La France possède une nouvelle médaille d'or européenne : celle du seul pays où le prix de l'essence n'est pas redescendu !
La question de l'énergie a été brûlante depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais si les premiers mois de l'attaque russe se sont caractérisés par une forte hausse du prix du pétrole, ils sont depuis revenus à la normale. Ce qui a permis aux consommateurs européens de respirer sur le prix de l'essence. Enfin… tous les consommateurs européens… sauf les Français !
Un prix supérieur de 16 % au prix d'avant-guerre
Un jour, l'électrique remplacera les voitures thermiques. C'est le plan de l'Union européenne, et c'est même une tendance mondiale qui se dessine, qui a été constatée par l'Agence internationale de l'énergie. Mais entretemps, la plupart des automobilistes sont encore au thermique, et dépendent donc de l'essence pour se déplacer.
Une donne difficile à assumer en 2022 avec la hausse du prix du pétrole, qui s'est depuis calmée. En effet, ce prix est revenu à ses niveaux d'avant février 2022. Ainsi, le SP95 qui était affiché à Rotterdam à 62 centimes HT (hors-taxes) le litre le 25 février 2022, n'a retrouvé ce prix qu'à la fin du mois d'avril.
De quoi rassurer les consommateurs européens, puisque le prix moyen à la pompe était de 84 centimes HT le litre le 21 février 2022, et qu'il a retrouvé ce niveau à la fin du mois d'avril. Nonobstant une oscillation maximale de 5 %, c'est le prix qui peut être observé partout en Europe… sauf en France ! En effet, alors que le tarif moyen était l'an dernier de 80 centimes HT le litre avant la guerre pour notre pays, il est aujourd'hui de 93 centimes HT, soit une hausse de 16 % !
Des excuses, des excuses…
Mais pourquoi donc un tel écart de 13 centimes, alors qu'aucune raison économique directe ne le justifie ? Eh bien, selon les interlocuteurs qui ont bien voulu répondre à BFM TV, les causes seraient multiples.
Du côté des acteurs de la grande distribution, dont les stations-service qui fournissent près de la moitié de la consommation française, il y aurait tout simplement une « reconstitution de marge ». C'est ce qu'a avoué le patron de Système U, Dominique Schelcher, pour qui les enseignes n'essayeraient plus de soutenir le consommateur face à l'inflation.
Pour l'Ufip, le syndicat professionnel des pétroliers, il faudrait prendre en compte la hausse du prix de l'éthanol, ajoutée à celle de l'essence classique, pour comprendre cet écart étrange. Enfin, de leur côté, les pompistes indépendants nient tout bonnement une quelconque augmentation de leur marge. Alors, qui croire ?
Source : BFM TV