Si le nombre de télépilotes a explosé depuis l'année dernière, il y a comme un hic, puisqu'ils sont nombreux à... ne pas voler ou presque. Et les raisons sont alarmantes.
Avec l'explosion du nombre de drones et une utilisation accrue de l'appareil dans divers secteurs, on se dit que les télépilotes ne manquent pas de travail. Malheureusement, la réalité est toute autre puisque, selon la Fédération nationale du drone civil (FPDC), 60% des pilotes de drone n'exerceraient leur activité qu'à titre occasionnel. Un chiffre qui contraste assez sévèrement avec la douce euphorie de ces nombreux titulaires de drone qui pensaient, il y a peu encore, pouvoir vivre de cette nouvelle activité pas si florissante.
Le nombre de télépilotes multiplié par deux en un an
Au début de l'année 2017, on comptait 3 500 pilotes de drone titulaires d'un brevet, obligatoire pour exercer son activité contre rémunération. Au 1er octobre 2018, ils étaient 7 510 à exercer, soit plus du double ! Ces télépilotes gèrent un parc de 13 300 drones et exercent sur un marché estimé à 250 millions d'euros en 2017, qui fait vivre une filière de 10 000 à 11 000 emplois, comme le rapporte Le Monde.Ce signe de bonne santé risque de n'être qu'une façade. Aujourd'hui, on estime qu'il y a trop de pilotes avec comme conséquence, nous l'indiquions plus haut, qu'une majorité ne vole pas ou presque. Tous les pilotes n'ont pas les nécessairement les compétences pour exercer dans diverses activités, ou du moins, elles ne vont pas au-delà de celle de pouvoir manier un appareil à distance. Et « aujourd'hui un télépilote doit aussi être capable d'interpréter les données qu'il a recueillies et, donc, disposer d'une compétence supplémentaire », note Francis Duruflé, chargé de mission à la FDPC.
Trop de pilotes tue le pilote
Les secteurs, eux, se bouchent les uns après les autres. Les services (événement privé, fête de famille) et l'audiovisuel (reportage, documentaire) sont saturés, et certains domaines comme le BTP, les grands ouvrages, la surveillance et la sécurité sont trop sollicités.En gros, il n'y a pas assez de travail et trop de télépilotes. L'exemple parfait d'un oligopsone, ou celui d'un ascenseur qui ne fonctionne que dans un sens.