© Kingston
© Kingston

Pas forcément très connu du grand public, Kingston est pourtant le numéro un de la vente de DRAM et ses SSD figurent aussi parmi les bestsellers de nombreux revendeurs grâce à quelques modèles au prix attractif. Ce n’est toutefois pas le cas de notre cobaye du jour, lequel vient plutôt jouer sur le terrain des performances et de l’endurance.

Les plus
  • Performances de premier plan
  • Parfaite stabilité en écriture
  • Cache très efficace
  • Endurance en écriture
  • Jusqu'à 4 To de capacité
  • Garantie de 5 ans
Les moins
  • Attention à la chauffe (comme avec tous les PCIe Gen 4)
  • Relativement onéreux

Le KC3000 n’est pas un modèle dit gaming et Kingston ne l’affuble pas d'un dissipateur au design agressif. Compatible PCI Express Gen 4, il est en revanche prévu pour des débits allant « jusqu’à 7 Go/s » comme nous le précise Kingston, et ce, en lecture comme en écriture séquentielle.

Signe que le produit se tourne vers le marché professionnel, son fabricant lui associe une endurance dans la fourchette haute - à 1 600 To sur notre modèle - et distribue de multiples capacités depuis les plus petites à 512 Go jusqu’aux plus importantes à 4 To, en passant par les classiques 1 To et 2 To, c’est cette variante que nous avons reçue pour le test.

Fiche technique Kingston KC3000

Résumé
FormatM.2
InterfaceM.2 - PCI-E 4.0 4x
Capacité de stockage2To
Vitesse de lectureJusqu'à 7 Go/s
Vitesse d'écritureJusqu'à 7 Go/s
Conception
FormatM.2
InterfaceM.2 - PCI-E 4.0 4x
Type de mémoire FlashTLC (Triple-Level Cell)
NVMEOui
ContrôleurPhison PS5018-E18
NAND FlashNAND 3D (176 couches)
PCBDouble face
Livré avec dissipateur thermiqueNon
Température opérationnelle max70°C
Logiciel compagnonKingston SSD Manager
Garantie constructeur5année(s)
Performances
Capacité de stockage2To
Endurance d'écriture1,600To
Vitesse de lectureJusqu'à 7 Go/s
Vitesse d'écritureJusqu'à 7 Go/s
Compatible TRIMOui
Caractéristiques physiques
Hauteur3.5mm
Largeur22mm
Profondeur80mm
Poids9.7g

À l'envers, à l'endroit, le Kingston KC3000 version 2 To arbore un PCB double face © Nerces

Phison, Micron, Kingston sont dans un bateau…

Alors que la majorité des fabricants de SSD commercialisent leurs produits dans de jolies petites boîtes, Kingston adopte le format étui tout fin comme on en voit plus généralement pour des petits câbles ou des adaptateurs. Difficile de se dire qu’à l’intérieur de ce bout de carton est distribué un SSD de plus ou moins 450 euros pour notre version 2 To… et même plus de 1 000 euros pour la déclinaison 4 To. Cela dit, un tel conditionnement fonctionne aussi très bien et on peut regarder le SSD sous presque toutes les coutures.

Libéré de sa gangue de plastique / carton, le KC3000 laisse entrevoir un PCB double-face sur lequel Kingston a apposé deux « autocollants » : en graphène, ils sont censés favoriser la dissipation thermique de l’appareil, mais, PCI Express 4.0 oblige, on doute fort que cela soit suffisant. Notons que Kingston ne commercialise aucun produit avec dissipateur thermique. Nous le verrons au moment des tests de chauffe : il est plus que conseillé de lui ajouter un dissipateur, des deux côtés du PCB d’ailleurs puisque des puces sont présentes de part et d’autre.

Des clichés du fameux contrôleur Phison PS5018-E18, d'une des puces 1 Go de cache DRAM et d'une des puces 256 Go de flash NAND TLC 3D. Merci W1zzard ! © TechPowerUp

Pour assurer la capacité de 2 To, Kingston utilise logiquement huit puces de flash. Il s’agit de composants Micron 3D TLC NAND B47R sur 176 couches que Kingston achète en masse à l'état de wafers. Le fabricant se charge ensuite du packaging et des tests, ce qui explique la présence de sa propre marque sur les composants. Côté contrôleur, les choses sont plus classiques et comme de nombreux SSD PCIe Gen 4, le KC3000 est basé sur le Phison PS5018-E18 gravé par TSMC selon son procédé 12 nm et doté de cinq cœurs Arm Cortex R5.

