Le « hérisson solaire » est le phénomène présent au bas de l'image et au centre (voir vidéo ci-dessous) Crédits : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI Team
Le « hérisson solaire » est le phénomène présent au bas de l'image et au centre (voir vidéo ci-dessous) Crédits : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI Team

Le 26 mars dernier, Solar Orbiter s’approchait de notre étoile, tous ses instruments allumés. L’occasion d’une impressionnante moisson scientifique, avec des images publiées absolument incroyables.

Hérissons solaires, éruptions, première observation du pôle Sud… Et ce n’est que le début ! Solar Orbiter devrait pouvoir encore faire mieux.

Étudier l’étoile la plus proche

C’était le premier « périhélie rapproché », ce moment où la sonde passe au plus près du Soleil dans son orbite, depuis son assistance gravitationnelle en novembre dernier. À 45 millions de kilomètres de notre étoile tout de même, mais seulement un tiers de la distance Terre-Soleil (0,32 UA). Cela peut sembler beaucoup, et il est vrai que d’autres sondes s’en approchent plus près : c’est le cas de la sonde américaine Parker, ou de BepiColombo qui s’approche de Mercure.

Mais ces sondes mettent pratiquement tous leurs instruments « à l’abri » derrière d’imposants boucliers thermiques… Là où Solar Orbiter utilise des instruments de mesure, optiques et spectroscopiques, pointés directement vers la surface du Soleil. Le résultat est stupéfiant, et à chaque fois que Solar Orbiter s’approche plus près, les découvertes vont de pair.

Plus près, encore plus près !

Il en est ainsi de ce « hérisson solaire », capturé par l’instrument EUI (Extreme Ultraviolet Imager) et colorisé pour l’adapter à l’œil humain. Cette formation, d’environ 25 000 km de long, montre des pics de gaz chauds (environ un million de degrés Celsius) alternés avec d’autres pics plus froids.

C’est la première fois qu’un « hérisson » est détecté, et les scientifiques vont tenter de comprendre ce qui mène à sa formation et son évolution. Le chercheur belge David Berghmans, responsable scientifique de l’instrument, explique à ce sujet : « Même si Solar Orbiter s’arrêtait demain, je serais occupé pendant des années à tenter de tout déchiffrer », ce qui révèle la richesse des mesures.

En plus de ces séquences capturées « au plus près », la sonde a pris d’excitantes images du pôle Sud solaire. Avec son orbite qui sera de plus en plus inclinée au fur et à mesure des années (jusqu’à 2027), Solar Orbiter gagnera une inclinaison très favorable pour observer les deux pôles solaires. Mais à 9° d’inclinaison, c’est déjà la meilleure image existante du pôle Sud ! Elle ressemble un peu à un orage menaçant.

Il pleut du plasma ! Crédits : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI Team
Il pleut du plasma ! Crédits : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI Team

Mesures de bon augure

Enfin, n’oublions pas l’un des objectifs scientifiques principaux de Solar Orbiter et de ses dix instruments, c’est-à-dire mieux comprendre les mécanismes entre les événements observés directement à la « surface » du Soleil, et ceux mesurés in situ à plusieurs millions de kilomètres de là.

Pour cela, la sonde embarque aussi des instruments comme le RPW (Radio and Plasma Waves) qui mesure les particules dans l’environnement que traverse Solar Orbiter. Pour l’instant, la mission engrange énormément de données, et les scientifiques s’en réjouissent, en particulier dans les laboratoires français, qui se sont impliqués dans six des 10 instruments.

Un événement énergétique, mesuré depuis la « surface » jusqu'au passage de la sonde ! Crédits : ESA & NASA/Solar Orbiter/EPD, EUI, RPW & STIX Teams

Source : CNES