Il y a quelques semaines, les experts ont mesuré l'impact du confinement chinois sur la qualité de l'air dans le pays. Samedi 14 mars, L'Obs titre qu'« En Chine, la baisse de la pollution va épargner plus de vies humaines que le virus en aura coûté ».
En Europe, les premiers signes d'une réduction de la pollution sont là. Alors que le continent ferme ses frontières, les émissions de dioxyde d'azote ont montré leurs premiers signes de réduction en Italie, dont les premiers confinements remontent à près d'un mois.
Le NO2 en baisse
Différents niveaux de concentration peuvent être mesurés lorsque l'on parle de qualité de l'air. Dans le cas présent, l'agence spatiale européenne (ESA) vient de publier un communiqué portant sur le dioxyde d'azote (NO2), un polluant 40 fois plus toxique que le monoxyde de carbone. Elle mentionne une rapide vidéo publiée sur Twitter, où une « chute des émissions de dioxyde d'azote au-dessus de la vallée du Pô dans le nord de l'Italie est particulièrement flagrante ».Fluctuation of nitrogen dioxide emissions across #Europe from 1 Jan until 11 Mar 2020, using a 10-day moving average & data from @CopernicusEU #Sentinel5P.
— ESA EarthObservation (@ESA_EO) March 13, 2020
The decline in NO2 emissions over the #PoValley 🇮🇹 is particularly evident.https://t.co/MkPuG4IcOi pic.twitter.com/LcNH1QsmaB
Le message envoyé par cette carte se confirme dans les chiffres. L'organisme dit aussi avoir enregistré « une tendance à une réduction graduelle d'environ 10% par semaine au cours des quatre à cinq dernières semaines ». Des chiffres qui coïncident avec les premiers confinements européens, qui ont concerné 11 villes du nord de l'Italie le 22 février. Ce confinement a ensuite été étendu à l'ensemble du pays le 9 mars. A Milan, les concentrations de NO2 ont chuté d'environ 65 mg/m3 en janvier, à 35 mg/m3 durant la première quinzaine de mars.
Des leçons à tirer
D'autres pays européens, comme l'Espagne ou la France n'ont lancé leurs propres programmes de confinement que très récemment. Il est donc trop tôt pour constater une réelle évolution autour du NO2 ou d'autres polluants. Dans le cas italien, on ignore encore quel est le rôle réel joué par le ralentissement de l'économie sur les émissions des polluants en Italie. Pour Simonetta Cheli, responsable des programmes d'observation de la Terre à l'ESA, elle pourrait également résulter d'une « évolution de la température, car cette année a été assez chaude et il y a eu moins de chauffage ». Une étude doit donc être lancée afin de déterminer le rôle exact des confinements nationaux. Même dans le cas de la Chine, qui a observé une baisse claire de ses émissions de CO2, les experts ont souligné que le nouvel an chinois a pu jouer un rôle.Les semaines à venir promettent donc d'être enrichissantes. Si ces tendances se confirment, et que la pollution tue effectivement plus que le coronavirus, cela pourra donner lieu à des débats sur le rôle de nos activités quotidiennes les plus polluantes.
En attendant, l'air que nous respirons est bel et bien un peu plus propre. L'initiative Air Quality Index Project met à disposition une carte permettant de suivre les concentrations de divers polluants ville par ville, et jour après jour.
Source : Geo.