Test SSD Teamgroup T-Force Cardea A440 Pro : l'efficacité du PCIe Gen 4, le dissipateur thermique en plus

Quelques semaines après nous avoir présenté un SSD à l’endurance décuplée, Teamgroup commercialise un modèle à même de tenir tête aux plus rapides unités de Samsung ou Western Digital. Le T-Force Cardea A440 Pro n’a certes pas le nom le plus facile à mémoriser, mais les débits qu’il dispense et sa bonne gestion du cache se retiennent plus aisément.

Teamgroup est une société peu connue en France et la disponibilité de ses produits n’est pas toujours assurée. Pourtant, à mesure que nous testons des SSD de la marque, elle ressort clairement comme un acteur intéressant sur un marché particulièrement concurrentiel.

Le T-Create Classic s’était distingué par une excellente endurance, le T-Force Cardea A440 Pro met lui davantage l’accent sur les débits et sa capacité à les maintenir à haut niveau. Afin de parfaire le tableau, et soucieux du risque de chauffe, Teamgroup ne rejette pas la responsabilité du dissipateur sur l’usager : il en livre un de qualité avec son produit.

À l'envers, à l'endroit, le T-Force Cardea A440 Pro et ses 2 To de capacité © Nerces

Un PCB double-face de la NAND « 176 couches »

Au sortir de la petite boîte, ce n’est pas tant le T-Force Cardea A440 Pro qui surprend, mais plutôt le dissipateur que nous venons d’évoquer. En premier lieu, il a évidemment le bon goût d’être présent alors que de plus en plus de fabricants se reposent sur les solutions intégrées aux cartes mères. Plus important encore, louons le dessin de ce produit plus imposant que de coutume : il est par exemple 1,5 fois plus haut que le modèle proposé par Corsair sur ses SSD. Il est intégralement en aluminium et dispose de multiples ailettes pour favoriser la dissipation.

Notez qu’il ne semble pas question de proposer ce T-Force Cardea A440 Pro sans son dissipateur comme peuvent le faire certain concurrents. Pour le reste, le SSD est évidemment assez proche de tout ce que l’on a pu voir précédemment. Au format M.2 « 2280 », il se base sur un PCB long de 80 millimètres pour 22 mm de large. Il est toutefois intéressant de remarquer dès à présent que des puces sont disposées des deux côtés du PCB : il en va de même pour la variante dotée de 4 To et seule la version 1 To du SSD est simple face.

Le fameux contrôleur Phison PS5018-E18 et une des deux puces de DRAM Hynix DDR4-2666 © Nerces

Pour assurer cette capacité de stockage, Teamgroup s’est fourni chez Micron. Pour notre version de test, il était question d’intégrer huit puces de 256 Go chacune. Il s’agit de NAND TLC sur 176 couches. Teamgroup leur a logiquement associé un contrôleur haut de gamme, il s’agit d’un classique du genre sur les SSD PCIe Gen 4, le Phison PS5018-E18 que l’on retrouve par exemple chez Sabrent. Il est conçu autour de 5 processeurs Arm Cortex R5 et gravé par TSMC selon son procédé 12 nm. Bien sûr, en plus de prendre en charge le PCIe Gen 4, ce contrôleur gère le NVMe 1.4.

En plus du dissipateur livré par Teamgroup, l’autre « subtilité » de ce SSD est à chercher sur les puces qui accompagnent le contrôleur. Le fabricant a décidé d’intégrer deux puces de DDR4-2666 signées Hynix. L’idée est bien sûr de faire office de cache DRAM pour épauler le contrôleur. Un total de 2 Go sur lequel de plus en plus de constructeurs font aujourd’hui l’impasse. L’observation du PCB de ce T-Force ne nous apprendra rien de plus, précisons simplement que son PCB double-face et la présence d’un dissipateur viennent logiquement augmenter l’épaisseur du SSD.

À gauche sans, à droite avec le dissipateur fourni par le constructeur © Nerces

Débits en lecture / écriture et échauffement

Configuration de test

• Carte-mère : Asus ROG Maximus Z690 Hero
• Processeur : Intel Core i9-12900K
• Mémoire : Corsair Dominator Platinum RGB 32 Go DDR5-5200 C38
• Carte graphique : Asus TUF RTX 3080 Gaming OC
• SSD système : Sabrent Rocket 4.0 2 To
• Refroidissement : Corsair iCUE H170i Elite Capellis 360mm

Alors que les SSD T-Create de Teamgroup sont tournés vers l’endurance en écriture, les T-Force doivent être des « flèches » aux performances de premier plan. Un mot tout de même sur l’endurance qui reste intéressante, notre version 2 To est garantie pour 1 400 To quand un modèle de pointe comme le WD_Black SN850 de Western Digital plafonne à 1 200 To.

Sans grande surprise, nous lançons les tests avec ATTO Disk Benchmark qui nous offre, comme toujours, la possibilité de vérifier les débits obtenus sur des fichiers de taille extrêmement variables. Notons que le T-Force Cardea A440 Pro démarre très fort avec 80 / 70 Mo/s en lecture / écriture sur les plus petits fichiers.

En revanche, petite « faiblesse » sur les plus gros : alors que Teamgroup évoque jusqu’à 7,4 Go/s en lecture, nous plafonnons à 6,5 Go/s et le WD_Black SN850 reste un très léger cran au-dessus de notre cobaye du jour. Pour ce qui est des performances en écriture, le T-Force Cardea A440 Pro domine nettement les débats avec 6,25 Go/s, mais on reste sous les 7 Go/s avancés par Teamgroup.

