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Après une attaque « d'une ampleur sans précédent » des réseaux de fibre optique des opérateurs, le parquet de Paris a immédiatement ouvert une enquête préliminaire.

Mercredi, des milliers de Français ont été privés d'Internet fixe et mobile, après des actes de vandalisme sur des câbles de fibre optique, littéralement sectionnés, ayant entraîné d'importantes pannes. Si nul ne sait à ce stade qui est à l'origine de ces interventions malveillantes ni quelles peuvent être leurs motivations, le parquet de Paris a pris les devants en ouvrant, le jour même, une enquête préliminaire confiée à la section cyber du tribunal judiciaire. Les opérateurs, eux, ont porté plainte en se constituant partie civile.

Les connexions ont été rétablies, mais les travaux de réparation se poursuivent

Dans la journée de mercredi, la Fédération française des Télécoms (FFT) et les opérateurs Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont fermement condamné les actes de vandalisme commis en pleine nuit sur leurs réseaux de fibre optique. SFR et surtout Free ont été les deux opérateurs à subir le plus de dégâts, l'entreprise de Xavier Niel ayant notamment relayé des photos de câbles de fibre sectionnés.

L'attaque, « d'une ampleur sans précédent » selon les propres mots du directeur général de la FFT Michel Combot, a grandement perturbé les télécommunications dans les régions Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est, allant jusqu'à impacter des dizaines de milliers de citoyens et entreprises, alors privés durant parfois plusieurs heures de tout moyen de communiquer.

Très rapidement, les équipes techniques des opérateurs ont pu se mobiliser sur le terrain pour résoudre, parfois au petit matin, les interruptions de connexion qui auraient pu avoir des conséquences particulièrement délicates par exemple en cas de communications d'urgence, certains abonnés ayant été privés à la fois de réseau fixe et mobile. Et si les connexions ont été rétablies afin que chacun puisse communiquer, les travaux de réparation sur les câbles endommagés devraient durer encore un moment.

La Fédération des Télécoms dit son ras-le-bol face aux attaques subies par les opérateurs

Le parquet de Paris a donc ouvert une enquête après cette vague inédite d'actes de malveillance, officiellement pour « détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », ainsi que pour « entrave à un système de traitement automatisé de données » et « association de malfaiteurs ». Plusieurs régions mais surtout plusieurs réseaux distincts ont été touchés à quelques dizaines de minutes d'intervalle, ce qui sous-entend une action collective.

Si l'attaque est inédite dans son ampleur, ce n'est pas la première fois que les infrastructures des opérateurs télécoms sont victimes d'actes de malveillance. « Nous alertons les pouvoirs publics depuis de nombreux mois sur la recrudescence d'actes de malveillance sur nos infrastructures », rappelle Arthur Dreyfuss, président de la Fédération française des Télécoms.

Le dirigeant, qui monte au créneau, fait notamment référence aux antennes-relais de téléphonie mobile, régulièrement prises pour cible ces dernières années par des militants ou habitants mécontents de leur installation. « Je condamne fermement ces actes de sabotage qui engendrent des désagréments considérables pour les entreprises et les citoyens de notre pays. Nous réitérons notre appel au futur gouvernement à intensifier la lutte et la prévention contre ces actes de vandalisme et nous appelons à durcir les sanctions pénales à l’encontre de leurs auteurs ». Cet appel, au vu de la gravité des faits, devrait cette fois faire mouche.