© Vesta
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Le géant danois de l'énergie éolienne Vestas a mis au point un procédé permettant de décomposer chimiquement l'époxy utilisé dans les pales des éoliennes.

L'énergie éolienne a le vent en poupe, et pour une bonne raison : elle permet de produire de l'électricité à partir d'une énergie renouvelable relativement prévisible et, surtout, éventuellement accessible aux heures de pointe, contrairement à l'énergie solaire. De plus, elle permet de valoriser des territoires offshore où les rendements sont plus élevés et les désagréments pour les populations moins importants. Cependant, rien n'est parfait, et ce secteur ne fait pas exception à la règle. Parmi ses défauts, le recyclage des pales d'éoliennes est sûrement le plus mis en évidence.

Des polymères difficiles à décomposer

Acteur reconnu du secteur de l'énergie éolienne, Vestas est souvent à la pointe de la technologie et bat régulièrement des records de production d'électricité. Ses immenses éoliennes sont équipées d'énormes pales de plus de 100 mètres de long. Celles-ci sont constituées de différents matériaux composites alliant résistance et légèreté, la résine époxy étant l'un de ces composants les plus essentiels. Mais, il s'agit également du plus difficile à recycler.

En effet, cette substance très résistante est considérée comme impossible à décomposer en éléments réutilisables, ce qui entraîne une dangereuse accumulation de pales vétustes alors que la construction d'éoliennes ne cesse d'augmenter. C'est pourquoi l'entreprise danoise s'est associée à plusieurs partenaires industriels et universitaires pour mettre au point un procédé chimique capable de résoudre ce problème. Tant pour les modèles actuels que pour ceux qui remplissent déjà de nombreuses décharges.

Une économie circulaire

Lisa Ekstrand, vice-présidente de Vestas, déclare : « Jusqu'à présent, l'industrie de l'éolien estimait que le matériau des pales d'éoliennes nécessitait une nouvelle approche en matière de conception et de fabrication pour être soit recyclable, soit, mieux encore, circulaire, au terme du cycle de vie. Désormais, nous pouvons considérer les anciennes pales à base d'époxy comme une source de matière première. »

En plus des stocks existants, WindEurope estime qu'à partir de 2025, chaque année, il y aura 25 000 tonnes supplémentaires de pales hors d'usage, et deux fois plus dès 2030. Au-delà du progrès technologique, c'est aussi un marché qui pourrait s'avérer lucratif pour le géant danois, qui entend développer une véritable économie circulaire autour de la construction d'éoliennes, plus respectueuse des enjeux écologiques auxquels cette industrie est censée répondre…

Source : Electrek