La Commission européenne a adopté, mardi, une dizaine de règles d'écoconception, destinées à mettre sur le marché des appareils plus durables.
Désireuse de réduire l'empreinte carbone et la facture énergétique des consommateurs européens, la Commission européenne a adopté, mardi 1er octobre, une série de dix mesures en matière d'écoconception. Pour la première fois, celles-ci imposent des obligations aux fabricants sur la réparabilité et la recyclabilité des appareils, pour améliorer leur durée de vie. Avec l'objectif d'économiser 167 térawattheures d'énergie finale par an d'ici 2030, ce qui équivaut à la consommation annuelle d'énergie d'un pays comme le Danemark. Ambitieux donc.
Diminution de l'empreinte carbone et de la facture des citoyens européens à hauteur de 150 euros par an
Dix groupes de produits sont concernés par les règlements d'exécution adoptés par la Commission européenne : réfrigérateurs, lave-linge, lave-vaisselle, dispositifs d'affichage électroniques (dont les téléviseurs), alimentations électriques externes, sources lumineuses et appareillages de commande, moteurs électriques, transformateurs électriques et matériel de soudage, disposant d'une fonction de vente directe. Pour le premier groupe cité, il s'agit par exemple des réfrigérateurs des supermarchés et des distributeurs automatiques de boissons fraîches.Ces mesures, qui seront accompagnées de nouvelles règles en matière d'étiquetage énergétique, sont destinées à économiser 167 TWh d'énergie finale par an d'ici 2030, nous le disions un peu plus haut. Cela correspond à une réduction supérieure à 46 millions de tonnes d'équivalent CO2.
Outre l'atténuation de l'empreinte carbone, les ménages européens vont aussi bénéficier des nouvelles normes et ainsi économiser, en moyenne, autour de 150 euros par an.
L'obligation pour les fabricants de mettre à disposition des pièces de rechange entre 7 et 10 ans après l'achat
Les normes d'écoconception prises auront une influence sur les phases d'utilisation des appareils mais aussi sur celles de fin de vie, à la fois en termes de consommation d'énergie et en termes de durée de vie, de réparation, d'entretien, de mise à niveau, de réutilisation, de recyclabilité et de traitement des déchets. Elles contribuent en outre au respect de l'accord de Paris.Pour la première fois donc, les règlements d'écoconception vont avoir un réel impact sur les objectifs européens en matière d'économie circulaire et de climat, grâce aux dispositions en faveur de la réparabilité et de la recyclabilité des produits.
Sur ces deux derniers points, la Commission a souhaité que l'ensemble des produits et pièces de rechange soit plus facilement accessible à l'avenir. Pour chacun des appareils de la liste, les pièces de rechange devront être disponibles pendant sept ans, au minimum, après l'achat d'un appareil de réfrigération, dix ans après l'achat d'un lave-linge ménager ou séchant ménager, et dix ans également après l'achat d'un lave-vaisselle ménager.
Cette obligation est assortie d'une contrainte de délai. Le fabricant devra livrer la pièce de rechange dans les 15 jours ouvrables.
Une limite de consommation maximale d'eau pour les lave-vaisselle et lave-linge
Les mesures d'écoconception applicables au lave-vaisselle et aux différents lave-linge fixent aussi une consommation maximale d'eau par cycle. Pour les seuls lave-linge ménagers et lave-linge séchants ménagers, on estime à 711 millions de mètres cubes par an l'économie en eau pouvant être atteinte d'ici 2030. Pour les lave-vaisselle, celle-ci pourrait avoisiner les 16 millions de mètres cubes annuels.Après avoir été adoptés, les textes vont être publiés au Journal Officiel de l'Union européenne. Après cette étape, les normes entreront en vigueur 20 jours après.
« Notre stratégie en matière d'efficacité énergétique et d'écoconception revêtira une importance croissante à mesure que nous progresserons vers l'objectif à long terme d'une Union européenne entièrement décarbonée d'ici à 2050 » Miguel Arias Canete, Commissaire européen pour l'action pour le climat et l'énergie.
« L'écoconception en Europe va de succès en succès : d'abord, les économies d'énergie et maintenant la réparabilité des produits. Accorder aux Européens le droit de réparer les produits qu'ils possèdent relève du bon sens, c'est pourquoi nous nous réjouissons des décisions prises par l'UE » Chloé Fayole, Directrice des programmes et de la stratégie de l'ONG de protection de l'environnement ECOS.
Source : Commission UE