Corsair MP400

Alors qu’il est de plus en plus absent du segment SSD SATA, Corsair est très actif sur le format NVMe comme en témoigne l’arrivée nouvelle du petit dernier de la famille, le MP400. Celui-ci n’a pas pour objectif de faire tomber des records… ou alors de capacités avec une gamme qui court de 1 To jusqu’à 8 To.

8 /10
Corsair MP400
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Les plus
  • Des capacités de 1 To à 8 To
  • Rapport qualité / prix intéressant
  • Garantie de cinq ans
  • Bonnes performances globales
  • Aucun problème de cache
Les moins
  • Endurance en net retrait
  • Attention à la chauffe et au throttling
  • Double-face sur les grosses capacités

Le moins que l’on puisse dire c’est que nous l’aurons attendu ce MP400. Corsair avait évoqué la sortie d’un nouveau modèle de SSD privilégiant la capacité dès le printemps dernier. Mais, entre la pandémie de Covid-19 et – peut-être – quelques révisions internes, le bougre déboule avec deux ou trois mois de retard. Un délai aisément pardonné quand on constate que pour l’une des premières fois, il est possible de stocker 8 000 Go de données sur un PCB de 22 x 80 millimètres. La miniaturisation, ça a quand même du bon !

PCIe Gen 3 x4, c'est même écrit dessus ! © Corsair

Fiche technique du Corsair MP400

Monstrueuse capacité oblige, le tarif du MP400 dans sa version 8 To peut effrayer n’importe quel utilisateur : environ 1500 euros. En revanche, pour le reste de la gamme, l’objectif de Corsair est clairement de marquer les esprits avec un « rapport » prix / capacité / performances pas loin d’être inégalé. C’est en tout cas sous ce prisme que nous allons maintenant étudier son cas.

Le Corsair MP400, c’est :

  • Format : NVMe M.2 2280
  • Interface : PCIe NVMe Gen 3 4x
  • Contrôleur : Phison PS5012-E12S
  • Puces mémoire : Micron QLC 3D sur 96 couches
  • Capacité : 1 To, 2 To, 4 To ou 8 To
  • Endurance annoncée en écriture : 200 To (version 1 To), 400 To (version 2 To), 800 To (version 4 To) ou 1 600 To (version 8 To)
  • Débits annoncés en lecture séquentielle : 3 480 Mo/s (toutes versions)
  • Débits annoncés en écriture séquentielle : 1 880 Mo/s (version 1 To) ou 3 000 Mo/s (versions 2 To / 4 To / 8 To)
  • Dimensions : 22 x 80 x 1,5 mm (1 To / 2 To) ou 22 x 80 x 3 mm (4 To / 8 To)
  • Température opérationnelle : entre 0°C et 70°C
  • Logiciel : oui, Corsair SSD Toolbox
  • Prise en charge du Trim : oui
  • Garantie : 5 ans
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à 134,99 € (version 1 To), 284,99 € (version 2 To), 649,99 € (version 4 To) ou 1464,99 € (version 8 To)

Sur le papier, Corsair a mis les petits plats dans les grands avec des performances de premier plan, des capacités importantes et des tarifs contenus. Hélas, on remarque dès la fiche technique comme un grain de sable : l’endurance affichée par Corsair est étonnamment faible. On est bien sûr en-dessous des SSD à mémoire TLC, mais aussi bien plus bas que Samsung sur son 870 QVO qui avançait 360 To pour la version 1 To quand Corsair n’annonce que 200 To.

L'autocollant Corsair est retiré avant l'installation sous le dissipateur thermique © Nerces pour Clubic

Chiffrement XTS-AES 256-bit

Un carton peu volumineux fort discret et, à l’intérieur, une toute petite boîte estampillée Corsair : pas de doute, il s’agit d’un nouveau SSD.  La boîte est ici d’autant plus fine que Corsair fait comme la majorité de ses concurrents en se contentant d’un autocollant thermique appliqué sur les puces de son produit. Seuls les SSD les plus haut de gamme ont maintenant droit au traitement « vrai dissipateur » et encore, il est souvent en option. Dans le cas du MP400, c’est assez logique puisque Corsair fait de son prix un des principaux arguments de vente. Reste que la question de l’échauffement se pose logiquement avec de tels produits, nous y répondrons bientôt.

