SSD Toshiba Q Series : un bon challenger ?

Frédéric Cuvelier
Publié le 18 septembre 2013 à 17h12
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Samsung, Sandisk, OCZ. Ces trois marques, qui agitent le marché du SSD ces derniers mois, ont en commun de contrôler tout ou partie de la chaîne de production, ce qui offre un avantage concurrentiel à différents points de vue. Une autre marque dispose de cet avantage : il s'agit du japonais Toshiba. Nous testons aujourd'hui le nouveau Q Series du constructeur annoncé en mars dernier, ici en version 256 Go.

Avec Intel/Micron et Samsung, Toshiba et son partenaire Sandisk comptent parmi les trois plus grands fabricants de puces mémoire. Des composants utilisés dans nombre de SSD depuis plusieurs années et qui devraient, notamment, équiper le futur Plextor M6. Toshiba n'est donc pas un nouveau venu dans le monde du SSD et bénéficie d'une certaine expérience dans le domaine : via un partenariat avec Kingston aux débuts du SSD, puis en son nom propre dès 2010.

Un SSD... et puis c'est tout !

Cette nouvelle version des Q Series, nom de code HG5d, se décline en quatre versions : deux modèles 2,5 pouces de 9 (THNSNH-GBST) et 7 (THNSNH-GCST) mm d'épaisseur (ce dernier étant destiné aux ultrabooks), une version mSATA (THNSNH-GMCT) pour des solutions du type Intel Smart Response et une déclinaison en M.2 (THNSNH-G8NT)

Le modèle que nous testons aujourd'hui est un THNSNH-GBST de 9 mm d'épaisseur donc, et dont l'aspect esthétique n'est clairement pas le principal atout. Certes, une fois qu'il est dans un boîtier, on n'est plus censé le voir, mais tout de même ! L'une des raisons à ce manque pâtant de soin dans la finition provient probablement du fait qu'initialement, ces SSD étaient prévus pour l'OEM. Il est aujourd'hui accessible au grand public, sans que Toshiba n'ait jugé nécessaire de redéfinir le design de son SSD, ou même d'y adjoindre un câble SATA, un adaptateur 3,5 pouces, un adaptateur SATA / USB ou un utilitaire de migration. La boîte dans laquelle nous avons reçu le SSD était en effet désespérément vide...



Une fabrication maison... ou presque

Si le ramage se rapporte au plumage, on risque donc d'être déçu par ce produit. Qu'en est-il sur le papier ? Toshiba utilise naturellement dans son SSD de la mémoire maison. Il s'agit de puces NAND de type MLC gravées en 19 nm et interfacées en Toggle 2.0, technologie partagée par Samsung sur ses propres modèles et capable de délivrer des débits grimpant jusqu'à 400 Mbps. Ces puces étant au nombre de 8 sur notre exemplaire de test d'une capacité de 256 Go, nous avons donc affaire avec des NAND de 32 Go. La capacité affichée sous Windows étant de 238 Go, il reste donc 93% de mémoire disponible pour l'utilisateur, avec une réserve traditionnelle de 7% utilisée par les mécanismes visant à limiter l'usage des puces (over-provisioning) ou à remplacer l'une d'elles en cas de défaillance (garbage collection).

Si les puces mémoire sont donc exclusivement produites par Toshiba, il n'en va pas de même pour le contrôleur, baptisé TC58NC5HA9GST. Ce composant est en effet basé sur une puce Marvell. En revanche, c'est bien Toshiba qui a développé le firmware de ce contrôleur. Une puce qui fonctionne sur 8 canaux (ce qui est donc optimal pour notre modèle 256 Go équipé de 8 puces de mémoire), est compatible SATA 6 Gbps évidemment et gère bien entendu la commande TRIM. Aucune trace en revanche sur ce SSD d'un chiffrement AES des données, comme on peut en trouver sur d'autres modèles comme le Vector d'OCZ, ou le Samsung 840 Pro. Notez que le contrôleur est, comme l'ensemble des puces mémoire, équipé d'un pad thermique relié au boîtier, afin de faciliter la dissipation de chaleur.

Le THNSNH-GBST se décline en quatre capacités : 60 Go, 128 Go, 256 Go et 512 Go. Les performances théoriques sont identiques en lecture (534 Mo/s), et diffèrent en écriture, comme le montre le tableau suivant :

Performances
 60 Go128 Go256 Go512 Go
Lecture séquentielle (Mo/s)534534534534
Écriture séquentielle (Mo/s)450471482482
Lecture aléatoire 4 Ko (IOPS)50 00080 00090 00090 000
Écriture aléatoire 4 Ko (IOPS)25 00035 00035 00035 000

Les débits séquentiels sont proches des meilleurs modèles du marché, notamment en lecture, et le débit en écriture est déjà très intéressant dès la version 128 Go, ce qui est très rare. En revanche, le nombre d'IOPS en écriture paraît faible si on le compare à la concurrence : un Samsung 840 Pro assume en effet, sur le papier, 90 000 IOPS en écriture, quelle que soit la capacité du SSD. Reste à savoir si cela a, ou non, une incidence dans la pratique.