Comme sur de nombreux SSD « professionnels », Kingston a décidé d’implémenter deux puces de DDR4-2666. Elles sont à son nom et permettent d’obtenir un total de 2 Go de cache DRAM pour épauler le contrôleur. Pour le reste, on découvre un classique format M.2 « 2280 » : le PCB mesure 80 millimètres de long pour 22 de large. Dans sa version double-face, il est plutôt épais (3,5 mm), mais la variante simple-face se limite au traditionnel 2,21 mm. Nous l’avons dit, aucun dissipateur n’est proposé par Kingston, pas même en option.

Les autocollants en graphène ne dissipent pas suffisamment la chaleur © Nerces

Débits en lecture / écriture et échauffement

Configuration de test

  • Carte-mère : ASUS ROG Maximus Z690 Hero
  • Processeur : Intel Core i9-12900K
  • Mémoire : Corsair Dominator Platinum RGB 32 Go DDR5-5200 C38
  • Carte graphique : ASUS TUF RTX 3080 Gaming OC
  • SSD système : Sabrent Rocket 4.0 2 To
  • Refroidissement : Corsair iCUE H170i Elite Capellis 360mm
  • Refroidissement SSD : be quiet! MC1

S’il ne prétend pas détenir le SSD M.2 le plus rapide du marché, Kingston avance tout de même des « performances de pointe » et un « stockage haute performance » pour le KC3000. Il évoque des débits allant jusqu’à 7 Go/s en lecture comme en écriture, mais ne s’attarde étrangement pas sur l’endurance en écriture de son produit. « Étrangement pas », car il est pourtant dans la fourchette haute : avec 1 600 To, il devance aussi bien le récent Teamgroup T-Force Cardea A440 Pro (1 400 To) que le Western Digital WD_Black SN850 (1 200 To).

Débits mesurés avec ATTO Disk Benchmark © Nerces

Comme toujours, notre premier outil de mesure, ATTO Disk Benchmark a l’avantage de détailler les débits obtenus en fonction de la taille des fichiers. Sur les plus petits, on remarque ainsi que le Kingston KC3000 se classe parmi les meilleurs jamais passé entre nos mains avec 80 / 70 Mo/s en lecture / écriture sur des fichiers de 512 octets.

Sur les plus gros fichiers, le KC3000 est moins à son aise. Kingston avait évoqué des débits jusqu’à 7 Go/s, mais nous n’y sommes pas. En réalité, nous peinons à atteindre 6,5 Go/s en lecture ce qui laisse le champ libre à des produits comme le WD_Black SN850 de Western Digital. Notons par contre que Kingston excelle en écriture avec des débits identiques à ceux observés en lecture : il est le meilleur passé entre nos mains.

Débits mesurés avec CrystalDiskMark © Nerces

Notre second test ne change pas par rapport à nos habitudes : nous utilisons ici CrystalDiskMark et les débits tendent à se rapprocher des valeurs annoncées par Kingston. Nous sommes à 6,96 Go/s en lecture et encore 6,89 Go/s en écriture séquentielle. L’écart avec les débits officiels est pour ainsi dire nul.

Ce n’est pas une surprise, les tests en lecture / écriture aléatoires sont moins réjouissants. Pour autant, le KC3000 ne démérite pas et il n’est pas loin de signer les meilleurs résultats en lecture (un léger cran derrière le WD_Black SN850) comme en écriture (il est devancé de peu par le T-Force Cardea A440 Pro de Teamgroup). De très belles performances d’ensemble.

Débits observés en écriture sur une copie « simple » via l'explorateur de Windows © Nerces

Bien sûr, nous cherchons toujours à confirmer ces résultats théoriques par quelques essais pratiques et à l’usage, le KC3000 nous a donné une grande sensation de confort, il n’y a strictement rien à lui reprocher dans un fonctionnement « de tous les jours ». Pour l’évaluer de manière un peu plus comptable, nous faisons un petit test de copie de fichiers via l’explorateur de Windows.

Nous ne sommes ici pas loin du record obtenu par le Teamgroup T-Force Cardea A440 Pro avec des débits en écriture de plus de 2,82 Go/s sur plus de 200 Go de données transférées. En écriture, il est cette fois le meilleur, même si ça se joue d’un rien : nous flirtons avec les 3,3 Go/s alors que les meilleurs modèles précédemment testés ne dépassaient pas les 3,2 Go/s.

