Taro Kono, fraîchement nommé au poste de ministre japonais chargé du Numérique, vient de déclarer la guerre aux disquettes informatiques, encore très utilisée dans la bureaucratie nipponne.
Si le pays du Soleil Levant est réputé pour être à la pointe de la technologie, il reste conservateur dans certains domaines, à l’instar de la bureaucratie.
La bureaucratie japonaise s’attache à des technologies obsolètes
Créée à la fin des années 60, la disquette a fait les beaux jours de l’informatique pendant une trentaine d’années avant d’être dépassée par des moyens de stockage bien plus efficaces. À titre de comparaison, plus de 20 000 disquettes seraient nécessaires pour reproduire le stockage d’une clé USB de 32 Go de données… mais cela n’empêche pas le Japon de continuer à les utiliser.
« Le ministre du Numérique déclare la guerre aux disquettes. Il existe environ 1 900 procédures gouvernementales qui obligent les entreprises à utiliser des disques, c'est-à-dire des disquettes, des CD-ROM, des MiniDisk, etc. pour soumettre des demandes et d'autres formulaires. L'agence numérique va changer ces règlements pour que vous puissiez les utiliser en ligne », a tweeté le ministre Taro Kono. Il a également précisé avoir mis en place un groupe de travail afin de mener à bien cette modernisation.
En effet, l’exploitation de ces technologies obsolètes, en plus de ralentir les procédures, peut créer de véritables problèmes. Au mois de décembre 2021, la police de Tokyo a par exemple perdu deux disquettes contenant des informations sur 38 demandeurs de logements sociaux.
Le ministre veut faire un grand ménage pour moderniser le pays
La disquette n’est pas le seul gadget dont le ministre du Numérique veut se séparer. Les Japonais sont également très dépendants des fax et des hanko, des sceaux uniques taillés à la main et sur lesquels le pays s’est notamment grandement reposé durant la pandémie de COVID-19.
Le fait que le pays reste attaché à des technologies obsolètes a de quoi surprendre lorsque l’on sait qu’il est notamment à la pointe de la robotique. Comme l’explique la BBC, une faible culture numérique ainsi qu’une bureaucratie aux attitudes conservatrices peuvent expliquer cette norme. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le pays fait la une des gros titres pour de telles raisons : en 2018, le ministre de la Cybersécurité du pays a admis qu'il n'avait jamais utilisé d'ordinateur, affirmant qu'il avait toujours délégué les tâches informatiques à son personnel.
Sources : Ars Technica, BBC