Fort de son importante infrastructure, l'hébergeur OVH entend bien se faire une place sur le marché du stockage en ligne avec son offre HubiC, dévoilée début 2012. Problème : si celle-ci affiche des tarifs attractifs, avec une capacité illimitée facturée 70 euros par an, le service a ces derniers temps rencontré quelques avaries, qui ont entraîné la grogne de certains utilisateurs. En cause : une migration plus lourde que prévue sur une autre plateforme (OpenStack) et quelques erreurs de communication, qui ont d'ailleurs entraîné la fermeture du blog dédié à HubiC. Afin de remettre les choses à plat, Octave Klaba, patron d'OVH, a livré mardi matin quelques éclairages et quelques pistes d'évolution à venir par l'intermédiaire des forums de l'hébergeur.
En premier lieu, il confirme que pour OVH, HubiC n'a toujours pas quitté le stade de la bêta, mais promet l'entrée en production d'une évolution corrigeant les principaux défauts de l'actuel service. Attendue pour fin février, celle-ci ne sera pas encore la version finale, mais une « gamma » intermédiaire. Jusqu'à l'arrivée de cette dernière, OVH indique d'ailleurs que les réclamations commerciales ne seront pas traitées, afin que les équipes puissent se concentrer sur le développement proprement dit.
« La pression qui s'exerce sur nous a donc pour conséquence de minimiser la prise de risque, rallonger le temps de développement, réduction de nombre de fonctionnalités afin de chercher un service peut être minimaliste mais qui fonctionne sans bug, qui est simple à utiliser, qui est rapide à comprendre et qui fonctionne tout simplement », se justifie Octave Klaba, en réaction à certains commentaires parfois peu amènes des utilisateurs de la version bêta.
La principale nouveauté de cette version gamma sera la prise en charge de la synchronisation des fichiers au sein des différents logiciels mis à disposition, aujourd'hui sur Windows, iOS et Android. « La version iPhone/iPad 1.42 intègre le sync et fonctionne correctement. Ceci dit nous avons décidé de la simplifier encore et encore, en proposant le stricte minimum de fonctionnalités, afin d'éviter les problématique d'ergonomie et réduire le nombre de bugs », commente Octave Klaba, tout en indiquant par ailleurs que le développement des clients Mac et Linux n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour.
Autre grand chantier, toujours en cours : la migration des infrastructures HubiC vers un nouveau socle, OpenStack, plébiscité dans l'univers du stockage distribué. Si OVH se félicite que la migration ait été réalisée sans que la moindre donnée ait été perdue - alors que HubiC stockerait aujourd'hui plus de 3,5 Po d'informations, celle-ci a pris du temps, pendant lequel les comptes n'étaient plus accessibles en écriture, entraînant de nombreux mécontentements. A ce niveau, l'hébergeur affirme peaufiner l'intégration de la nouvelle architecture, avec déplacement des bases de données vers des grappes de serveurs équipés de SSD, afin d'accélérer la lecture des répertoires, et travailler à la prise en compte de la géolocalisation, afin que les requêtes soient envoyées au data-center le plus proche de l'utilisateur parmi les trois qu'exploite HubiC sur le sol français. OVH dit également plancher sur l'amélioration des fonctions de déplacement de fichiers, qui seraient l'une des limitations d'OpenStack en matière de performance, dans la mesure où celles-ci impliquent copie puis suppression du fichier d'origine au lieu d'un simple MOVE.
HubiC devrait par ailleurs prochainement s'enrichir d'une version Pro autorisant des accès jusqu'à 100 Mb/s, en descendant ou en montant, à comparer aux 10 Mb/s alloués aux comptes Perso. Quelle que soit l'offre commerciale, on cherche à créer une plateforme ouverte que l'on peut utiliser pour ses propres développements, assure Klaba, rappelant que l'exploitation des données via HubiC est ouverte par l'intermédiaire des interfaces Openstack Swift.
Reste donc maintenant à faire avancer ses projets rapidement afin que l'offre HubiC reste attractive sur un marché du stockage en ligne toujours plus concurrentiel. Au 1er février, le service d'OVH revendique 144 000 utilisateurs, 461 millions de fichiers et 3,792 To de données hébergées.