Quelques heures après les incidents qui ont perturbé la fibre optique dans neuf départements français, le parquet de Paris a annoncé se saisir du dossier. La juridiction prévient que les coupables seront lourdement punis.
Plusieurs opérateurs télécoms, parmi lesquels Free et SFR, ont subi de lourds désagréments ce lundi 29 juillet sur leurs réseaux fixes et mobiles. En cause : des actes de vandalisme survenus dans la nuit du 28 au 29 juillet, sur des infrastructures majeures de communications électroniques, dont la fibre optique. Le parquet de Paris a annoncé, en fin d'après-midi, se saisir des dégradations commises. Une enquête a été ouverte, alors que les recherches sont déjà en cours pour retrouver les coupables, qui s'exposent à de très lourdes sanctions.
Les opérateurs nombreux à être touchés par les actes de vandalisme
Quasiment partout en France, la situation est revenue à la normale. Free a pu nous confirmer le rétablissement complet du service pour ses abonnés autour de 18h. Plusieurs opérateurs, dont SFR et Bouygues Telecom (Orange nous dit avoir été épargné), ont aussi été touchés par les actes de malveillance.
Comme SFR, que nous avons pu contacter, nous l'explique, c'est plus particulièrement les réseaux longue distance des opérateurs qui ont été visés. L'opérateur au carré rouge a été visé dans six départements, les Bouches-du-Rhône, la Drôme, l'Hérault, la Meuse et l'Oise, entre 1h et 3h du matin. Free, de son côté, a été toouché dans le Gard, le Vaucluse, l'Hérault, la Meuse, la Marne, et les Bouches-du-Rhône également. L'Ardèche est le neuvième département à avoir été impacté. Huit opérateurs français et internationaux ont au total été impactés en fonction des zones touchées.
Les réseaux longue distance sont un peu l'équivalent des autoroutes pour le réseau routier. Les opérateurs les utilisent pour leurs propres besoins, mais ils peuvent aussi les louer à d'autres opérateurs. Fort heureusement, l'impact pour les clients a été limité, avec une latence constatée. « Il existe des solutions de contournement », note SFR, comme l'utilisation d'infrastructures en redondance.
Le parquet de Paris liste les sanctions auxquelles s'exposent les criminels
La Fédération française des télécoms, dont Clubic a reçu le communiqué lundi, explique que la « concomitance de ces événements et les infrastructures ciblées pointent vers des actes de sabotage, signalés aux autorités compétentes pour mener les investigations nécessaires ».
Et justement, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête par la JUNALCO (Juridiction nationale de Lutte contre la Criminalité organisée) après avoir pris connaissance des dégradations. L'enquête porte sur trois chefs d'accusation : détérioration de bien portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation (passible de 15 ans de détention et 225 000 euros d'amende), atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée (10 ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende), et association de malfaiteurs (10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende).
Les investigations ont été confiées à la SDAT (Sous-direction de l'anti-terrorisme) et à la DGGN (Direction générale et la Gendarmerie nationale). Plusieurs parquets locaux (Bar-le-Duc, Béziers, Compiègne et Aix-en-Provence) se sont dessaisis au profit du parquet de Paris dans diverses localités, notamment à Contrisson, Capestan, entre Catigny et Béhancourt, et entre Le Rove et l'Estaque.
10 juillet 2024 à 14h39