Artelia a fourni de nombreuses données et images de la cathédrale Notre-Dame de Paris qui ont permis de constater l'ampleur des dégâts et de poser les bases de sa reconstruction. La société a dévoilé les détails de ses travaux lors de la conférence AirWorks.
Le 15 avril dernier, la cathédrale Notre-Dame de Paris était frappée par un incendie ravageur dont les conséquences auraient pu être encore plus dramatiques, sans le dévouement humain et l'apport considérable de la technologie. À l'occasion de la conférence annuelle DJI AirWorks, qui se tient du 24 au 26 septembre à Los Angeles, la société Artelia est revenue sur la façon dont elle a aidé à capturer des visuels de l'intérieur et de l'extérieur de Notre-Dame avec des drones.
Trois drones majeurs utilisés après l'incendie, et chacun avait son rôle
Benoit Guillot, le directeur du programme de drones de la société française Artelia, explique comment les informations utiles aux autorités ont été recueillies et avec quels moyens. « Dès le début de l'intervention, on a senti que ce n'était pas un projet comme un autre », indique d'emblée le directeur. Sa société a en effet été missionnée par les autorités pour réaliser un état sanitaire des dégâts causés par l'incendie. Artelia est arrivée seulement quelques jours après l'événement.Notre-Dame de Paris : Drones, robots... La technologie de plus en plus sollicitée par les secours
« L'organisation était quasi-militaire », avoue Benoit Guillot, débarqué sur le parvis avec une panoplie de drones de secours pour anticiper les dangers occasionnés par la fragilité de l'édifice. Sur place, Artelia faisait travailler quatre à cinq personnes en permanence, armées de batteries et de cartes SD. Une vraie chaîne logistique.
Artelia a travaillé avec trois drones, fabriqués par le leader mondial du secteur, le Chinois DJI. Le Phantom 4 RTK, un drone professionnel qui vaut plus de 5 000 euros, effectuait le mapping (soit l'acquisition de données géographiques 3D), intérieur et extérieur, pour pouvoir pénétrer dans des environnements très confinés. La Matrice 210, dont le prix s'élèverait à plus de 7 000 euros, était utilisée pour capturer les images en négatif, notamment au niveau de la voûte. Le Mavic 2 Enterprise, qui avoisine les 3 000 euros, était chargé de lever le doute sur les aspects thermiques pour tout éventuel feu couvant ou reprise de feu, moins d'une semaine après l'incendie.
Le drone, déterminant durant et après l'incendie
« Aucun humain n'avait l'autorisation de marcher sur la voûte principale. [...] L'utilisation des drones a été une évidence, car on a pu s'approcher au plus près des événements que l'on souhaitait cartographier, tout en restant en sécurité. Sans les drones, les relevés et analyses n'auraient pas été les mêmes », précise Benoit Guillot.Dans l'entreprise de reconstruction de Notre-Dame de Paris, le drone devrait jouer un rôle prépondérant. « Il permettra de modéliser la totalité de l'enveloppe. On pourra, en toute sécurité, intervenir, suivre et cartographier l'ensemble des travaux », prévoit le directeur du programme de drones d'Artelia.
Les drones furent utilisés dès le soir de l'incendie, afin d'obtenir une vue d'ensemble de l'incendie et d'améliorer l'intervention des secours sur le lieu du drame. André Finot, porte-parole de Notre-Dame, concède que « l'outil n'est pas qu'un gadget seulement destiné aux chaînes de télévision, il peut aussi sauver un bâtiment comme celui-là, et aussi sauver des vies ». L'utilisation du drone est de plus en plus naturelle pour faire face à des situations d'urgence. « Il est là pour repérer les anomalies », ajoute André Finot.