Sans surprise, le MP400 est un SSD de format « classique ». Entendez par là qu’il s’agit d’un M.2 dit « 2280 » pour 22 millimètres de large sur 80 mm de long. En outre, l’utilisation d’un simple autocollant thermique limite nettement son épaisseur, mais celle-ci varie du simple au double selon que l’on opte pour la version 1 To / 2 To ou 4 To / 8 To. Ces deux dernières disposent effectivement de puces mémoire sur les côtés du PCB : on passe donc de 1,5 mm pour la version « petite capacité » à 3 mm pour les modèles les plus ambitieux. Une information à prendre en compte si vous devez utiliser certains accessoires comme le ToughArmor MB840MP2-B que nous testions il y a peu.

Les puces mémoire réparties sur les deux faces pour les modèles 4 / 8 To © Nerces pour Clubic

Dans notre cas, c’est la version 4 To qui nous a été fournie avec, donc, de la mémoire sur les deux faces du PCB. Il s’agit de puces produites par Micron et, afin de tirer les prix vers le bas, il est question de composants QLC sur 96 couches. De manière assez classique, Corsair a fait confiance à un grand nom du contrôleur pour SSD, Phison. Lancé en 2018, son PS5012-E12 était alors l’un des premiers à autoriser des débits de plus de 3 Go/s... mais, depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Dans le cas du MP400, il est épaulé par deux petites puces de mémoire cache signées Nanya : au total, 2048 Mo de DDR3L pour accélérer les transferts.

Enfin, s’il n’y a guère de remarque à faire sur la conception du PCB, nous trouvons important de souligner que Corsair continue à proposer une garantie de 5 ans, même s’il cherche à faire baisser les tarifs. Notez cependant que, comme toujours, la prise en charge par le fabricant s’arrête au premier des deux termes échus : la garantie de 5 ans ou l’endurance en écriture du SSD. Sur ce dernier point, nous l’avons dit, Corsair déçoit nettement sans qu’aucune explication n’ait été fournie. Rappelons que commercialisé 70 euros plus cher, le Corsair MP510 assure lui – dans sa version 960 Go – une endurance de 1 700 To, mais il est équipé de mémoire TLC.

Un contrôleur Phison bien connu pour animer ce SSD © Nerces pour Clubic

Débits en lecture / écriture et échauffement

Sans être révolutionnaires, les débits officiellement présentés par Corsair sont tout ce qu’il y a de plus corrects, dans la moyenne haute des modèles sur interface PCIe Gen 3. Notons tout de même le décrochage du modèle 1 To sur les tests en écriture séquentielle. C’est un classique toutefois : sur chaque gamme, les modèles de plus petite capacité sont en retrait.

Les débits sous ATTO Disk Benchmark sont un peu inférieurs à ceux annoncés © Nerces pour Clubic

Comme toujours sur nos tests de SSD, le premier logiciel utilisé est un outil de mesure synthétique, ATTO Disk Benchmark. Rien d’exceptionnel à préciser autour des performances du Corsair MP400 à ce niveau : il est certes en-deçà des débits officiels, mais à plus de 2,8 Go/s aussi bien en lecture qu’en écriture, il s’en sort plus qu’avec les honneurs. Soulignons également des performances dans la moyenne en présence de petits fichiers, le talon d’Achille des SSD. Le MP400 est à peu près au niveau du MP510, mais bien sûr distancé par le MP600, toujours signé Corsair.

De très bons résultats sous CrystalDiskMark © Nerces pour Clubic

Nos tests progressent avec cette fois CrystalDiskMark, un outil lui aussi très souvent utilisé. Cette fois, on est presque parfaitement « dans les clous ». Corsair évoque des débits de 3 Go/s en écriture et nous avons relevé 3040 Mo/s. En lecture, le constat est un tout petit peu moins à l’avantage de Corsair, mais rien de dramatique. Notons aussi que le MP400 fait mieux que de nombreux autres SSD dans l’écriture de petits fichiers, à près de 180 Mo/s, c’est même une belle performance.

