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En mars dernier, OneWeb faisait faillite. Longtemps présentée comme LA concurrente de SpaceX dans l’Internet spatial, l’entreprise britannique avait été l'une des premières victimes de la pandémie de COVID-19. Mais depuis le 20 novembre, OneWeb renaît, grâce à un investissement du gouvernement britannique et du groupe indien Bharti Global.

Une nouvelle qui devrait ravir l'industrie spatiale bien au-delà du Royaume-Uni.

Un milliard de dollars pour sauver OneWeb

Le gouvernement britannique et le spécialiste indien des télécommunications Bharti Global auraient dépensé chacun un demi-milliard de dollars pour sauver OneWeb de la faillite. Ce faisant, ce nouveau consortium récupère les 74 satellites déjà en orbites, les dizaines de satellites prêts au lancement, les chaînes d’assemblage ainsi que les infrastructures au sol de OneWeb.

Initialement, OneWeb devait opérer 640 satellites début 2021. Le nouveau calendrier de lancement ainsi que la date de mise en service du réseau n’ont pour l’instant pas été communiqués.

Dans un premier temps, OneWeb devrait offrir une connectivité Internet par satellite, à la manière de Starlink. Contrairement au réseau de SpaceX, cependant, OneWeb ne commercialisera pas son accès directement aux utilisateurs. Il devrait plutôt s’allier à des opérateurs répartis, pour commencer, dans l’hémisphère Nord (Inde et Royaume-Uni compris).

Internet par satellite, et bien plus encore

Par la suite, OneWeb pourrait étendre ses usages. D’après le gouvernement britannique, qui cherche des victoires symboliques en plein Brexit, sauver OneWeb devrait permettre de dynamiser des pans entiers de l’industrie high tech britannique. Il est notamment question d’y intégrer une fonctionnalité de positionnement par satellite. De quoi compenser l’exclusion des Britanniques du programme européen Galileo, suite au Brexit.

OneWeb prévoit également de jouer un rôle important dans l’Internet des objets, mais aussi et surtout dans les opérations de véhicules sans pilotes. Et pour cause, dans le domaine civil et militaire, les drones aériens, terrestres et navals devraient connaître un véritable essor dans les deux décennies à venir.

Une aubaine pour l’Europe, les USA et la Russie

Le Premier Ministre britannique a salué « l’incroyable boost » que va représenter ce rachat de OneWeb pour l’industrie spatiale britannique. En réalité, les grands gagnants de cette résurrection pourraient bien être plus… Continentaux.

La première génération de satellites de OneWeb a en effet été conçue en partenariat avec Airbus, et a notamment mobilisé de nombreux ingénieurs et techniciens à Toulouse. Aujourd’hui, les satellites sont également assemblés en Floride, à quelques kilomètres à peine des pas de tirs américains.

Pourtant, c’est avec Arianespace, concurrente de SpaceX, que OneWeb a choisi de s’envoler vers l’espace. Une décision assez logique. Au total, une vingtaine de tirs vers l’orbite basse sont prévus à bord de fusées Soyouz, commercialisées par Arianespace. Une partie de ces fusées s’envolera depuis Kourou, en Guyane française. D’autres décolleront de Baïkonour au Kazakhstan, et Vostochnyi en Russie via Starsem, filiale russe d’Arianespace et ArianeGroup. Etant donné les retards d'Ariane 6, il est encore difficile de savoir si le nouveau lanceur européen participera à la mise en orbite de OneWeb.

Source : BBC