À la manière de la plupart de ses concurrents, MSI commercialise une version « PlayStation 5 » de son SSD le plus en vue, le Spatium M480. Sur le papier, peu de nouveautés, mais le passage à de plus grandes capacités – avec ce que cela implique sur l’électronique – et un nouveau dissipateur bien plus compact que le précédent.
- Performances de premier plan
- Dissipateur compact et efficace
- Un petit design agréable
- Garantie de 5 ans
- Logiciel Dragon Expert à revoir
- Endurance un rien en retrait
- Tarification élevée
Au moment de sa sortie, le Spatium M480 de MSI nous avait largement convaincus. En premier lieu, ses bonnes performances étaient évidemment de nature à faire plaisir, mais nous relevions aussi la garantie de 5 ans et la qualité ainsi que le design du dissipateur livré par son fabricant. Problème, s’il était joliment dessiné, ce dissipateur empêchait toute installation sur PlayStation 5. MSI a donc décidé de corriger le tir et nous en profitons pour voir ce que la version 2 To a dans le ventre.
Fiche technique MSI Spatium M480 Play
Format | M.2 |
Interface | M.2 - PCI-E 4.0 4x |
Capacité de stockage | 2To |
Vitesse de lecture | 7000 Mo/s |
Vitesse d'écriture | 6800 Mo/s |
Format | M.2 |
Interface | M.2 - PCI-E 4.0 4x |
Type de mémoire Flash | TLC (Triple-Level Cell) |
NVME | Oui |
Contrôleur | Phison PS5018-E18 |
NAND Flash | NAND 3D (96 couches) |
PCB | Simple |
Livré avec dissipateur thermique | Oui |
Température opérationnelle max | 70°C |
Logiciel compagnon | Non |
Garantie constructeur | 5année(s) |
Capacité de stockage | 2To |
Endurance d'écriture | 1,400To |
Vitesse de lecture | 7000 Mo/s |
Vitesse d'écriture | 6800 Mo/s |
IOPS | 700000 |
Compatible TRIM | Oui |
Hauteur | 10.7mm |
Largeur | 24mm |
Profondeur | 80.4mm |
Poids | 70g |
Pour se rafraîchir la mémoire : à gauche, le Spatium M480 Play et, à droite, le « vieux » Spatium M480 © MSI
Inévitable contrôleur Phison PS5018-E18
Au moment de tester le Spatium M480, nous avions souligné le fait que malgré sa capacité limitée (1 To pour notre test), des composants étaient disposés sur les deux faces du PCB. Une organisation rendue à l’époque nécessaire par l’utilisation de puces de NAND 3D Micro 96 couches. Il s’agit d’un des changements avec ce Spatium M480 Play : MSI utilise de la NAND 3D, toujours signée Micron, mais en 176 couches. Logiquement, il faut moins de puces pour atteindre la même capacité.
La partie inférieure du dissipateur ne bloque plus les fixations Q-latch des cartes mères récentes © Nerces
Cela dit, plutôt que de simplifier le PCB de son SSD, MSI a opté pour le doublement de la capacité. Le Spatium M480 Play est ainsi disponible en versions 1 To, 2 To et 4 To quand le modèle de base faisait l’impasse sur cette dernière pour proposer une version 512 Go. Nous vous arrêtons tout de suite : inutile de rêver, MSI ne nous fait pas cadeau de cette capacité supplémentaire et les versions 1 To ou 2 To de chacun des deux SSD sont globalement au même tarif. Le Spatium M480 Play est même souvent 10 euros plus cher. Le privilège de la nouveauté sans doute ?
MSI a conservé le format et le contrôleur du Spatium M480. On retrouve donc un SSD « 2280 » conçu autour du contrôleur PS5018-E18 de Phison. Il est ici accompagné de deux puces de DRAM (SK Hynix 1 Go), une pour chaque face du PCB. Enfin, MSI a troqué son « gros » dissipateur pour un modèle plus fin qui tente d’en reprendre le design. Alors que le Spatium M480 mesurait 20,4 millimètres d’épaisseur, nous nous limitons ici à 10,7 mm. De fait, le SSD rentre dans la PlayStation 5, mais cela permet aussi d’utiliser les systèmes Q-latch de fixation rapide sur PC.
