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Après Samsung et Western Digital, Sabrent et PNY viennent d’entrer dans la course au SSD le plus rapide sur le marché. Les modèles NVMe PCIe 4.0 de nouvelle génération promettent des débits de plus 7 Go/s et PNY entend bien mettre tout le monde d’accord avec l’XLR8 CS3140.

Les plus
  • Excellentes performances
  • 5 ans de garantie
  • Des capacités jusqu'à 2 To
  • Dissipateur remarquable
  • Avec ou sans dissipateur
Les moins
  • Cache à parfaire
  • Logiciel compagnon qui ne fonctionne pas ?!
  • Dissipateur massif... pour la bonne cause

Plus connu pour ses cartes graphiques et ses cartes SD, PNY dispose pourtant d’une gamme de plus en plus riche de SSD. À son catalogue, on trouve aussi bien des produits 2,5 pouces SATA III que des solutions externes en USB 3.1 et, donc, des unités NVMe au format M.2.

Ce dernier segment est celui qui nous intéresse aujourd’hui avec le CS3140 qui vient en complément du CS3040, l’un des plus rapides sur le marché au moment de sa sortie. Sur le papier, PNY n’a pas véritablement bouleversé sa recette et le CS3140 se présente comme une simple évolution du petit frère : la construction semble identique, les garanties aussi… mais pas les débits bien sûr.

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Fiche technique du PNY XLR8 CS3140

Vous l’avez peut-être déjà remarqué sur nos photos, l’XLR8 CS3140 est livré avec un dissipateur thermique sensiblement plus haut que ceux fournis par Corsair sur ses produits. PNY distribue également une version dépourvue de ce dispositif, mais de manière assez surprenante, celle-ci est souvent plus chère chez les revendeurs.

Le PNY XLR8 CS3140, c’est :

  • Format : NVMe M.2 2280
  • Interface : PCIe NVMe Gen 4 4x
  • Contrôleur : PHISON PS5018-E18
  • Puces mémoire : Micron TLC NAND 96 couches (B27B)
  • Capacité : 1 To ou 2 To
  • Endurance annoncée en écriture : 700 To (version 1 To), non communiqué (version 2 To)
  • Débits annoncés en lecture séquentielle : 7,5 Go/s (toutes versions)
  • Débits annoncés en écriture séquentielle : 5,65 Go/s (version 1 To) et 6,85 Go/s (versions 2 To)
  • Dimensions : 22 x 80 x 20,5 millimètres avec son dissipateur
  • Poids : 45 grammes avec son dissipateur
  • Température opérationnelle : entre 0°C et 70°C
  • Logiciel : non
  • Prise en charge du Trim : oui
  • Garantie : 5 ans
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à 239,99 € (version 1 To) et 399,99 € (version 2 To)

Alors que l’XLR8 CS3040 est disponible en trois versions (500 Go, 1 To et 2 To), PNY a simplifié son offre avec le nouveau modèle. Nous n’avons plus le choix qu’entre 1 To ou 2 To et il n’est donc pas question de proposer – comme chez Sabrent notamment – de version « grande capacité » à 4 To. Nous remarquons surtout que si Sabrent est le moins coûteux sur ces SSD nouvelle génération, PNY est le plus cher, devant Western Digital et Samsung.

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Un imposant dissipateur

Nous l'avons déjà souligné, PNY est de ces constructeurs à encore proposer un dissipateur sur ses SSD NVMe les plus rapides… et quel dissipateur ! Il s'agit tout simplement du plus haut des modèles jamais passés entre nos mains avec plus de 2 centimètres. Notez bien que de telles dimensions peuvent poser problème pour le montage du SSD dans votre PC. En effet, il sera rigoureusement impossible de faire passer une carte PCI Express « par-dessus » le dissipateur et en fonction de la position du port M.2, cela peut signifier la perte du port PCI Express principal, celui généralement dédié à la carte graphique. Prudence donc.

Autre information importante, le dissipateur mis en place par PNY est en réalité en deux parties. Bon point il est très simple de retirer les six petites vis destinées à réunir les deux parties. On peut alors aisément démonter l'ensemble… et nous n'évoquons pas cela juste pour le plaisir. En effet, Asus a imaginé un système de fixation des SSD NVMe super pratique à base de petit ergot plastique que l'on fait tourner pour maintenir le SSD. Problème, le système est incompatible avec le dissipateur de PNY… la faute à cette conception en deux parties : le « socle » du dissipateur vient bloquer l'ergot plastique imaginé par Asus.

