés par le portail « Box TGV » sont donc stockés sur les serveurs embarqués, sur lesquels ils sont répliqués à intervalle plus ou moins régulier. L'actualité est par exemple mise à jour toutes les 15 minutes, tandis que les contenus plus lourds (toutes les vidéos) ne sont mis à jour qu'en dehors des trajets commerciaux. Les échanges restent ainsi au maximum en circuit fermé.
L'équipement est dimensionné pour supporter la charge de 20 % des voyageurs présents à bord, un scénario optimiste d'après les représentants de la SNCF. Vraisemblablement en raison du fort engouement des voyageurs de l'avant-première, le fonctionnement du service s'est révélé pour le moins erratique la majeure partie du temps. Il est donc malheureusement impossible de livrer un ressenti. Tout juste sait-on qu'un service gourmand comme YouTube n'est — pour l'heure — pas bloqué, et qu'aucun filtrage n'est exercé sur tel ou tel protocole. En théorie, il devrait donc être possible d'utiliser Deezer ou Spotify, de passer un appel en voix sur IP (VoIP), de télécharger en peer to peer ou encore de se connecter par VPN au réseau de son entreprise. En pratique, les 2 Mbps partagés sur toute la rame et les temps de réponses du satellite calmeront vraisemblablement les ardeurs des voyageurs trop gourmands.
« Box TGV » fera quoi qu'il en soit l'objet d'un premier bilan à l'automne 2011, avant d'être éventuellement étendu à d'autres lignes de TGV.