Mise à jour : Free a répondu qu'il ne ferait pas de commentaire, faute de détail sur la méthodologie employée. Le FAI pointe notamment du doigt le fait que l'échantillon étudié chez Free (33 061 clients) est bien supérieur aux autres échantillons : 29 592 chez Orange, 11 635 chez SFR, 5 229 chez Numericable et 4 719 chez Bouygues Telecom.
Le Measurement Lab (M-Lab) a été fondé en 2008 par l'Open Technology Institute du New America Foundation, le PlanetLab Consortium, Google Inc. et « des chercheurs académiques ». A l'initiative de Google et largement supportée par la firme de Mountain View, cette plateforme a pour objectif d'analyser en permanence les débits et la qualité des réseaux tissés par les FAI du monde entier. Ces données sont en libre accès, personnalisable à souhait.
C'est principalement là que le bât blesse. Si Numericable voit ses résultats dopés (15,37 Mbps en moyenne en janvier) grâce à ses offres câblées / fibrées proéminentes, Free s'est de son côté effondré depuis juillet 2012 pour toucher le fond en novembre avec 0,92 Mbps, tandis que SFR était à 4,34 Mbps, Orange à 5,21 Mbps et Bouygues à 6,08 Mbps. Nous avons demandé des précisions à M-Lab sur la méthode de calcul de ces débits descendants, étonnés par les faibles résultats supposés de Free. Nous attendons la réponse.
Ce graphique représente le ratio moyen des phases de tests qui se sont heurtées à une congestion ou un bridage des réseaux. Free limite quasi systématiquement sa bande passante d'après les chiffres fournis par M-Lab. On voit également que la situation s'est dégradée chez Orange depuis mai 2010 pour venir jouxter la courbe de Free aujourd'hui. Les autres opérateurs, dont SFR, sont nettement moins exposés au phénomène de congestion (20 % du temps dans le pire des cas).
Autre signe qui va dans le même sens d'une piètre qualité de réseau chez Free : le nombre de paquets TCP qui doivent être retransmis car ils sont considérés comme perdus. Les chiffres explosent depuis août 2012 chez Free pour culminer à 1,07 %. Orange, bon deuxième, plafonne à 0,34 %, tandis que les trois autres opérateurs oscillent entre 0,10 et 0,17 % ce même mois. Free semble aujourd'hui s'être stabilisé autour de 0,76 %.
Tout n'est heureusement pas noir pour Free, puisque la dimension de débits ascendants tourne à son avantage, si on exclut Numericable (toujours pour les mêmes raisons). La moyenne des valeurs maximum relevées pour chaque client affiche une belle stabilité à 0,68 Mbps, en dessous de Numericable à 0,83 Mbps mais au-dessus des autres concurrents à 0,60 Mbps.
Nous avons contacté Free pour obtenir des explications ou un démenti, nous attendons une réponse que nous ne manquerons pas de relayer.