W1zzard nous permet d'utiliser ses photos du Spatium M480 Play : de gauche à droite, le contrôleur, une des deux puces de DRAM et une des puces de mémoire © TechPowerUp
Débits en lecture / écriture et échauffement
Configuration de test
- Carte-mère : Asus ROG Maximus Z690 Hero
- Processeur : Intel Core i9-12900K
- Mémoire : Kingston Fury DDR5-4800 CL38 (2x 16 Go)
- Carte graphique : ASUS TUF RTX 3080 Gaming OC
- SSD « système » : Kingston KC3000 2 To
- Refroidissement : ASUS ROG Ryujin II 360
- Refroidissement SSD : be quiet! MC1
- Alimentation : ASUS ROG Strix 850G
Sur le papier, il ne devrait pas y avoir beaucoup de différences entre le Spatium M480 Play et son ancêtre puisque MSI a reconduit peu ou prou les mêmes composants. Sur leur fiche de son site officiel, le fabricant taïwanais avance d’ailleurs des performances identiques. Notons qu’il en va de même pour l’endurance en écriture (3 000 To sur le 2 To) et pour la garantie de 5 ans, sachant que, selon la formule consacrée, la prise en charge par MSI « s’interrompt au premier des deux termes échus ».
Rien de bien nouveau sous le soleil, nous débutons notre série de tests par un tour sur ATTO Disk Benchmark qui vient afficher les résultats de manière détaillée en fonction de la taille des fichiers. Il est amusant de constater que, déjà, les performances sont sensiblement différentes de celles du Spatium M480 dans sa version « classique ».
En lecture, il y a effectivement du mieux, mais ça reste à la marge (+200 Mo/s). En revanche, en écriture, les écarts sont sensibles et assez déconcertants : sur les petits fichiers, ils tournent un peu à l’avantage du Spatium M480 « classique » (~20 Mo/s), mais sur les gros fichiers, c’est le Spatium M480 Play qui déborde nettement son grand frère : on parle tout de même d’un écart de 1,4 Go/s.
Mesures (débits et IOPS) réalisées avec CrystalDiskMark sur des fichiers de 1 Go © Nerces
Nous avions bien sûr à cœur de vérifier cela sur notre second logiciel de mesure, CrystalDiskMark. Là encore, on remarque d’abord que le « vieux » SSD de MSI est légèrement meilleur sur le test de lecture séquentielle (~50 Mo/s), mais qu’il traîne clairement la patte en écriture séquentielle : les valeurs d’ATTO Disk Benchmark se retrouvent avec, ici, environ 1,5 Go/s d’écart.
Mesures (débits et IOPS) réalisées avec CrystalDiskMark sur des fichiers de 64 Go © Nerces
Sur les accès en aléatoire, il y a encore des différences qui tournent cette fois, dans les deux cas en lecture comme en écriture, à l’avantage du Spatium M480 « classique ». Les écarts sont toutefois plus anecdotiques et ne méritent pas que l’on s’attarde. Enfin, suite à vos demandes, nous faisons figurer les résultats IOPS, mais ne pouvons encore les commenter faute d’avoir suffisamment de recul. Cela ne devrait plus tarder.
Nous enchaînons comme à chaque fois par la vérification « pratique » du comportement du SSD. Pour ce faire, il prend la place du disque système de notre PC et se mesure donc à notre travail quotidien : du jeu vidéo, de la bureautique, des benchmarks, de la retouche photo… Pour illustrer ces travaux, nous communiquons un test de copie de fichiers via l’explorateur de Windows.
Les différences observées précédemment ne se retrouvent toutefois pas sur ce test. En lecture, les deux unités se tiennent à pas grand-chose, autour de 3,2 Go/s et elles se situent parmi les meilleurs. En écriture, les choses sont un peu moins glorieuses : sur un fichier de 100 Go, aucun problème et nous atteignons un excellent 3 Go/s.
