Ces dernières années, l'augmentation de la capacité des disques durs a essentiellement été tirée par les travaux autour de la technique de l'enregistrement perpendiculaire (PMR), qui a permis d'atteindre les densités que l'on connait aujourd'hui. Sur les modèles les plus imposants du marché (3 To au format 3,5 pouces), on atteint aujourd'hui environ 620 gigabits par pouce carré (620 Gb/i²), ce qui de l'avis des acteurs du secteur, commence à s'approcher de la densité maximale permise par cette technologie.
Pour faire simple, placer plus de données à la surface d'un disque revient à réduire la surface occupée par une unité de données, puis à adapter la tête en charge de la lecture et de l'écriture pour qu'elle sache s'acquitter de sa tâche de façon plus précise.
Le problème des plateaux magnétiques actuels est qu'ils ne permettent plus cette réduction de surface que dans des proportions limitées. Au delà, la charge magnétique inscrite à la surface du disque devient instable, et sensible aux évènements qui surviennent à proximité. L'une des pistes envisagées pour augmenter la densité est donc d'envisager des plateaux composés de matériaux plus stables sur le plan magnétique, ce qui soulève un nouveau défi : celui des performances, puisqu'il devient alors plus difficile et donc plus long de modifier l'état d'une unité de surface.
En développement depuis 2002 chez Seagate, la technologie HAMR, pour Heat Assisted Magnetic Recording (soit enregistrement magnétique assisté par chaleur), vise à répondre à cette problématique. Déjà longuement détaillée par le fabricant, elle suppose l'introduction, au niveau des têtes de lecture, d'un laser, qui viendra chauffer la surface du plateau, de façon à ce que l'inscription des données puisse se faire bien plus rapidement. On travaille ainsi sur un composé plus stable, autorisant une augmentation significative de la densité.
Aujourd'hui, Seagate affirme avoir réussi à monter jusqu'à 1 Tb/i² (terabit par pouce carré), ce qui reviendrait à proposer un disque d'environ 6 To. Cette première démonstration, annoncée à grands renforts de communiqué de presse, entérine donc s'il était besoin la viabilité du procédé, ouvrant la voie à des annonces plus prometteuses.
L'Américain estime ainsi qu'il est théoriquement possible d'affiner le procédé jusqu'à atteindre 5 à 10 Tb/i², ce qui reviendrait à proposer des disques durs au format 3,5 pouces affichant des capacités comprises entre 30 et 60 To (ou de 10 à 20 To pour ce qui est des disques 2,5 pouces). Seul hic : s'il a fallu dix ans pour parvenir à cette première démonstration concrète en laboratoire, il faudra sans doute un laps de temps similaire pour que cette promesse prenne corps. Rendez-vous en 2020 ?