Au final, l'un des SSD NVMe PCIe Gen 3 les plus performants © Nerces pour Clubic

Nous clôturons toujours nos tests par une mesure de débit observée lors de la copie de fichiers sous Windows. Il s’agit ici de donner un exemple de ce que l’on peut attendre en utilisation « réelle », mais ce n’est évidemment pas le seul test que nous avons réalisé : le MP400 a fait office de disque système sur notre configuration pendant plusieurs jours. De manière assez remarquable, Corsair signe ici une très belle performance avec des débits flirtant avec le 1,9 Go/s : rares sont les SSD NVMe PCIe Gen 3 à dépasser le 1,7 Go/s.

Avec un dissipateur en supplément, aucun problème de chauffe © Nerces pour Clubic

Hélas, ces bonnes performances viennent au prix d’un échauffement important, classique avec les SSD modernes. Nous avons mesuré cette montée en température du MP400 de deux manières : tout nu avec le seul autocollant thermique de Corsair et en place sous le dissipateur M.2 de notre carte mère MSI. Le premier cas n’est clairement pas jouable : en l’espace de quelques minutes, la température dépasse les 70°C et déclenche un throttling qui fait chuter les performances de plus de 30%. En revanche, sous notre dissipateur, le MP400 reste « sage » comme l’indique notre relevé ci-dessus et, bien sûr, aucun throttling à signaler.

Fonctionnelle, l'interface est à redessiner d'urgence © Nerces pour Clubic

Des progrès d’interface à faire côté logiciel

Si le MP400 est un produit convaincant, nous sommes un peu déçus de voir que Corsair tarde à revoir l’interface graphique de son logiciel « compagnon ». Le Corsair SSD Toolbox dispose effectivement d’un design pour le moins archaïque qui ne fait pas honneur aux qualités des produits de la marque. Heureusement, au-delà de la seule esthétique d’ensemble, le soft fait très correctement le job avec de nombreuses fonctions très pratiques. Les choses débutent bien sûr avec les informations générales : modèle du SSD, numéro de série et version du micrologiciel actuellement installée.

Corsair est aussi l’un des rares acteurs sur ce marché à transmettre les informations liées à la température du SSD – sans faire d’erreur – et au total d’octet lus / écrits sur le SSD. Pour le reste, le Corsair SSD Toolbox est comme son nom l’indique une boîte à outils très complète avec ce qu’il faut de rapports S.M.A.R.T., de clonage des disques, d’effacement sécurisé des données ou d’activation de l’overprovisioning. Il ne manque donc rien à l’appel d’autant que le SSD gère bien le chiffrement AES 256-bit. Espérons simplement que Corsair trouve un jour le temps de revoir le design.

© Corsair

Corsair MP400 : l’avis de Clubic

Inutile de vouloir comparer le MP400 au très puissant MP600, ce n’est pas aujourd’hui que Corsair va tenter d’atteindre les 7 Go/s de débit. En revanche, pour un modèle PCIe Gen 3, ce petit nouveau s’en sort avec les honneurs.

Notons d'ailleurs que, malgré nos divers essais, nous n’avons noté aucun problème dans la gestion du cache avec, comme c'est parfois le cas, un effondrement des débits lorsque ledit est débordé. Non, les performances s'avèrent très stables dans le temps. Veillez simplement à ce que la chauffe reste contenue et, pour ce faire, il faudra envisager l'installation d'un dissipateur « externe » comme ceux qui équipent la plupart des cartes mères aujourd'hui sur le marché.

Sachant qu’il est commercialité à un prix très intéressant, le MP400 ne déçoit finalement vraiment que sur un point : son endurance. Suffisante pour bien des usages, elle incite malgré tout à la prudence et confirme une tendance que l'on observe chez tous les constructeurs.

Conclusion
Note générale
8 / 10

Le MP400 privilégie nettement la capacité sur les performances. Nous ne sommes plus ici au niveau d'excellence d'un Force MP600, mais Corsair s'est malgré tout arrangé pour exploiter au mieux la norme PCIe Gen 3.

Les plus
  • Des capacités de 1 To à 8 To
  • Rapport qualité / prix intéressant
  • Garantie de cinq ans
  • Bonnes performances globales
  • Aucun problème de cache
Les moins
  • Endurance en net retrait
  • Attention à la chauffe et au throttling
  • Double-face sur les grosses capacités