Peu après le test, la société nous a contacté pour préciser que cela peut venir de la plateforme utilisée. Les tests réalisés en interne par Teamgroup se sont fait sur des machines à base de solution AMD. Ceci explique peut-être cela en effet, mais rien de très grave de toute façon.

Pour la suite de la manœuvre, nous faisons appel à CrystalDiskMark lequel se montre un peu plus proche des résultats évoqués par le fabricant, sans parvenir à les atteindre. En lecture / écriture séquentielle, nous obtenons 6,9 / 6,7 Go/s. D’excellentes performances malgré tout.

Comme toujours la lecture / écriture aléatoire est moins à l’avantage du SSD qui se montre toutefois un redoutable compétiteur. Notons qu’une fois encore et sans que l'on puisse se l'expliquer, les performances en lecture aléatoire sont nettement en deçà des résultats en écriture aléatoire : dans le premier cas, nous obtenons 70 Mo/s et un peu plus de 350 Mo/s dans le second. Deux très bons résultats.

Nous aimons « confirmer » ensuite ces performances théoriques par quelques tests pratiques. Nous n’avons pas observé de problèmes particuliers à l’utilisation du T-Force Cardea A440 Pro. Pour l’exemple, nous ne présentons que les résultats obtenus en copie de fichiers via l’explorateur de Windows en prenant une source particulièrement véloce.

En écriture, Teamgroup signe le meilleur score que nous ayons jamais eu sur un tel SSD avec plus de 2,8 Go/s de débit soutenu. Il est ici assez loin devant un modèle comme le WD_Black SN850, lequel plafonnait autour des 2,2 Go/s. Sur le test de lecture, c’est un peu plus « classique » : le T-Force Cardea A440 Pro fait simplement aussi bien que ses plus proches concurrents, autour de 3,2 Go/s.

Nous avons l’habitude de terminer par une vérification de la gestion du cache. Un test d’autant plus important que les constructeurs abusent parfois d’artifices qui viennent doper les performances, mais se montrent incapables de tenir « sur la durée ». Pour ce faire, nous utilisons le test d’écriture linéaire d’AIDA64 qui sature l’intégralité du SSD et renseigne sur la plus petite chute de débit.

Sans surprise, le T-Force Cardea A440 Pro démarre ici sur les chapeaux de roue : avec un débit dépassant légèrement les 5 Go/s, il est parmi les meilleurs des SSD PCIe Gen 4. En revanche, passés 35% de sa capacité (environ 700 Go), le SSD est incapable de conserver de tels débits et il baisse alors autour des 800 – 1 000 Mo/s, des performances qu’il conserve sur le reste de sa capacité.

Si nous avons déjà connu mieux et prenons ici comme référence le modèle WD_Black SN850 de Western Digital, le SSD signé Teamgroup n’a pas à rougir de la comparaison. En effet, il a fallu dépasser 700 Mo d’écriture d’une seule traite pour que sa gestion du cache soit prise en défaut. Un très bon résultat d’ensemble.

Enfin, avant d’aborder la partie logicielle, nous avions à cœur de vérifier l’échauffement du SSD. Pour ce faire, nous avons employé le dissipateur Teamgroup. Au repos, nous relevions 25°C, mais en pleine charge, le disque pouvait monter jusqu’à 66°C. Bien sûr, nous le sollicitions alors énormément et sur la durée, mais cela confirme la nécessité absolue d’un dissipateur pour les SSD PCIe Gen 4. Celui de Teamgroup semble faire l’affaire, mais ses résultats ne sont que « normaux ».

À défaut de proposer une véritable application compagnon digne de ce nom et surtout spécifiquement conçue pour ses SSD T-Force, Teamgroup met à disposition le SSD S.M.A.R.T. Tool. Il n’est pas particulièrement mis en avant sur le site du fabricant, mais fait pourtant le job.

Informations S.M.A.R.T. et mesures des débits ne compensent pas l'absence de mise à jour du firmware © Nerces

En quatre onglets, son interface présente les informations les plus importantes relatives au SSD et le logiciel a le bon goût de ne pas se limiter aux seuls produits de la marque : le Sabrent de notre machine de test était ainsi parfaitement identifié. En revanche, à côté d’un outil de consultation des données S.M.A.R.T. et d’un autre consacré aux débits, nous regrettons que rien ne se soit prévu afin de nous permettre la mise à jour du micrologiciel du SSD. Dommage.

Teamgroup T-Force Cardea A440 Pro, l’avis de Clubic

À l’image des principaux fabricants de SSD – Corsair, Samsung ou Western Digital pour n’en citer que quelques-uns – Teamgroup surfe sur les promesses de débits très élevés du PCIe Gen 4. Le T-Force Cardea A 440 Pro signe ainsi des débits de premier plan en lecture et s’arroge même la toute première place dès lors que l’on parle d’écriture séquentielle. Il se montre également assez à l’aise dans l’écriture de petits fichiers.

Pour ne rien gâcher et même s’il n’est pas ici question de comparer les T-Force aux T-Create, l’endurance en écriture est élevée, souvent un cran au-dessus de la concurrence. Teamgroup lui associe une garantie de cinq ans sachant que, comme à chaque fois, la prise en charge s’arrête au premier des deux termes échus. Enfin, pour contrer la chauffe importante liée aux débits PCIe Gen 4, Teamgroup livre un dissipateur imposant qui fait correctement le job. Reste plus maintenant au fabricant qu’à assurer un approvisionnement plus soutenu en France.