La série 330, nom de code Maple Crest, reprend ces puces en 25 nm, mais introduit également un nouveau contrôleur par rapport à la série 320. En effet, le SF2281 de SandForce, désormais généralisé dans la très grande majorité des SSD, remplace le contrôleur maison. Après la série 520, nom de code Cherryville, Maple Crest est donc la seconde série d'Intel à accueillir un contrôleur SandForce.
Quelles sont les performances de la version 180 Go que nous avons reçue ? Qu'est-ce qui différencie la série 330 de la série 520 ? Et quel est le positionnement tarifaire de ces nouveaux SSD ? Les réponses dans les lignes qui suivent !
Un clone de la série 520 ?
La série 330 arrive sur le marché un peu plus de deux mois après la série 520. On s'attend donc, pour Maple Crest, à une déclinaison du nouveau fer de lance d'Intel, avec quelques modifications visant à rendre plus abordables ces nouveaux SSD. En réalité, nous allons voir que de modifications, il n'y en a que deux.Commençons par ce qu'Intel livre avec ses SSD de la série 330. On retrouve l'adaptateur 2,5 vers 3,5 pouces, le CD contenant le logiciel Intel Data Migration Software, un câble SATA 6 Gbps, un adaptateur SATA-Molex et l'autocollant Speed Demon cher à Intel. Notez que les SSD de la série 330 sont évidemment tous compatibles avec la ToolBox d'Intel. Aucune différence donc avec les modèles de la série 520 de ce point de vue.
Intéressons-nous ensuite au contrôleur. Comme sur Cherryville, nous avons affaire au SF-2281VB1-SDC de SandForce. Un contrôleur utilisé par un très grand nombre de constructeurs : seuls OCZ (avec le rachat d'Indilinx), Samsung et Crucial font encore de la résistance. Les caractéristiques de ce contrôleur sont donc connues de tous : compatibilité SATA 6 Gbps, prise en charge du NCQ et de la commande TRIM, chiffrement des données selon un algorithme AES 256-bit, et bien sûr compression à la volée des données qui l'autorisent, avec le gain en performances que cela implique. Bref, pas de changement par rapport à la série 520 pour Maple Crest, qui bénéficie même du pad thermique présent sur la coque du SSD.
Le plus étonnant réside plutôt dans le choix d'Intel d'équiper sa série 330 des mêmes puces NAND que celles qui officient sur la série 520. Le constructeur aurait pu être tenté par des modules asynchrones, moins performants mais aussi moins couteux : il n'en est rien. Notre SSD de 180 Go est ainsi équipé de 12 puces ONFi de type MLC de 16 Go de capacité, pour une réserve de 12 Go dédiée à l'over-provisioning et autres artifices visant à limiter l'usure des puces mémoire. Elles sont produites par Micron selon un procédé en 25 nm et sont strictement identiques à celles que l'on trouve sur les derniers Vertex 3, ou encore sur le HyperX de Kingston.
Si ni le contrôleur, ni les puces mémoire ne différent, qu'est ce alors qui démarque la série 520 de cette série 330 ? Tout simplement le firmware du SF2281. Car le coup de maître de SandForce, et ce qui lui permet d'être présent dans la plupart des SSD du marché, c'est de proposer aux constructeurs différentes versions du firmware pour son unique contrôleur, à des prix différents. Si le constructeur est prêt à mettre le prix et souhaite proposer un SSD sans compromis sur les performances, il dispose du firmware le plus optimisé. C'est le cas d'Intel, avec sa série 520. Si au contraire, le but est de mettre sur le marché un SSD relativement abordable, le constructeur obtiendra un firmware moins onéreux, mais aussi moins performant. C'est le cas d'Intel, avec sa série 330.
Enfin, afin de réduire encore le coût de son dernier SSD, Intel ne consent pas à la garantie de 5 ans dont bénéficie la série 520. Les SSD de la 330 Series sont garantis 3 ans, comme le Vertex 3 d'OCZ. Il bénéficie pourtant du même MTBF (mean time before failure, temps moyen avant une panne), de 1,2 million d'heures.
Quelles répercutions sur les performances ?
Une seule différence donc entre les séries 330 et 520, la version du firmware : de 500i, on passe (logiquement) à 300i. Qu'est-ce que cela implique au niveau des performances ? Une chute significative sur les différents modèles de la série, qui se décline en trois versions : 60, 120 et 180 Go.Intel 330 et 520 Series : les différences de performances | |||||||||
60 Go | 120 Go | 180 Go | |||||||
Intel 330 | Intel 520 | Différence | Intel 330 | Intel 520 | Différence | Intel 330 | Intel 520 | Différence | |
Lecture aléatoire 4 Ko (IOPS) | 12 000 | 15 000 | 20% | 22 500 | 25 000 | 10% | 42 000 | 50 000 | 16% |
Écriture aléatoire 4 Ko (IOPS) | 20 500 | 23 000 | 11% | 33 000 | 40 000 | 17,5% | 52 000 | 60 000 | 13,5% |
Lecture séquentielle (Mo/s) | 500 | 550 | 9% | 500 | 550 | 9% | 500 | 550 | 9% |
Écriture séquentielle (Mo/s) | 400 | 475 | 16% | 450 | 500 | 10% | 450 | 520 | 13,5% |
Dans les mêmes conditions, la série 520 est plus véloce quelle que soit la version. Globalement, les baisses de performances se situent entre 10 et 20% en théorie, alors que c'est la version 60 Go qui semble la plus pénalisée. Au contraire, la version 120 Go s'en sort le mieux, même si la différence est importante en écriture aléatoire de petits fichiers. Quant à notre modèle de test de 180 Go, il est surtout pénalisé en lecture aléatoire de petits fichiers, mais l'est également en écriture, qu'elle soit séquentielle ou aléatoire.
Performances : les scores du 330 Series !
Qu'en est-il des performances de ce SSD dans la pratique ? Que donne-t-il face à au 520 Series, ou à d'autres SSD ? Vous trouverez des résultats chiffrés et comparés dans les pages suivantes :Notre avis
En effet, la version 120 Go de la série 330 est légèrement moins chère qu'un Vertex 3 ou un Samsung 830 Series. Comptez 80 euros pour le modèle 60 Go, 135 euros pour le 120 Go et 200 euros pour la version 180 Go. C'est d'autant plus intéressant que pour le moment, peu de marchands commercialisent ce SSD. On peut donc tabler sur une baisse du prix assez rapidement. Alors certes, les performances en écriture séquentielle de données incompressibles sont moindres que sur ces deux modèles, mais c'est là la seule et relative faiblesse de ce SSD. Et il n'en reste pas moins que c'est un constructeur sérieux et efficace qui vous fournit ce SSD car jusqu'à présent, le taux de retour des modèles de la marque est souvent bien moins élevé que celui de certains concurrents.
Et si les 330 Series ne sont pas garantis 5 ans comme les SSD de la série 520, il vous reste tout de même 3 ans pour vous tourner vers le constructeur en cas de souci, comme pour le Vertex 3 d'OCZ. En résumé, le 330 Series n'est certes pas le SSD le plus véloce du marché, mais il a le mérite de proposer une alternative aux modèles déjà en place depuis de longs mois, et qui n'ont pas toujours fait montre d'une fiabilité à toute épreuve...