Cette plaque sous le SSD peut poser problème sur certaines fixations « simplifiées » © Nerces

Pour le reste, nous nous retrouvons en face d'un SSD NVMe tout ce qu'il y a de plus classique dans son apparence. Il est dit « 2280 », autrement dit son PCB mesure 22 millimètres de large pour 80 mm de long. Il est donc au format le plus standard actuellement employé dans l'industrie et il n'existe aucune différence de dimensions entre le modèle 1 To que nous avons entre les mains et la version 2 To. En revanche, il est tout à fait possible que des différences de conception existent. En effet, notre version 1 To ne dispose de composants que sur une seule face du PCB et nous voyons clairement les espaces disponibles pour d'autres puces sur le verso de ce PCB.

Il est cependant possible que PNY réserve ces espaces pour de futures versions de son SSD : une mouture 4 To, voire même une version 8 To à l'image de ce que propose parfois Sabrent sur certaines gammes. En l'état, nous ne comptons que 4 puces mémoire pour parvenir au total de 1 To. PNY a noué un contrat avec Micron et il emploie sa NAND TLC sur 96 couches. Rappelons que la TLC – pour Triple Level Cell – est une cellule triple-niveaux. L’idée est de stocker trois bits par cellule pour densifier les choses. On profite alors d’un coût à la cellule moindre.

Au dos du CS3140, de la place pour augmenter la capacité du SSD © Nerces

En revanche, il faut avoir à l'esprit qu'une même cellule est alors bien davantage sollicitée – c'est encore plus vrai sur la QLC, pour Quad Level Cell – et son « espérance de vie » peut fondre comme neige au soleil. Dans le cas de notre XLR8 CS3140, grosse surprise… et déception puisque PNY ne communique tout simplement pas cette information que nous jugeons pourtant importante au moment de faire son choix. Nous ne comprenons pas ce choix de la marque d'autant qu'après avoir un peu insisté, nous avons finalement obtenu l'information pour notre version 1 To et que celle-ci est plus que correcte : 700 To, c'est même davantage que Western Digital sur son SN850 (600 To).

Soulignons que PNY associe la mémoire Micron TLC à un contrôleur bien connu de nos « services ». Il s'agit effectivement une fois encore du dernier modèle de chez Phison, le PS5018-E18. Il s'agit de ce qui se fait de mieux chez la marque taïwanaise et c'est un contrôleur que nous avions déjà pu découvrir - avec bonheur - sur le Sabrent Rocket 4 Plus. Enfin, notons la présence d'une puce de DDR4 dont le but est évidemment de servir de cache pour les opérations sur le SSD.

Attention, le dissipateur peut aisément bloquer l'insertion de cartes PCI Express © Nerces

Débits en lecture / écriture et échauffement

PNY n’a pas peur des mots et dans sa campagne de promotion du XLR8 CS3140, il annonce sans prendre de gants « des vitesses jamais vues auparavant ». Il n’est évidemment pas le premier à se sentir pousser des ailes et alors que la course aux records a repris de plus belle, nous avions à cœur de comparer ce SSD aux concurrents très récents de Samsung, Western Digital ou Sabrent.

Débits mesurés avec ATTO Disk Benchmark

Histoire de ne pas changer nos habitudes, les tests débutent par un petit tour du côté d’ATTO Disk Benchmark qui donne une bonne première idée avec son « découpage » des débits en fonction de la taille des fichiers. Tout commence plutôt bien pour PNY car sur les petits fichiers son XLR8 CS3140 est effectivement le meilleur et d’assez loin : +25% sur les débits par rapport à notre ancien leader, le Samsung 980 Pro.

Une domination qui continue jusqu’aux fichiers de 32 Ko, mais il est ensuite rattrapé puis dépassé par le Rocket 4 Plus de Sabrent sans démériter le moins du monde cependant. Il assure plus de 6,3 Go/s en lecture et autour de 5 Go/s en écriture, ce qui en fait un très honorable dauphin sur l’ensemble du test.

Débits mesurés avec CrystalDiskMark

Nous enchaînons avec les mesures réalisées par CrystalDiskMark où l’XLR8 CS3140 est un petit peu moins à la fête sans qu’il ait à rougir toutefois. En séquentiel, il se classe un tout petit cran derrière les Rocket 4 Plus de Sabrent et SN850 de Western Digital. Il prend même une petite revanche en aléatoire.

Là, il se trouve loin devant son poursuivant direct en écriture avec plus de 370 Mo/s quand le Rocket 4 Plus plafonne à 280 Mo/s. Il est en revanche un peu moins à l’aise en lecture (77 Mo/s) débordé par le SN850 (85 Mo/s) et le 980 Pro de Samsung (87 Mo/s).

