La Covid-19 a indéniablement accéléré le phénomène de « numérisation » de la santé. Une étude menée par OpinionWay pour Jouve montre l'intérêt tout particulier des Français pour l'admission administrative numérique.
En 2020, 1 Français sur 2 (48%) indique avoir été admis en établissement de santé. Les motifs ne sont évidemment pas tous gravissimes, puisqu'on peut aller aussi bien de la consultation médicale (26%) aux analyses biologiques ou imagerie (21%), en passant par une hospitalisation programmée (13%, 19% chez les retraités). Un peu plus d'1 Français sur 10 a été admis dans un établissement pour un passage aux urgences (11%) cette année. Mais ce qui a changé en 2020, c'est le rapport entre les Français et ces établissements de santé. L'étude* commandée par Jouve et menée par l'institut OpinionWay souligne l'intérêt des 1 002 personnes interrogées pour l'admission administrative numérique. Un passage obligatoire mais qui, comme de nombreux services de la vie quotidienne, prend désormais différentes formes.
La numérisation de l'admission, un procédé qui séduit toutes les générations
Les Français se laisseraient bien tenter. 32% des répondants indiquent être très intéressés à l'idée de privilégier une solution numérique dans le cadre d'une future admission dans un établissement de santé, et ce, qu'il s'agisse d'un hôpital privé, public, ou d'une clinique. Plus d'1 Français sur 2 est plutôt intéressé par cette solution. Ce qui fait qu'une majorité de personnes (84%) marque un vrai intérêt pour l'admission administrative numérique. Les a priori négatifs, eux, sont bien plus faibles, à hauteur de 16%.
L'un des points étonnants de cette étude réside dans le fait que l'admission numérique séduit aussi bien les jeunes (85% trouvent cette solution favorable) que les seniors (88%). Ces derniers sont sans aucun doute tentés par la flexibilité que le numérique permet aujourd'hui.
Le saviez-vous ? 🤔
On savait les téléconsultations en vogue, et cela avant même que la crise de coronavirus ne frappe la France. Mais la Covid-19 a forcément amplifié leur nombre, qui a explosé et même doublé en novembre dernier, pour atteindre les 500 000 rendez-vous par semaine, comme l'indique l'Assurance maladie.
Par exemple, 92% des Français (qu'ils aient été admis dans un établissement de santé cette année ou non) trouvent la solution numérique bien plus intéressante lorsqu'elle permet de choisir certaines options de prise en charge, comme le type de chambre, le choix des menus, ou lorsqu'elle permet la souscription à certains services, du type télévision. La transmission des pièces administratives, les options de prise en charge à la sortie de l'établissement ou la transmission à l'hôpital des pièces médicales séduisent peu ou prou 9 Français sur 10.
Une vraie demande, à condition que cela ne prenne pas trop de temps
Ce qu'il faut retenir, c'est que même les Français qui n'ont pas revendiqué d'admission en 2020, ont envie d'essayer le processus numérique s'ils doivent un jour affronter un passage à l'hôpital, et ainsi d'éviter le stress du guichet. Dans une large majorité d'ailleurs (81%).
Divers arguments reviennent régulièrement chez les personnes interrogées. Quatre se dégagent particulièrement. Ainsi, 59% des Français estiment que l'admission administrative en ligne ferait gagner du temps. Effet Covid-19 oblige, 52% considèrent que cela permettrait au personnel de l'établissement de santé de ne pas perdre de temps en tâches administratives. 34% jugent qu'une telle admission aiderait à gagner en sérénité avant un passage ou un séjour qui peut être usant moralement. Enfin, 16% des Français (avec une proportion de 23% chez les moins de 23%), relèvent l'argument d'une confidentialité renforcée.
On le comprend, la confiance donnée (ou prête à être donnée) envers l'admission numérique n'est pas aveugle. Les Français réclament en effet de pouvoir procéder en ligne et/ou à domicile à l'admission, pour 89% d'entre eux. La proportion des personnes qui se satisferaient d'une admission depuis une borne située à l'intérieur d'un établissement est tout de suite beaucoup plus faible (45%).
Enfin, parce que le temps est souvent précieux, les Français ne veulent pas que ce procédé numérique soit la cause d'une perte de temps certaine. Ainsi, 65% d'entre eux ne sont pas prêts à consacrer plus de 10 minutes pour réaliser les démarches. 50% veulent y passer entre 5 et 10 minutes, et 15% sont encore plus exigeants, souhaitant faire cela en moins de 5 minutes.
* Cette étude, réalisée entre le 4 et le 10 novembre 2020, est à considérer avec une marge d'erreur qui tourne autour des 3%, dès lors que l'échantillon comprend 1 000 répondants. La marge d'incertitude ne bouscule ici pas l'esprit de l'étude, qui témoigne d'un réel changement de perception des Français vis-à-vis de l'hôpital et des outils numériques, changement poussé par la crise sanitaire.
Source : OpinionWay / Jouve