Marcel Hirscher a « juste entendu un bruit ». Il a certainement eu moins peur que les spectateurs et téléspectateurs qui ont vu un drone de belle taille s'écraser et se désintégrer derrière l'athlète.
Ce drone était piloté par un expert et n'aurait pas dû se trouver au-dessus de la piste, mais « seulement au-dessus un couloir tracé à côté des spectateurs », affirme Markus Waldner, directeur de la course. Ce qui n'est pas franchement rassurant, puisque si le skieur était en mouvement rapide et protégé par un casque, ce n'était pas le cas des spectateurs... Conscient qu'une catastrophe a été évitée de justesse, il ajoute, lucide : « Ce qui est arrivé est un vrai fiasco et il y aura des conséquences, a-t-il ajouté. Les drones ne seront plus utilisés dans le futur. »
Une enquête est d'ores et déjà diligentée pour comprendre ce qui a pu aboutir à ce crash, et pour la Fédération internationale de ski, l'heure n'est pas encore aux décisions radicales. « La FIS le diffuseur hôte vont travailler avec toutes les parties pour comprendre ce qui s'est passé et s'assurer qu'un tel accident ne se reproduira pas », précise l'organisation par voie de communiqué.
Sécurité et diffuseurs
L'utilisation de ce drone avait pour but de fournir des images et angles inédits à la société Infront, qui possède les droits télévisés sur la Coupe du monde de ski alpin. Et il est vrai que cette technologie offre aux diffuseurs de nouvelles et réjouissantes perspectives en termes de prises de vue, rendant encore plus précises, plus belles et donc plus attrayantes leurs images.Plutôt petits, légers et maniables, les drones ont pour avantage de pouvoir s'approcher au plus près de l'action, rapidement et sans trop de bruit (pour ne pas gêner les sportifs). Ils constituent donc une alternative crédible, voire un bon complément à l'hélicoptère, auquel il peut d'ailleurs envoyer des images en cas de couverture nuageuse basse (on pense au Tour de France notamment).
Le ski est évidemment un excellent client pour cet usage (on se souvient des épreuves de freestyle aux JO de Sotchi), mais bien d'autres sports sont donc concernés par cette technologie. Ce crash aura-t-il pour effet de marquer les esprits et de contraindre organisateurs, instances du sport et diffuseurs d'établir des règles claires pour respecter la sécurité de tous ? On ne peut que l'espérer.
Pas rancunier malgré sa seconde place, Marcel Hirscher a préféré quant à lui prendre cet incident sur le ton de la rigolade.
Heavy air traffic in Italy 😳 #crazy #drone #crash #luckyme https://t.co/afvCZTZ6eq
— Marcel Hirscher (@MarcelHirscher) 22 Décembre 2015