Performances



D'après le logiciel ATTO, la différence est bel et bien réelle entre le Samsung 840 Pro et notre SSD Toshiba : pour que ce dernier arrive au niveau du premier, il faut atteindre une taille de fichier de 8 Ko, alors que la profondeur de queue n'est que de 4 fichiers. Au-delà de cette taille de fichiers, les résultats sont en revanche très bons, égalant le SSD de Samsung en lecture et le dépassant largement en écriture.

Sous Everest, le Q Series ne se distingue pas en lecture tout en affichant des performances très correctes, en se plaçant à hauteur du Kingston HyperX, que ce soit sur les petits ou les gros fichiers. Il en va de même en écriture, du moins sur les gros fichiers. En revanche, le SSD de Toshiba termine bon dernier de notre test sur les fichiers 4 Ko, en lecture comme en écriture. Le verdict d'Everest rejoint celui d'ATTO.

En pratique, le Q Series se place parmi les meilleurs en lecture de gros fichiers, talonne le Sandisk Extreme II et les OCZ Vector et Vertex 450 en écriture, et n'est dépassé que par le Vertex 450 en copie proche. Les bonnes performances de ce SSD sur les gros fichiers se confirment donc. Sur les petits fichiers, il ne se débrouille pas si mal que ça, notamment en lecture où il égale l'Intel 330, jadis référence en la matière, ou en copie proche, où il devance le 840 Pro de Samsung. Rien à signaler sur les tests de lancement (Windows, Photoshop, jeu) alors que sous WinRAR, il affiche un très bon score, au contraire de PC Mark, qui semble pénaliser le Q Series.

Notre avis

Avec sa nouvelle série Q, Toshiba nous livre un SSD dans l'air du temps, avec de la NAND MLC 19 nm qui nous rassure davantage que la TLC utilisée par Samsung dans ses derniers modèles (hors 840 Pro). Par ses performances, le SSD de Toshiba se rapproche des meilleurs du moment : Vertex 450 et Vector d'OCZ, Samsung 840 Pro ou Sandisk Extreme. Par sa garantie de 3 ans, il ne devient plus comparable qu'au premier cité, à savoir le Vertex 450 d'OCZ, puisque les autres modèles bénéficient d'une garantie de 5 ans.

Comparons donc les prix du Q Series : la version 256 Go du Q Series vaut actuellement 211 euros, soit davantage que les 200 euros contre lesquels vous pouvez vous procurer le 840 Pro de Samsung. Quant à la version 512 Go, elle est hors de prix (comptez plus de 430 euros). Finalement, seul le modèle 128 Go semble tirer son épingle du jeu : il est aussi cher que le 840 Pro et plus cher que le Vertex 450, mais propose en théorie des débits en écriture plus importants.

Le Q Series, dans sa version 256 Go, peine donc à se placer en bon challenger des ténors du marché actuel, car il ne se démarque pas assez au niveau du prix, compte tenu de l'inexistence du bundle, de l'absence de logiciel de gestion et du manque de soin quant à sa finition. Avec le chiffrement AES et sa garantie de 5 ans, le Samsung 840 Pro reste, pour nous, le meilleur SSD du moment.

Toshiba Q Series - 256 Go

6

Les plus

  • Très véloce sur les gros fichiers
  • Performances globales

Les moins

  • Bundle inexistant
  • Pas de logiciel associé
  • Prix un peu trop élevé

Performances synthétiques6

Performances pratiques8

Performances / prix6



Frédéric Cuvelier
Par Frédéric Cuvelier

Mes domaines de prédilection ? Les ordinateurs portables et les SSD ! Mais de temps à autre, je m'autorise quelques infidélités pour des boîtiers, des alimentations ou des solutions de refroidissement, tests dont je suis particulièrement friand. Je déteste l'expression "Le mieux est l'ennemi du bien" (notamment lorsqu'il s'agit de rendre mon PC silencieux), les livreurs qui arrivent sans bordereau et les coups de pieds de Polo sous le bureau. J'aime réussir mes photos-produit, améliorer les protocoles de test et cocher la case "Public" de notre interface d'édition. Féru de football, je m'essaie également à la photographie à mes heures perdues et ne recule jamais devant une petite partie de poker. Le tout saupoudré de beaucoup, beaucoup de musique.

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