Free est décidément intraitable avec Google. Après avoir défrayé la chronique avec un bloqueur de publicité notamment destiné à pénaliser la régie publicitaire de ce dernier, l'opérateur assume désormais entretenir « une petite crise des débits ».
Un tuyau délibérément trop petit
C'est ce que reconnait Xavier Niel, vice-président de la maison mère de Free, dans une interview paraissant demain dans le magazine 01Net, et sur laquelle le site Internet Univers Freebox a mis la main.Il assure que Free « ne bride l'accès à personne » et précise que c'est le tuyau pour le trafic de Google qui n'est plus assez gros. Il reconnait en revanche que l'opérateur « arrête l'escalade », qu'il n'agrandit plus ce tuyau. « YouTube et Google estiment qu'ils ont un tel pouvoir d'attractivité qu'ils vont pouvoir utiliser nos réseaux sans rémunérer l'excès de trafic qu'ils génèrent. (...) On a décidé de ne pas se laisser faire, » indique-t-il.
Un surcout de 5 à 15 euros/mois rien que pour YouTube ?
Selon Xavier Niel « ce n'est pas la règle dans le monde de l'Internet ». Il y a en réalité deux écoles. Pour les défenseurs de la neutralité du Net, les opérateurs doivent relier internautes et services en ligne sans discrimination, et sans facturer ces derniers alors qu'ils facturent déjà leurs abonnés. Mais d'autres estiment qu'il est légitime de facturer les fournisseurs de services lorsqu'il y a un trop grand déséquilibre.C'est ce que souhaite Xavier Niel, qui affirme que s'ils ne résistent pas aujourd'hui et qu'ils ne font pas céder Google, ce sont les abonnés qui paieront et « les abonnements grimperont de 5 à 15 euros/mois, juste pour payer le surplus de la bande passante de Google. » Et de conclure : « Mieux vaut une petite crise des débits maintenant que des prix élevés demain ». Mais selon Octave Klaba, fondateur de l'hébergeur OVH, assurer une bonne qualité de service coûterait 15 centimes d'euros par abonné. Free craindrait en fait l'engrenage et les futures innovations.