Test d'écriture sur la totalité du SSD avec AIDA64 © Nerces

La question de la gestion du cache a toujours été un sujet délicat et plus encore maintenant que les SSD se basent sur de la mémoire TLC. De la bonne gestion de ce cache SLC dépend la stabilité des débits sur la durée. Pour vérifier ce point, nous utilisons le test d’écriture linéaire d’AIDA64 qui sature l’intégralité du SSD et renseigne sur la plus petite chute de débit.

S’il affiche des débits d’emblée moins impressionnants que certains de ses concurrents (autour de 2,8 - 2,9 Go/s), le KC3000 est un modèle de stabilité qui n’est en réalité battu que par un seul SSD testé dans nos colonnes : le WD_Black SN850 de Western Digital… mais il n’était alors question que d’un modèle 1 To. Sur le 2 To, Kingston ne semble pour l’heure pas avoir de concurrent pour son KC3000.

Relevé des températures à gauche au repos et, à droite, en charge © Nerces
Livré sans dissipateur, le Kingston KC3000 était équipé d'un be quiet! MC1 pour les mesures de température © Nerces

Nous avons l’habitude de conclure nos tests de SSD avec un commentaire sur la partie logicielle, mais avant cela, il nous faut évoquer l’échauffement du SSD, d’autant que Kingston s'est donc contenté de proposer un simple autocollant en graphène pour évacuer la chaleur. Vous vous en doutez, la chose est parfaitement insuffisante et le throttling ne tardera pas à pointer avec ce seul accessoire.

En revanche, une fois équipé de notre petit dissipateur be quiet! MC1, le KC3000 s’est montré tout à fait à son aise. Au repos, bien sûr, nous n’allions pas bien haut, mais même en plein effort, après les divers tests menés sous AIDA64 notamment, nous n’avons jamais dépassé les 65°C. Une belle maîtrise de l’échauffement de la part de Kingston.

Claire, mais un peu spartiate, l'interface du Kingston SSD Manager en trois captures © Nerces

Kingston ne fait guère de publicité autour du logiciel compagnon qu’il a programmé pour ses SSD. Pourtant, le Kingston SSD Manager est un outil parfaitement capable. On remarque d’emblée qu’il ne fonctionne qu’avec les SSD Kingston et se montre incapable de simplement identifier d’autres marques. Notons aussi que comparé aux plus complets du genre, il manque une information sur le nombre d’octets déjà écrits ou un outil pour évaluer les performances.

En revanche et même si la présentation peut paraître un rien démodée, il communique nombre d’informations utiles et souvent bien mises en avant. Ainsi le partitionnement et l’espace occupés sont représentés à l’aide d’un camembert parlant et une jauge vient assurer le relevé de la température. Il est possible d’avoir une idée de l’état de santé du NAS et une option permet de vérifier / mettre à jour le micrologiciel. Rien d’extraordinaire donc, mais un soft qui fait le job.

© Kingston

Kingston KC3000, l’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Sur le papier, le KC3000 n’est clairement pas le plus novateur des SSD. En sortant en décembre 2021 un modèle PCI Express 4.0, on a même l’impression que Kingston arrive après la bataille. Pourtant, ce serait lui intenter un bien mauvais procès dans la mesure où le constructeur rend une copie proche de la perfection.

D’abord son disque est disponible dans des capacités très variées afin de convenir à tous. Il dispose d’une endurance en écriture parmi les plus élevées sur ce segment et les débits que l’on relève à l’usage n’ont rien à envier aux meilleurs. Si Kingston a décidé de ne pas fournir de dissipateur thermique, il convient toutefois de lui en adjoindre un, et ce, même si le KC3000 maîtrise mieux la chauffe que nombre de ses concurrents.

Puisque la perfection n’est pas de ce monde, il nous faut toutefois relever l’absence de chiffrement AES hardware, une interface logicielle peut-être un peu spartiate et, surtout, une tarification qui le place parmi les plus onéreux actuellement sur le marché. Un bon produit dont on cherchera la moindre promotion pour se faire plaisir.

Les plus
  • Performances de premier plan
  • Parfaite stabilité en écriture
  • Cache très efficace
  • Endurance en écriture
  • Jusqu'à 4 To de capacité
  • Garantie de 5 ans
Les moins
  • Attention à la chauffe (comme avec tous les PCIe Gen 4)
  • Relativement onéreux