La Chine a lancé une nouvelle application mobile, pour endiguer la propagation du coronavirus. Son objectif : permettre à ses utilisateurs de savoir s'ils ont été en contact avec des personnes infectées, pour les inciter, le cas échéant, à rester confinés chez eux.
Vous connaissez Happn ? Il s'agit d'une application de rencontres, offrant la possibilité de retrouver en ligne les personnes croisées dans la journée. La Chine a pensé à une déclinaison de ce concept, mais appliqué à l'épidémie de coronavirus. Cela vous paraît glauque ? Attendez de lire les détails du fonctionnement.
« Contact étroit » ou « contact général » ?
L'application mobile « Close contact detector » a été lancée par l'entreprise China Electronics Technology Group, appartenant à l'État chinois. Son développement a été soutenu par plusieurs organismes gouvernementaux, dont la Commission nationale de la santé et le ministère des Transports.Concrètement, elle propose aux citoyens chinois de vérifier s'ils ont été en « contact étroit » (close contact) avec des personnes infectées par le coronavirus, ou même simplement soupçonnées d'en être atteintes. Si la réponse est positive, l'application demandera à son utilisateur de rester chez lui et de se tourner vers les autorités sanitaires du pays.
Mais qu'est-ce qu'un « contact étroit » ? D'après l'agence de presse chinoise Xinhua, cela correspond, par exemple, aux collègues de travail, aux camarades de classe ou aux personnes vivant dans la même maison. La question se complique dans d'autres situations, comme lors d'un voyage en avion. Dans ce cas, on parlera de « contact étroit » si l'individu contaminé se trouvait à moins de trois rangées de l'utilisateur. Sinon, il ne s'agira que d'un « contact général ».
Vérifier la situation de ses proches
Pour obtenir ces renseignements, les utilisateurs sont invités à scanner un QR code via une application comme WeChat ou Alipay. Ensuite, il leur suffit d'entrer leur nom et leur numéro national d'identification. Et pour ne rien enlever au côté malsain de la démarche, chaque personne peut effectuer ces vérifications sur trois individus différents (à condition de connaître leur numéro d'identification).Sans surprise, cet outil a soulevé des inquiétudes chez les défenseurs de la vie privée, déjà préoccupés par le recours de plus en plus systématique à la surveillance des citoyens. Mais d'autres observateurs ont souligné que la fin justifiait les moyens. Face à un virus qui a déjà fait plus de 1 000 morts dans le pays, la question de la confidentialité des données passerait donc au second plan.
Source : Engadget