© Trëmma
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Et si vous vendiez vos vieux objets non pas pour vous enrichir, mais pour soutenir un projet solidaire ? C’est précisément ce pour quoi a été lancé Trëmma, une place de marché d’un nouveau genre à l’initiative d’Emmaüs.

Lancée en 2016, la plateforme ne cataloguait que des objets disponibles dans les 293 centres Emmaüs de l’Hexagone. Mais depuis lundi, n’importe quel citoyen peut mettre en ligne des annonces et se débarrasser de ses vieux objets.

Vendre pour soutenir une bonne cause

Ce qui distingue Trëmma de LeBonCoin ou de Vinted ? La finalité de la vente d’objets. Ici, plutôt que de récupérer un pécule sous la forme de crédit à dépenser sur la plateforme ou d’un virement sur son compte en banque, on choisit de verser le fruit de la vente à un projet de solidarité.

Chaque annonce créée par un particulier est vérifiée par un membre de l’équipe, « un modérateur, salarié en insertion, qui la complète, la met en vente sur label-emmaus.co », explique un communiqué publié par l’association en début de semaine.

Au confluent de la place de marché et de la plateforme de financement participatif, Trëmma permet d’encourager le don sous une forme nouvelle. À ce titre, elle ouvre aussi le droit à la réception d’un reçu fiscal permettant de déduire jusqu’à 60% du montant de la vente de ses impôts.

Redynamiser le don aux associations

Avec Trëmma, Emmaüs espère toucher un public jeune. « On s’adresse à des gens hyperconnectés, pour qui vendre des articles sur Vinted et Leboncoin est une seconde nature mais qui n’ont pas le réflexe Emmaüs », pose la dirigeante de Label Emmaüs, Maud Sarda. Et selon elle, la défiscalisation est non seulement une nouveauté par rapport au processus de dons traditionnel d’objets, mais aussi un « petit encouragement » pour motiver les plus jeunes à se détourner occasionnellement des places de marché habituelles.

Maud Sarda observe l’effet délétère que peuvent avoir les LeBonCoin ou les Vinted sur la valeur des dons qui sont faits à Emmaüs ces dernières années. Le journal Les Échos analyse aussi que l’obsolescence programmée et la « fast fashion » favorisent en effet le renouvellement rapide de ses objets ou de ses vêtements, sans forcément penser à leur donner une seconde vie. 

Aussi pour se garantir une certaine assise financière sans handicaper le financement des projets partenaires, Label Emmaüs prélèvera 10% du montant de chaque vente réalisée sur son site. Le restant alimentera un fonds de dotation destiné à plusieurs dizaines de projets dont quatre sont pour le moment en ligne. 

© Trëmma
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Sources : Trëmma, Les Échos