Annoncé au dernier CES, le Vertex 460 est le premier SSD OCZ de l'ère Toshiba. Conséquence immédiate de cette acquisition : si OCZ a jadis travaillé avec Hynix ou IMFT, ce sont désormais des puces NAND de marque Toshiba qui prennent place au sein de ce nouveau SSD. Cela ne constitue cependant pas une première, puisque le récent Vector 150 est, lui aussi, équipé de puces du constructeur japonais.
Là est le principal changement opéré par OCZ par rapport à son Vertex 450. Toutefois, la marque utilise les innovations perçues sur son Vector 150 pour procéder à une retouche par rapport au fonctionnement de son contrôleur, et plus précisément au niveau de la gestion de l'overprovisioning. Une retouche qui n'est pas sans conséquence sur la capacité de stockage dont dispose l'utilisateur, comme nous le verrons.
Quand le Vertex 450 se mêle au Vector 150
Le Vertex 460 est l'enfant qu'auraient pu faire le Vertex 450 et le Vector 150. D'extérieur, il est bel et bien issu de la gamme Vertex, même si cette dernière partage avec les Vector sa finesse (7 mm d'épaisseur) et surtout l'enveloppe métallique qui distingue les récents SSD OCZ des modèles en plastique d'autres constructeurs.À l'intérieur de ce nouveau SSD, le mélange est plus subtil. Le contrôleur diffère tout d'abord : le Barefoot 3 M00 d'Indilinx, présent sur le Vector 150, laisse place au Barefoot 3 M10, déjà installé sur le Vertex 450. Pour rappel, ce dernier travaille sur 8 canaux et dispose d'un co-processeur ARM nommé Aragon, une puce 32 bits utilisant un jeu d'instructions réduit spécifique aux SSD et qui vient épauler le processeur principal. Un contrôleur qui gère évidemment le SATA 6 Gbps, la commande TRIM et dispose d'un module de chiffrement de type AES 256-bit.
On retrouve sur ce contrôleur le pad thermique présent sur le Vertex 450, mais aussi sur le Vector, tout comme les deux puces Micron de 256 Mo de DDR3-12800 que les deux contrôleurs Indilinx utilisent comme mémoire cache.
Les puces mémoire sont également identiques. Il s'agit, nous l'évoquions, de NAND Toshiba, des modules de type MLC gravés en 19 nm.
Le fonctionnement du contrôleur se rapproche aussi de ce que l'on trouve sur le Vector 150, du moins au niveau de la gestion de l'overprovisioning. Ce mécanisme veille, pour rappel, à allonger la durée de vie d'un SSD en provisionnant des puces mémoire dont le rôle sera de remplacer les puces, afin que leur l'usure ne détériore pas les performances du SSD. OCZ innove en répartissant cet over-provisioning non plus sur une puce comme cela se fait par ailleurs, mais sur plusieurs d'entre elles, et ce dynamiquement, en fonction de l'usure des puces.
Une capacité de stockage amoindrie
Un ajustement qui va de pair avec une diminution de la capacité de stockage du Vertex : tout comme sur le Vector 150, on ne dispose plus que de 120, 240 et 480 Go au lieu des 128, 256 et 512 Go disponibles sur les Vector et Vertex 450.Et si OCZ pouvait argumenter autour de l'endurance de son Vector 150 (qui est prévu pour subir une écriture de 50 Go par jour pendant 5 ans), il ne peut employer le même argument pour son Vertex 460 : pour son dernier SSD, OCZ avance en effet des chiffres moins flatteurs (20 Go par jour pendant 3 ans, soit la durée de garantie de ce Vertex 460).
Reprenons les chiffres qui concernaient le Vertex 450. Ses puces IMFT gravées en 20 nm lui garantissaient, selon OCZ, la même endurance (écriture de 20 Go par jour durant 3 ans). Conclusion : le changement de fonctionnement au niveau de l'over-provisioning implique un sacrifice pour l'utilisateur, puisque la capacité de stockage est amoindrie de 6% environ. À moins que cela ne vienne du passage aux puces 19 nm de Toshiba...
Performances
En revanche, et d'après Toshiba, ce nouveau fonctionnement (couplé avec le changement de puces mémoire) aurait un effet bénéfique sur les performances du modèle 120 Go du Vertex 460. En effet, alors que le débit en écriture se limitait à 290 Mo/s sur le Vertex 450 120 Go, il grimpe à 420 Mo/s sur le dernier SSD d'OCZ.Nous avons pour notre part une autre hypothèse : le contrôleur d'Indilinx utilise 8 canaux. Or, c'est bel et bien 8 puces mémoire qui sont présentes au sein de notre Vertex 460 120 Go de test. Le fonctionnement est donc optimal, ce qui est plutôt rare sur les modèles dont la capacité est inférieure à 240 Go.
Résultat : le Vertex 460 place ses performances entre celles du Vertex 450 et celles du Vector 150, y compris en nombre d'opérations d'entrée / sortie par seconde. Voilà pour la théorie. Dans les faits, comment se comporte ce nouveau Vertex ? Pour le savoir, nous avons comparé ses performances à celles des Vector et Vector 150 (en version 256 et 240 Go, respectivement), et à celles du Samsung 840 Pro, dans sa déclinaison 256 Go. Tous nos tests ont été réalisés sous Windows 7 Edition Intégrale 64 bits, sur lequel étaient installés les pilotes Intel RST en version 12.8.
