L’hypothèse avancée en fin d’année dernière s’est confirmée : l’Autrichien Josef Aschbacher a été nommé directeur général de l’ESA le 1er mars 2021. Scientifique reconnu ayant fait une grande partie de sa carrière à l’ESA, il arrive à la tête de l’agence dans une période particulièrement critique.
C’est la toute première fois qu’un Autrichien prend la tête de l’ESA.
L’aboutissement d’une carrière
Titulaire d’un doctorat en sciences naturelles de l’université d’Innsbruck, Josef Aschbacher a d’abord travaillé comme chercheur à l’Institut de Météorologie et de Géophysique de cette même université. Il rejoint ensuite l’ESA en 1990, d’abord au sein de l’ESRIN (l’Institut européen de recherches spatiales) puis en Asie du Sud-Est, où il participe à la mise en place de plusieurs partenariats internationaux.
En 1994, il travaille pour le Centre commun de recherche de la Commission européenne, le laboratoire de recherche technique et scientifique de référence de l’Union européenne. Il y est notamment en charge de la stratégie scientifique et de la gestion des ressources financières autour des programmes de recherches spatiales.
En 2001, il revient à l’ESA, où il gravit progressivement les échelons. Profitant de ses liens avec la Commission européenne, il dirige avec une grande efficacité le programme de surveillance terrestre Copernicus. Par la suite, il prend la tête de l’ESRIN et est nommé directeur des programmes d’observation de la Terre.
Les défis qui attendent Josef Aschbacher
Après avoir dirigé le plus grand directorat de l’ESA, il est donc assez logique de voir Josef Aschbacher prendre la tête de l’ensemble de l’agence. Cette nomination n’allait pourtant pas de soi, étant donné que c’est la première fois en trois décennies que le directeur général de l’ESA n’est pas issu de l’un des trois principaux contributeurs financiers du spatial européen, à savoir la France, l’Italie et l’Allemagne.
Mais, pour gérer les crises que traverse et traversera l’ESA, Josef Aschbacher se présente pour le moment comme l’homme de la situation. Là où Ariane 6 et Galileo ont connu de nombreux problèmes de développement, le travail de gestionnaire de Aschbacher a permis au programme Copernicus d’être mené de manière nominale. De plus, son expertise en sciences naturelles permettra sans doute de consolider l’ESA comme un acteur incontournable dans la lutte contre les dérèglements climatiques.
Reste que Josef Aschbacher prend la tête de l’agence spatiale européenne à l’heure où celle-ci est confrontée à de graves crises. Outre les retards d’Ariane 6, Josef Aschbacher devra surveiller de près le programme Vega, les drames industriels et politiques autour de Galileo ainsi que le développement probable d’un futur concurrent européen à Starlink et OneWeb. Le tout en négociant l’avenir des vols habités européens, que ce soit dans une ISS vieillissante ou à bord du programme lunaire américain Artemis.
Source : ESA