En revanche, avec notre second fichier test (200 Go), les deux SSD sont en difficulté. Sur 50 % du transfert, on tourne autour de 2,4 – 2,8 Go/s, mais par la suite, les débits s’effondrent. Sans doute que le cache, saturé, ne remplit plus son rôle, mais on observe alors une stabilisation autour de 1,1 Go/s. Un débit qui reste honnête d’autant qu’on transfère rarement 200 Go par fichier.
Une gestion, dans certains cas délicate, du cache que nous avons bien sûr vérifiée avec l’outil d’écriture linéaire d’AIDA64 avec les blocs configurés sur 8 Mo : ce test a le bon goût de venir saturer l’intégralité du SSD (sur 2 To, c’est plutôt long !) et, de ce fait, de rendre compte de la plus petite chute de débit signe que le cache, saturé, n’est plus efficace.
Les performances du Spatium M480 Play et de son prédécesseur sont proches, mais, toujours, avec des débits un peu supérieurs sur le « Play » : il démarre 10 % plus haut, termine avec une moyenne 40 % plus élevée et si une chute est aussi à noter, elle arrive plus tard, de manière moins nette. Nous ne pouvons hélas trancher entre trois explications. Est-ce lié à la différence de capacité ? MSI a-t-il réalisé des optimisations sur son matériel ? Est-ce le fait des puces 176 couches de la version Play ?
À défaut de pouvoir répondre à cette triple question, nous enchaînons avec la surveillance des « constantes vitales » du SSD. Il nous faut ici préciser que nous avons voulu comparer les SSD avec les dissipateurs fournis par MSI puisqu’il s’agit de l’une des raisons d’être du Spatium M480 Play que nous testons aujourd'hui.
Nous n’avons pas été en mesure de reproduire exactement les mêmes conditions de test – à un an d’intervalle ce n’est pas évident – mais elles restent très proches et avec le 1°C d’écart observé en charge, on voit que l'important est d'associer un vrai (petit) dissipateur, plutôt que d'essayer d'installer un monstre à turbine sur son SSD. À bon entendeur…
Choix entre mode clair et mode sombre : l'un des principaux réglages SSD du logiciel Dragon Expert © Nerces
Avant de conclure, faisons un tour du côté du logiciel compagnon. Il s'agit du bien connu Dragon Expert qui, hélas, n'a pas grand-chose à offrir dans sa partie SSD. Les fonctions sont minimes et en dehors d’un état de santé du SSD, nous n’apprenons presque rien : un outil de sauvegarde, un autre de restauration, la température, le taux de remplissage et c’est à peu près tout. Circulez, il n’y a pas grand-chose à voir.
MSI Spatium M480 Play, l’avis de Clubic
En conservant un contrôleur identique à celui du Spatium M480 « tout court », MSI ne comptait évidemment pas révolutionner le monde du stockage et moins encore son catalogue de SSD. Pour autant, il est intéressant de constater que des références pourtant très proches peuvent avoir des performances sensiblement différentes, la faute à des composants rarement mis en avant, mais qui changent pas mal les choses.
C’est ainsi que le Spatium M480 Play intègre de la mémoire 176 couches quand le M480 Spatium faisait avec de la mémoire 96 couches. Cela permet à MSI de proposer une version 4 To de son SSD et lui offre aussi la possibilité de booster sensiblement les performances en écriture. Certes, nous sommes largement au-dessus du perceptible pour le commun des utilisateurs, mais la distinction mérite malgré tout d’être signalée.
Enfin, le changement de dissipateur a une importance notable. Plus compact et plus discret que celui du Spatium M480, le dissipateur du M480 Spatium Play a l’avantage de permettre son insertion dans la PlayStation 5, mais il vient aussi souligner à quel point c’est la présence d’un dissipateur – et non le fait qu’il soit « maousse » - qui fait la différence. Le Spatium M480 reste l’un des meilleurs SSD sur le marché, mais il est toujours intéressant de pouvoir remettre en cause certaines idées reçues.
- Performances de premier plan
- Dissipateur compact et efficace
- Un petit design agréable
- Garantie de 5 ans
- Logiciel Dragon Expert à revoir
- Endurance un rien en retrait
- Tarification élevée