IOmeter est un outil qu'il faut manipuler avec précaution lorsqu'il s'agit de tests de SSD. Ici, nous avons travaillé sur des secteurs et des fichiers de 4 Ko, avec des accès aléatoires à 100% (ce sont ceux qui sollicitent le plus le contrôleur), et selon 2 scénarios différents :
- une activité comprenant 25% de lecture, 75% d'écriture ;
- un protocole qui comprend 75% de lecture et seulement 25% d'écriture.
À la lumière de ces tests, le Vertex 460 ne se place pas au niveau des trois autres SSD, certes plus onéreux. Que ce soit en écriture ou en lecture, et quel que soit le scénario, le Vertex 460 se place systématiquement en dernière position de classement.
CrystalDiskMark combine pour sa part une partie de tests séquentiels (sur un fichier de 1 Go) et une partie de tests aléatoires, avec différents scénarios (lecture et écriture d'un fichier de 512, puis 4 Ko, et de plusieurs fichiers de 4 Ko simultanément).
Le logiciel apporte un autre éclairage que IOMeter : si, pour les tests séquentiels la tendance se confirme (le Vertex 460 affiche les performances les moins élevées), en aléatoire, le nouveau SSD se montre à la hauteur de ses concurrents et les dépasse même parfois.
ATTO écrit et lit de façon séquentielle des fichiers dont la taille varie de 0,5 Ko à 8 Mo. Nous avons utilisé ce programme sur 10 fichiers à la fois (QD = 10, QD pour queue depth, profondeur de queue).
ATTO donne une autre information quant aux performances du Vertex 460 en lecture et en écriture séquentielle de petits fichiers. À ce jeu-là, le Vertex ne brille pas forcément, en tous cas pas plus que le Vector 150. Ces deux SSD partagent des performances similaires à ce niveau, qui rappellent leur proximité de conception.
Nous avons également effectué quelques tests pratiques, comme la décompression d'un fichier WinRAR de 1,85 Go contenant des fichiers de tailles diverses compris entre quelques Ko et plusieurs Mo.
Sans égaler la performance du Vector 150, maître en la matière, le Vertex 460 se montre plus rapide que le Vector ou le Samsung 840 Pro.
Des tests de transferts sont évidemment de la partie : 1 fichier de 3,9 Go pour voir ce que nos SSD donnent sur les données de taille importante, et 1 Go de petits fichiers compris entre 12 et 34 Ko pour observer leurs performances sur les données de petite taille. Ces tests sont effectués à l'aide d'un RAMDisk de 4 Go fonctionnant sur de la mémoire cadencée à 1 866 MHz.
Ces tests mettent en avant le débit limité en lecture de notre modèle 120 Go, alors que ses concurrents proposent une capacité de 240 ou 256 Go. En revanche, les autres épreuves ne montrent pas de différences franches entre les quatre SSD, le Vertex 640 prenant même une belle seconde place en écriture de gros fichiers.
Enfin, la copie proche, qui consiste à lire et écrire le même fichier, est une opération qui sollicite beaucoup le contrôleur : il convient de voir comment nos trois concurrents s'en sortent.
Là encore, le Vertex 460 est loin d'être ridicule : le débit sur les gros fichiers est très proche des deux Vector et surpasse celui du Samsung 840 Pro.
Notre avis
Premier SSD depuis le rachat d'OCZ par Toshiba, le Vertex 460 confirme l'embellie aperçue au moment de la sortie du Vertex 450. Le contrôleur Indilinx n'y est pas étranger. Le nouveau SSD d'OCZ se montre proche, par ses performances, de trois SSD haut de gamme (Vector, Vector 150 et Samsung 840 Pro), alors même que notre version de test est un modèle 120 Go.
Les débits supportés par cette déclinaison de petite capacité n'ont d'ailleurs pour seul équivalent que le Samsung 840 Evo, sa mémoire TLC et son Turbo Write qui, pour rappel, est limité, particulièrement pour le modèle 120 Go.
Finalement, le seul point noir concerne la capacité de stockage réduite de ce Vertex 460. Et si OCZ motive cette diminution de l'espace disponible par la volonté d'accroître l'endurance de son SSD, force est de constater que sur le papier, le Vertex 460 n'apporte rien par rapport au Vertex 450.
Reste à considérer le prix de ce Vertex 460. La version 120 Go sera proposée, probablement dans le courant de la semaine prochaine, à 90 euros, avec une licence Acronis et un adaptateur 3,5". Les modèles 240 et 480 Go coûteront quant à eux 170 et 330 euros, respectivement. Des tarifs qui placent le Vertex 460 un peu au-dessus d'un 840 Evo, mais largement en dessous d'un 840 Pro, dont la garantie reste toutefois supérieure (5 ans, au lieu de 3 ici).
OCZ revient donc dans la course avec un SSD performant, proposé à un prix intéressant. Reste à savoir si l'endurance sera à la hauteur des promesses du constructeur.