Débits observés en écriture sur une copie « simple » via Windows 10

Vous êtes habitués maintenant, nous complétons toujours nos tests synthétiques par des « cas pratiques ». Nous avons placé notre système sur le SSD et l’utilisons pour des tâches quotidiennes, du jeu vidéo… et nous vous présentons le résultat d’un exercice de copie : via l’explorateur de notre Windows 10, nous copions un fichier d’un peu plus de 200 Go.

Sur cet exercice, l’XLR8 CS3140 fait d’abord aussi bien que ses petits copains de nouvelle génération avec un débit en lecture d’environ 3,2 Go/s et un débit en écriture de 2 Go/s. En revanche et nous avons tenu à l’illustrer avec notre capture, les débits en écriture s’effondrent au-delà de 100 – 110 Go de copiés. Il y aura sans doute à creuser la question de la gestion du cache pour expliquer cette chute : les débits restent malgré tout au-dessus du 1 Go/s.

Test d'écriture sur la totalité du SSD avec AIDA64

La gestion du cache est un sujet particulièrement sensible alors que les constructeurs rivalisent d'astuces pour proposer des SSD toujours moins chers. Hélas, PNY ne se montre pas particulièrement disert sur la question même si nous avons déjà pu entrapercevoir les limites du XLR8 CS3140 en copiant des fichiers de plus de 100 Go.

Pour fournir un début de réponse, nous utilisons le test d’écriture linéaire d’AIDA64 qui traque la moindre chute de débits en saturant l'intégralité du SSD. Sur 30% de la capacité du SSD, aucun problème, les débits flirtent avec les 5 Go/s. En revanche, ils plongent ensuite et se stabilisent autour des 700 Mo/s : le cache ne sait plus à quel saint se vouer au-delà des 300 Go de données. Un résultat correct, mais on se souviendra de l'excellence du WD SN850 : il rend moins indulgent.

Au repos et en charge, les températures atteintes par le NQ100 © Nerces

Nous l’avons dit, PNY se montre prudent en commercialisant son SSD et si l'XLR8 CS3140 peut être acheté « nu », il est davantage disponible chez les revendeurs avec son dissipateur thermique. Les SSD NVMe PCIe 4.0 ont tendance à beaucoup s’échauffer et pour éviter le throttling, il est indispensable de les rafraîchir.

L’imposant dissipateur PNY vient toutefois calmer le jeu sans le moindre souci : au repos, le SSD est à 24°C et en pleine charge on plafonne à 53°C dans un boîtier, il est vrai, plutôt très bien ventilé. Une chose est sûre, si le dissipateur peut être gênant par sa hauteur, il fait remarquablement bien le travail.

D’habitude, nous faisons un petit aparté logiciel avant de conclure. Ici, il sera bref, PNY ne distribue aucun logiciel que nous avons été en mesure de faire fonctionner. Sur son site, on trouve le PCIE SSD Toolbox, mais il est de base bloqué par Windows 10 et, même en forçant son utilisation, le soft est incapable de voir notre SSD pourtant parfaitement fonctionnel.

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PNY XLR8 CS3140 : l’avis de Clubic

Aux dires de PNY, son XLR8 CS3140 est l'un des meilleurs si ce n'est le meilleur SSD NVMe actuellement sur le marché. L'un des meilleurs, cela ne fait aucun doute, en revanche ce n'est pas aujourd'hui que le Western Digital SN850 sera détrôné. Le CS3140 échoue sur la question du cache en écriture qui déçoit sur les copies de plus de 100 Go d'un seul tenant.

Un défaut qui ne nous empêche pas de vous conseiller ce SSD, mais qui est d'autant plus regrettable que le produit PNY est un peu plus cher que son concurrent direct. Heureusement, il se fait « pardonner » avec la fourniture d'un dissipateur d'excellente facture et par ses performances en lecture / écriture aléatoire. Un très bon SSD malgré tout.

Conclusion
Note générale
8 / 10

Un prix un peu plus élevé que celui de ses concurrents et une petite faiblesse sur la gestion du cache en écriture nous empêchent d'être complètement emballés par un SSD NVMe sinon d'excellente facture avec d'excellentes performances en aléatoire et la présence d'un dissipateur aussi rassurant qu'il est efficace.

Les plus
  • Excellentes performances
  • 5 ans de garantie
  • Des capacités jusqu'à 2 To
  • Dissipateur remarquable
  • Avec ou sans dissipateur
Les moins
  • Cache à parfaire
  • Logiciel compagnon qui ne fonctionne pas ?!
  • Dissipateur massif... pour la bonne cause